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05 juillet 2018

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Le coût humain de la fermeture du Sentier de l'Espoir

©Photo L'Avantage gaspésien– Dominique Fortier

Fermé pour une période indéterminée depuis le 16 février 2018, le Sentier de l'Espoir n'accueille plus de résidents en besoin de répit psychologique. De plus l'incertitude autour de cette fermeture atteint aussi les employés qui angoissent sur la suite des choses.

C'est le cas de l'intervenant, André Paquet, à l'emploi du Sentier de l'Espoir depuis maintenant 14 ans. Il a reçu le 25 mai dernier, un avis de cessation d'emploi alors qu'il était déjà en congé de maladie. Selon l'intervenant de longue date, ce congédiement est directement lié au bras de fer qui se joue depuis plusieurs mois entre les employés et leur directrice générale et le conseil d'administration. André Paquet y voit donc une forme de représailles à son égard. « Le directeur par intérim qui m'a rencontré à peine quatre fois me donne comme raison que je suis instable psychologiquement, que je suis trop fragile pour travailler avec ce genre de clientèle. On me reproche aussi d'avoir fait des blagues inappropriées à mes collègues de travail. J'ai l'impression qu'on veut me livrer en exemple. Pourtant, l'ex-directrice ne m'a jamais dit que je n'avais pas ma place au Sentier. »

L'intervenant avoue qu'il n'est pas dans le meilleur état d'esprit depuis l'incertitude entourant la réouverture du Sentier de l'Espoir. Il estime toutefois qu'une aide psychologique pour l'aider à se remonter le moral aurait été davantage appropriée dans les circonstances. De plus, il s'explique mal pourquoi d'autres collègues de travail étaient au courant de « son dossier » alors que celui-ci aurait dû demeurer confidentiel.

Conséquences

Depuis la fermeture du centre et cette perte d'emploi, André Paquet a vu ses problèmes de santé s'accentuer. « J'ai perdu beaucoup d'estime en moi, je fais de l'insomnie, j'ai de la misère à bien m'alimenter et mon taux d'anxiété augmente. Je ne comprends vraiment pas pourquoi on garde le Sentier fermé. C'est toute la population qui en paye le prix et maintenant, les employés également. De plus l'organisme risque de perdre ses subventions si rien ne de passe », poursuit l'intervenant.

La situation financière d'André Paquet devient aussi de plus en plus difficile. « Je ne suis pas certain de pouvoir retirer de l'assurance-emploi. Je pourrais donc devoir me tourner vers l'aide sociale. J'ai des médicaments à me procurer et je dois continuer à assumer mes responsabilités. »

Les tensions ont commencé en septembre dernier lorsque des membres du Conseil d'administration ont rencontré différents employés dans le but d'échanger sur la situation du Sentier. Les employés y ont plutôt vu une chasse aux sorcières visant à discréditer le travail de certains membres du personnel. À partir de ce moment, le climat s'est détérioré. Depuis ce temps, le Sentier reste fermé et aucune date de réouverture n'est prévue. L'assemblée générale annuelle obligatoire n'a pas eu lieu non plus. L'avenir de l'organisme semble de plus en plus incertain.

©Photo L'Avantage gaspésien– Dominique Fortier

Le Sentier de l'Espoir n'accueille plus de résidents depuis maintenant cinq mois.

Lorsqu'on appelle au Sentier de l'Espoir, un message enregistré explique à la population que le centre est fermé de façon temporaire afin de permettre une restructuration organisationnelle. On suggère aux gens qui appellent de se tourner vers d'autres services de santé dont le 8-1-1.

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