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05 mars 2024

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

L’avenir de l’église Saint-Jérôme divise toujours la population

Église Saint-Jérôme

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Raymond Tremblay et Jeannot Anctil lors de l'assemblée dominicale sur l'avenir de l'église Saint-Jérôme.

Alors que la Fabrique du Cœur-Immaculé-de-Marie semble déterminé à se départir de l’église Saint-Jérôme, des opposants manifestent leur vive opposition à cette décision.

Après la messe du dimanche à l’église Saint-Jérôme, le président du conseil de Fabrique, Jeannot Anctil, accompagné pour l’occasion du maire de Matane, Eddy Métivier, du curé Auguste Ifédoun Agaï et de Dyno Périgny, représentant du diocèse de Rimouski, a fait l’annonce de son intention de vendre le bâtiment de culte à la Ville de Matane.

Le président de la Fabrique a évoqué des coûts trop élevés, notamment sur le plan du chauffage, pour justifier la décision. Il estime la facture à 56 000 $ par année pour Saint-Jérôme comparativement à 21 000 $ pour l’église Saint-Rédempteur et son presbytère. Les coûts d’entretien seraient aussi beaucoup plus élevés pour le bâtiment patrimonial de la rue Saint-Jérôme que ceux pour l’église Saint-Rédempteur. « Pour des raisons économiques, nous avons décidé de se départir de l’église Saint-Jérôme. Nous avons d’ailleurs reçu une offre d’achat de la part de la Ville de Matane. Nos discussions rejoignaient notre volonté de garder ce bâtiment accessible aux gens de Matane tout en conservant son côté patrimonial. »

De son côté, le maire de Matane, Eddy Métivier, a confirmé que l’intention de la municipalité était d’acquérir l’église Saint-Jérôme pour la transformer en salle de spectacles si elle se qualifiait pour les subventions gouvernementales qui s’y rattachent. Advenant que l’aide financière de Québec ne serait pas au rendez-vous, le projet n’irait pas de l’avant. « La Ville déposera une demande de subvention dans le cadre du programme de requalification des lieux de culte. Nous demeurons toutefois sensibles à l’aspect patrimonial du bâtiment et nous ferons tout ce qui est possible pour en conserver la majeure partie. »

De vives oppositions

De l’autre côté, la Société Patrimoine Matane s’oppose vivement au projet, estimant que la Fabrique fait fausse route et induit les paroissiens en erreur en ce qui a trait au coût du chauffage et de l’entretien. « J’en sais quelque chose parce que je prends la lecture des compteurs personnellement et notre organisme a payé des factures de chauffage pour l’église Saint-Jérôme », explique le président, Raymond Tremblay.

Ce dernier explique que de nombreuses actions ont été prises pour économiser des coûts, notamment avec un programme d’économie d’énergie aux heures de pointe où l’église n’accueille aucun paroissien, ce qui permet de baisser la facture de 25 % par mois. « Le président de la Fabrique ne sait pas non plus de quoi il parle lorsqu’il dit qu’Hydro-Québec vient faire la lecture des compteurs alors que c’est moi qui le fait personnellement et qui transmet les données à Hydro-Québec. C’est d’ailleurs une autre façon d’économiser sur la facture.

Raymond Tremblay va plus loin en disant que l’église Saint-Jérôme a une fondation beaucoup plus solide que celle de Saint-Rédempteur. « L’entretien de Saint-Jérôme est mineur. À l’époque, nous avions amassé près de 600 000 $ pour effectuer la réfection du clocher. Il y avait de l’argent restant pour peinturer la toiture mais le diocèse nous l’a interdit. D’ailleurs, pourquoi des clôtures ont été installées autour de l’église Saint-Jérôme parce qu’elle était prétendument dangereuse, mais que du jour au lendemain, on les a retirées sans qu’aucune réparation se fasse », laisse tomber le président de l’organisme.

Ce dernier explique également que l’église Saint-Rédempteur, contrairement à Saint-Jérôme, n’a pas droit à des subventions en vertu des lieux de culte, puisqu’elle date seulement de 1970 et n’a aucune valeur patrimoniale. « Quant à Saint-Jérôme, les frais de réfection sont couverts à la hauteur de 70 % par le gouvernement. »

Raymond Tremblay demande donc à la Ville de Matane de se retirer de ce dossier et de concentrer ses efforts sur un autre bâtiment, comme l’usine Canadelle, par exemple. La Société Patrimoine Matane souhaite également que la population se fasse entendre en signant la pétition qui circule actuellement pour le maintien de l’église Saint-Jérôme. « Il ne faut pas diviser les gens sur cette question. Je suis même convaincu que si tous les paroissiens travaillent ensemble, il y aurait moyen de sauver les deux bâtisses », conclut le bénévole de longue date.

 

Église Saint-Jérôme

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

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