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01 mai 2024

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Québec dépose une stratégie partielle pour la protection du caribou gaspésien

SAINTE-ANNE-DES-MONTS

Benoit Charette

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Benoit Charette en compagnie de Maïté Blanchette Vézina ainsi que Catherine Blouin et Stéphane Ste-Croix.

À la veille de l'échéance décrétée par Ottawa, le gouvernement du Québec a accouché d’une stratégie de protection du caribou accompagnée d’une nouvelle série de consultations publiques.

De passage à Sainte-Anne-des-Monts, le ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoit Charette, ainsi que sa collègue ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, ont présenté un plan incomplet dans la mesure où des consultations en découleront. « Ça fait longtemps qu’on entend parler du caribou et on sait à quel point c’est important. Ce qu’on est venu dire, c’est qu’on a entendu l’appel à l’effet que chaque région a ses réalités », a lancé le ministre d’entrée de jeu.

Benoit Charette a martelé que le plan était chiffré à 60 millions de dollars pour l’ensemble du Québec, mais que celui-ci serait régionalisé. « Le plan détaillé fera aussi l’objet d’une consultation sur 90 jours dans les régions de la Gaspésie et Charlevoix. Les hardes sont particulièrement vulnérables dans ces deux régions et ce sont aussi des régions qui n’ont pas subi de plein fouet l’impact des feux de forêt. »

Et ce plan, quel est-il?

Le ministre a rappelé qu’il connait les causes du déclin du caribou et que des mesures ont déjà été prises par son gouvernement pour protéger ce qu’il reste de ceux de la Gaspésie. Il a fait mention de la mise sous enclos afin de permettre une reproduction plus rapide de l’espèce. « Mais au-delà de la protection du caribou, nous sommes conscients que la foresterie est présente tout comme l’industrie récréotouristique qui revêt une importance capitale pour l’économie de la région. On ne voulait pas arriver avec une stratégie qui ne prenait pas en compte ces réalités. »

Benoit Charette a d’abord abordé l’aspect de la prévisibilité afin que les acteurs socioéconomiques sachent à quoi s’en tenir. « On ne veut pas arriver avec des cloches de verre qui gèleraient le territoire, donc les modifications qui seront faites tant au niveau règlementaire que législatif permettront cette prévisibilité souhaitée par le milieu. Dans le cas de certaines activités, de simples autorisations seront demandées alors que dans d’autres cas, dépendant du niveau de risque, les autorisations ne seraient pas nécessaires. »

L’exemple des baleines de Tadoussac a été évoqué par le ministre pour illustrer qu’il est toujours possible d’aller les observer même si un cadre règlementaire a été adopté pour ce cas particulier.

Par ailleurs, le ministre a bien mentionné qu’il n’était pas question d’étendre inutilement la zone de protection sur une portion de territoire où il est connu que le caribou ne s’y rend plus. « Nous avons le système de suivi le plus étoffé au Canada. Dans la mesure où nous réalisons efficacement le recensement des espèces, nous pouvons adapter nos mesures en conséquence. »

Volonté d’agir sur deux fronts

 

Pour Maïté Blanchette Vézina, le consensus qui ressort des différents acteurs du milieu en Gaspésie a vivement contribué à accoucher du plan présenté. « Il y a une panoplie d’activités qui se déroulent en forêt, que ce soit le récréotourisme, l’acériculture, la sylviculture et même la spiritualité pour les Premières nations. Ces activités ont besoin de la forêt et ce sont des humains, des pères et des mères, qui vivent de ces activités et qui contribuent à l’économie québécoise. »

Le but est donc de protéger le caribou tout en permettant le développement économique de la région. On parle donc de poursuivre les efforts déjà déployés pour sauvegarder les 24 caribous restants : la mise sous enclos, le recensement, la réhabilitation de chemins forestiers et la restauration des habitats actuels.

Quant à la consultation régionale, elle servira à mieux cibler les actions et permettre aux intervenants du milieu de savoir ce qui s’en vient et comment le tout sera déployé. Les parties intéressées sont d’ailleurs invitées à se rendre dès maintenant sur le site de consultation publique du gouvernement du Québec.

De l’opposition

 

La conférence de presse du ministre Charette n’était pas encore terminée que des réactions se faisaient déjà entendre de différents groupes d’intérêt. Nature Québec est l’un d’entre eux. Celui-ci dit trouver « inacceptable » que la stratégie caribou promise depuis cinq ans ne soit toujours pas dévoilée et que le gouvernement se contente de présenter des projets régionaux pour les caribous forestiers de Charlevoix et les caribous montagnards de la Gaspésie.

« Nous saluons l’intention du gouvernement de créer des aires protégées et de restaurer l’habitat des caribous de Charlevoix et de la Gaspésie, mais malgré ces mesures essentielles pour ces deux hardes, le plan caribou présenté aujourd’hui est un devoir incomplet remis en retard. Ces projets régionaux ne sont pas du tout la stratégie promise depuis 2019 », analyse Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec.

Elle juge aussi inacceptable qu’aucun échéancier n’ait été présenté pour le dévoilement de la stratégie caribou globale, mais accueille positivement les investissements généraux de 59,5 millions pour la protection du caribou.

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