Le projet des boîtes à livres installées sur le territoire de Saint-Ulric remonte à 2013, à l’époque où Anick Arsenault, technicienne en documentation au Cégep de Matane, par ailleurs auteur de plusieurs recueils de poésie, avait décidé d’installer devant chez elle la première boîte de la municipalité. « J’avais découvert ce principe à Rosemont et j’ai tout de suite été très intéressée par le projet. Comme nous n’avons pas de bibliothèque à Saint-Ulric, contrairement à Matane et Baie-des-Sables, je trouvais que c’était une façon agréable de donner accès aux livres, d’amener la lecture dans la rue et de solliciter des échanges culturels », a résumé Mme Arsenault.

Grâce à un soutien financier de la MRC, de la municipalité de Saint-Ulric et du CDLRB, ce projet de bibliothèque en libre-service a pu voir le jour en 2013, permettant de favoriser l’installation de huit boîtes au fil des ans, y compris dans le secteur des rangs. À la suite d’un accident survenu l’hiver dernier sur la boîte à livres située à proximité de l’école Mgr-Belzile, le comité de développement local, dont fait aussi partie Anick Arsenault, a décidé d’en installer une nouvelle au même endroit, en sollicitant Évelyne Normand pour sa décoration. Il s’agira de la 9e boîte installée sur le territoire de Saint-Ulric et de la première, selon Mme Arsenault, pour la décoration de laquelle une artiste locale a été ainsi approchée.

Une boîte à livres aux couleurs de Vély créations   

Touche-à-tout à la créativité débordante, Évelyne Normand a pris l’habitude d’intégrer dans ses œuvres de la matière première comme du sable, des coquillages ou des galets, qui viennent illustrer son fort attachement à la mer. L’artiste a d’ailleurs précisé qu’elle s’inspirait de sa collection « La mer et son intérieur » pour compléter son travail de boîte à livres, qu’elle compte terminer d’ici à la rentrée prochaine. Dans l’éventualité où d’autres boîtes seraient assemblées, elle a déjà songé aussi à des décorations à base de coquillages et d’autres matériaux. À noter qu’elle prépare en ce moment son départ pour le symposium de peinture et de sculpture de Saint-Léonard, qui se tient en fin de semaine au Nouveau-Brunswick, dans le cadre du Rendez-vous des artistes.

Des visiteurs de La Nouvelle-Orléans à Saint-Ulric

« Ce qui m’intéresse dans ce projet de bibliothèque sauvage, ce n’est pas simplement la contribution à un meilleur sentiment d’appartenance à la communauté, ni l’ouverture d’esprit liée à la lecture, mais aussi l’idée de pouvoir donner une nouvelle vie à tous les livres qui traînent chez nous et qu’on souhaite partager », a-t-elle expliqué en remerciant Vély pour sa généreuse participation. « Ils m’ont fait un cadeau formidable en faisant appel à moi. C’est un travail qui me tient très à cœur. Les livres sont écrits pour être lus et il ne faudrait pas que des contraintes d’argent puissent empêcher d’accéder à la lecture. Un livre, c’est aussi un objet qui a une histoire et son voyage de mains en mains a quelque chose de romanesque », a conclu l’artiste de Saint-Ulric, l’esprit déjà tourné vers ses futurs projets, liés à la technique de l’encre.