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05 mai 2025

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Braconnage dans la Réserve faunique de Matane : le gouvernement est sommé d’agir

Orignal

©Archives

Le gouvernement du Québec fait l’objet de pressions multiples afin qu’il intervienne rapidement dans le dossier de la chasse illégales par des peuples des Premières nations dans la Réserve faunique de Matane.

Il s’agirait d’une pratique qui dure depuis plusieurs années et qui relèverait même du crime organisé. Comme le mentionnait Pascal Bérubé lors d’un échange avec le ministre de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, il ne s’agit pas de simples chasseurs rebelles, mais bien d’un réseau de braconniers minutieux et préparé. « On a des témoignages de premier plan et il y a une grande inquiétude. On parle de chasse de nuit avec un camion et des phares aveuglants. On parle d’orignaux dépecés sur place où les viscères sont laissées. On parle aussi de camions réfrigérés qui sont présents et de viande qui est envoyée dans des boucheries d’un territoire de mohawk près de Montréal où elle est vendue à prix d’or. »

Se basant sur le témoignage de Martin Perreault du Syndicat des Agents de la Faune, Pascal Bérubé indique que ces agents auraient eu le mot d’ordre de ne pas intervenir au-delà de l’identification lorsqu’ils interpellent des chasseurs qui s’avèrent provenir des Premières nations. À cette affirmation, Benoit Charette a nié le tout en affirmant que les actes décrits étaient illégaux et que personne n’avait de passe-droit, contredisant ainsi ses propres agents de la Faune qui disent avoir reçu des directives claires à cet effet. Le ministre Charette fait état d’enquêtes en cours, mais qui n’ont toujours abouti après plusieurs années.

Le vice-président de l’Association des chasseurs et pêcheurs de la région de Matane, Jérémi Bouffard, met en lumière qui confirme ce qui a été avancé. « Il y a eu un événement où des auxiliaires de la Faune qui relèvent de la Réserve faunique avaient intercepté des chasseurs et saisi un orignal. Ayant vite compris qu’il s’agissait d’Autochtones, ils ont demandé à des agents de la Faune de Matane d’intervenir. En appelant à Québec, ils ont reçu la directive de redonner la bête. À partir de ce moment, toutes les interpellations se sont terminées de la même façon, soit par une identification et une vérification, mais sans plus. »

On parle de 50 orignaux qui ont déjà été abattus selon les agents de la Faune sur le terrain à Matane. Et l’enjeu a fait boule de neige puisque les fédérations québécoises des chasseurs, trappeurs et des ZEC ont écrit une lettre commune demandant au gouvernement d’intervenir.

L’Association des chasseurs et pêcheurs de Matane demande donc une rencontre avec les trois ministres qui naviguent dans ce dossier, soit Benoit Charette, mais aussi celui des Affaires autochtones et la ministre responsable de la région, Maïté Blanchette Vézina.  « Qu’on s’entende bien. On ne veut pas aller en guerre contre les communautés autochtones, mais on ne peut pas accepter que de la chasse illégale avec revente de gibier se fasse impunément sur le territoire de la Réserve de Matane », ajoute Jérémi Bouffard.

Ce dernier souligne qu’il s’agit d’un enjeu de sécurité. « Il y a des gens qui ont été menacés par des Autochtones avec des armes à feu. Les esprits pourraient aussi s’échauffer des deux côtés. Est-ce qu’on attend que quelqu’un soit tué avec de réagir », se questionne le vice-président de l’association des chasseurs et pêcheurs de Matane.

Le dossier pourrait très bien se retrouver devant les tribunaux si des constats sont émis et que ceux-ci sont contestés. La Cour devrait alors trancher sur la chasse de nuit et sur le droit des Autochtones à chasser sur la Réserve de Matane et vendre le gibier ensuite. « Il y a pourtant des éléments du code criminel qui sont assez clairs là-dedans. Mais on comprend que le gouvernement ne souhaite pas que ce dossier se retrouve en Cour. »

La demande des organisations au gouvernement est donc simple : présenter un plan d’action et agir rapidement pour régulariser la situation dans la Réserve faunique de Matane. De ce fait, les agents de la Faune pourraient faire leur travail adéquatement et règles seraient claires et précises pour les chasseurs de partout, incluant ceux des Premières nations.

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