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24 août 2021

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

La tristesse de notre époque

ÉDITORIAL

Bsnc de parc

©Photo Depositphotos.com

Les contacts sociaux ont subi un méchant coup depuis le début de la pandémie.

Qu'on le veuille ou non, cette pandémie qui n'en finit plus de finir nous touche tous à un certain degré et affecte malgré tout notre quotidien.

Toutefois, ce qui m'attriste particulièrement est l'aspect social qui a fait les frais de toutes ces mesures sanitaires. Le but ici est n'est pas de prendre position, ni pour, ni contre les mesures en place, mais bien de faire un simple constat des effets sournois qu'a cette pandémie sur notre vie en communauté et les liens que nous tissons avec nos semblables.

Je vous raconte une simple anecdote. Depuis bientôt six mois, je croise les mêmes personnes à l'épicerie du coin et il m'arrive de piquer un brin de jasette avec eux, en respectant la distanciation sociale et en portant le masque bien sûr. J'ai fait la connaissance d'Éric, un sympathique matelot de la Société des Traversiers qui vient du même coin de pays où je suis né. Chaque fois qu'on se croise au dépanneur, on parle de tout et de rien; de la famille, des enfants, de l'ouvrage et parfois même de cette foutue pandémie dont nous attendons tous fébrilement le dévoilement du prochain variant qui pourrait provenir de la Bulgarie du Sud-Est ou du Nord-Ouest de l'Indonésie.

La semaine dernière, Éric est entré dans le commerce. Il avait oublié de mettre son masque. Je ne l'ai pas reconnu. Il m'a salué et j'ai finalement reconnu sa voix. J'ai alors réalisé qu'après six mois à se jaser chaque semaine, je ne savais même pas à quoi il ressemblait.  Ça m'a fait un choc. Je lui ai alors partagé ma réflexion et il a souri. J'étais triste de constater que je n'avais jamais vu son sourire avant aujourd'hui malgré toutes les fois où nous nous sommes parlé.

L'autre jour, j'assistais à une conférence de presse. Une dame aux longs cheveux gris était debout à mes côtés. Elle me regarde et je hoche de la tête en guise de politesse. On passe l'entièreté de l'événement l'un à côté de l'autre. À la toute fin, elle m'adresse la parole et me disant qu'elle me trouve « pas mal snob » de ne pas avoir engagé la conversation avec elle alors que nous avons été collègues de travail pendant cinq ans. Oops… Je n'avais pas reconnu Brigitte derrière le masque. Honte à moi. Malaise.

Tout ça peut sembler anodin, mais ça vient par peser le sur moral à la longue. On ne sait plus comment agir avec les gens. « Si je lui tends la main et qu'il est anxieux de contracter le virus, ça va causer un malaise. Si je ne lui tends pas la main, il risque de me trouver sauvage. » Et engager une conversation sur le sujet est toujours épineux si on ne sait pas quelle est l'opinion de son interlocuteur. Et n'allons pas sur les réseaux sociaux car on s'aperçoit très vite que le dialogue est impossible. Tout le monde reste campé sur ses positions et chaque réplique est acerbe et assassine. Comme si les gens utilisaient les réseaux sociaux pour déverser leur trop plein de frustration face à une situation que nous ne contrôlons pas.

Vacciné ou pas, pour ou contre le passeport sanitaire, exaspéré ou pas des mesures de distanciation et du port du masque, là n'est pas le point. Nous sommes tous des petites bêtes sociales qui ont besoin d'interactions, de chaleur humaine et d'échanger des sourires. À une époque où de plus en plus de gens préfèrent échanger via texto, il est triste de devoir « calculer et évaluer » comment on approche les gens et quel sujet il est prudent d'aborder.

Alors que le gouvernement provincial repousse le fil d'arrivée constamment en haussant ses objectifs de vaccination et en évoquant la dangerosité des nouveaux variants provenant de pays qui n'existent pas encore, ça m'attriste au plus haut point de penser que ce que nous vivons en ce moment pourrait devenir « la nouvelle normalité. » Pitié, sortez-moi de là!

Dominique Fortier

Chef de contenu

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Commentaires

25 août 2021

Roger Masson

La solitude est le plus grand mal de notre époque!Malgré nos immenses moyens de communication nous sommes plus seuls qu’au siècle dernier.Nous sommes devenus égoïstes et individualistes et notre personne est ce quI’y a de plus important sur terre.Un sage a dit un jour:aimez votre voisin comme vous même.Roger Masson.

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