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Retour04 juin 2024
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Une pétition contre la hausse des tarifs d’Hydro-Québec aux PME
©archives - L'Avantage Gaspésien
Les coûts d'électricité risquent d'affecter davantage les PME si Hydro-Québec ne revoit pas ses façons de faire.
La Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI) lance une pétition demandant au gouvernement de remettre Hydro-Québec sous la loupe de la Régie de l’Énergie.
Selon une étude réalisée par la FCEI, les petites et moyennes entreprises seront les premières victimes du nouveau plan d’action d’Hydro-Québec 2035. Selon la FCEI, les hausses les plus importantes de tarifs seront refilées aux PME puisque le secteur résidentiel est figé à une augmentation de 3 % par année alors le secteur industriel est exempté des hausses suivant l’inflation.
Les calculs révélés dans l’étude font état d’une hausse de 6,4 % en 2023 et de 5,1 % en 2024 pour les PME. Si la tendance se maintient avec les investissements prévus d’Hydro-Québec de 185 milliards de dollars d’ici 2035, les factures mensuelles des petites et moyennes entreprises auront alors doublé en l’espace de dix ans.
C’est en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine qu’on compte le plus de petites entreprises avec 57 % qui comptent de 1 à 4 employés alors que 39 % en comptent moins de 50. Les PME représentent donc 96 % de toutes les entreprises de la région. Au Bas-Saint-Laurent, on parle de 97 %. « Notre économie va au rythme des PME. C’est loin d’être bon pour l’équilibre de l’économie dans nos régions, explique le vice-président de la FCEI au Québec, François Vincent. Lorsqu’on voit qu’Hydro-Québec déploie des efforts pour protéger les tarifs pour les citoyens, ce sont les PME qui écopent. »
Pour François Vincent, cette réalité est un non-sens. « En 2023, les PME du Québec ont versé 4,4 milliards de dollars à Hydro-Québec. En revanche, les grands clients industriels ont payé 2,9 milliards de dollars. De plus, les PME paient des tarifs de 18 % à 28 % plus élevés que les coûts réels pour les desservir, afin de subventionner les tarifs des clients résidentiels et des grandes entreprises. »
Par ailleurs, un nouvel entrepreneur qui se lance en affaires doit déjà composer avec une charge importante de dépenses. Or, il sera à son avantage de savoir qu’un dépôt de garantie qu’il ne reverra jamais, à part s’il ferme son commerce, lui sera imposé en même temps que ses premières factures. Ce dépôt est équivalent au montant de sa première facture. Ainsi, si un commerçant a le malheur d’ouvrir en hiver, le dépôt sera équivalent à une facture gonflée par les mois hivernaux.
C’est pourquoi la FCEI encourage les petites et moyennes entreprises à signer une pétition afin que le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, profite du dépôt du prochain projet de loi pour réhabiliter la Régie de l’Énergie dans son rôle de régulateur des tarifs d’hydroélectricité. « Entendons-nous. Personne n’est contre les hausses, mais encore faut-il que tout le monde puisse être entendu et la Régie jouait ce rôle. Alors que les PME se relèvent d’une pandémie qui a fait très mal, ce n’est pas le moment de les étouffer. Finalement, il faut que les programmes d’économie d’énergie soient davantage connus de tous afin que les experts puissent accompagner les PME à ne pas subir d’impact majeur sur le coût d’électricité », conclut François Vincent.
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