03 mars 2025

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Photo Tourisme Gaspésie

La part de touristes américains en Gaspésie lui demeure relativement marginale à chaque année, entre 3% et 5%.

La moitié (49%) des Québécois ayant annulé leur voyage d’agrément aux États-Unis en 2025 compte rester au Québec. La Gaspésie étant une destination estivale prisée des touristes, elle pourrait évidemment en ressortir gagnante, bien qu’il soit encore trop tôt pour avoir un portrait clair. « Bien enttendu, les gens vont disperser leurs vacances au Québec. Ce sera quoi au printemps le budget vacances disponible? On ne le sait pas encore. En mars, il est encore trop tôt; on s’occupe de l’hiver pour le moment », explique la directrice générale chez Tourisme Gaspésie, Joëlle Ross.

Les campagnes de promotion estivales ne sont pas encore lancées. Elles le sont généralement dans la deuxième moitié du mois de mars, alors que les réservations comment à s’enregistrer en avril et en mai. D’ici là, plusieurs points d’interrogation demeurent avec le sud de la frontière, notamment la valeur du dollar canadien qui pointe actuellement à 0,69 $ US.

La part de touristes américains en Gaspésie lui demeure relativement marginale à chaque année, entre 3% et 5%. « Ça bouge d’une année à l’autre, mais pas tant que ça. Ce sont des gens qui aiment les Québécois et il va falloir bien les recevoir, ça, c’est certain. Ça va être un enjeu, je pense, mais où on va être rendus politiquement en juillet comparativement à aujourd’hui? On ne le sait pas; on ne sait même pas de quoi demain sera fait », précise Joëlle Ross alors que tout le pays se démène toujours à comprendre ce qu’il adviendra des tarifs douaniers à quelques heures de leurs débuts prévus.

Pour l’instant, la stratégie demeure donc la même. « On va continuer à le travailler comme d’habitude; à inciter nos Québécois et les Maritimes à planifier un séjour chez nous. » Chose certaine, peu importe la quantité de touristes – tant du Québec que d’ailleurs – le scénario de débordements malheureux de 2020 alors que les frontières étaient pratiquement fermées ne devrait pas se reproduire. La quantité d’hébergement était alors 20% inférieure à celle d’aujourd’hui en Gaspésie. « Ce n’était même pas un été époustouflant; c’était juste mal organisé avec une situation de pandémie, plein de restrictions et un contexte particulier. Il n’y a aucun problème de prendre plus de gens. Nos taux d’occupation en juillet et août étaient de 77% l’an dernier alors il y a encore de la place », précise Joëlle Ross. Environ 483 000 visiteurs avaient été accueillis à l’époque; ils étaient 679 000 l’an dernier de mai à septembre inclusivement. « Et ça n’a pas paru. Les gens vont planifier, ça ne recommencera pas de la même façon. »

Profiter de l’hiver

 

Si la neige est arrivée tardivement sur certains points de la Gaspésie – dont Gaspé – les conditions sont actuellement enviables pour la semaine de relâche scolaire. « Présentement on a la semaine de relâche idéale pour venir en Gaspésie. Tous les centres de ski sont ouverts; on peut faire de la motoneige, de la raquette et du plein air. C’est exceptionnel comparativement à l’an dernier », se réjouit Joëlle Ross.

Les motoneigistes avaient été particulièrement affectés en 2024, avec seulement quelques semaines pour en profiter. Les conditions ne sont pas parfaites, mais il est tout de même possible de faire le tour de la Gaspésie par les sentiers fédérés.

L’industrie attire 35 000 motoneigistes touristes chaque année. Il s’agit d’un vecteur économique très important puisque ces 35 000 visiteurs représentent 28% des touristes hivernaux, mais 53% des retombées économiques de la saison froide, estimées à environ 40 millions de dollars. « L’année passée, les gens sont allés sur la Côte-Nord. C’est bien pour eux, mais ce sont des retombées qu’on n’a pas eues. Il n’aurait pas fallu avoir deux saisons consécutives comme ça en ligne. Mais là, on peut en profiter », précise la directrice générale de Tourisme Gaspésie. Les statistiques officielles de janvier à mars ne seront cependant connues qu’en juin.

Méthodologie

 

Le sondage Léger a été réalisé auprès d’un échantillon de 1 007 répondants. Les répondants de 18 ans et plus ont été sélectionnés aléatoirement via le panel web de Léger. La collecte de données a été effectuée du 14 au 16 février. Les résultats ont été pondérés selon le sexe, l’âge, la région, la langue maternelle, la scolarité et la présence d’un enfant dans le ménage afin d’assurer que l’échantillon soit représentatif de la population à l’étude.

©archives - L'Avantage Gaspésien

L’industrie attire 35 000 motoneigistes touristes chaque année.