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Retour12 juin 2023
« Rimouski aura toujours une place spéciale dans mon cœur » - Sidney Crosby
ENTREVUE EXCLUSIVE
©Photo : archive L'Avantage
Sidney Crosby a tout gagné ce qu’il pouvait remporter dans la LNH. Des choses apprises à Rimouski lui servent encore aujourd’hui.
Pierre-Luc Chenel | redactionrimouski@medialo.ca
Dans le cadre du 20e anniversaire de son repêchage par l’Océanic de Rimouski, le journal Le Laurentien a eu le privilège de s’entretenir avec Sidney Crosby.
Au cours des 20 dernières années, tout a été dit au sujet des prouesses sur la glace et des statistiques du numéro 87 lors de ses deux saisons à Rimouski. Maintenant, c’est au tour de Sidney Crosby de revisiter ses souvenirs.
Avant de voir leur futur prodige enfiler le chandail de l’équipe, la formation rimouskoise a dû se démarquer, puisque des universités américaines déroulaient le tapis rouge au jeune athlète. La famille Crosby a rencontré les entraîneurs et des représentants de l’organisation, dont André Jolicoeur et Maurice Tanguay. « Tout était bien préparé, a mentionné Crosby lors d’une généreuse entrevue accordée au début du mois. L’organisation savait ce qui était important pour ma famille et moi, dont l’aspect scolaire et le fait de pouvoir me développer comme jeune joueur. C’était un nouvel endroit pour habiter et on voulait être sûrs que tout était bien avec la pension et les autres choses importantes à penser. »
©Photo : Courtoisie – Océanic de Rimouski
Sidney Crosby aux côtés de Marc-Antoine Pouliot et Dany Roussin.
Sidney Crosby connaissait un peu la ville de Rimouski grâce à des joueurs comme Brad Richards, Thatcher Bell et Vincent Lecavalier, qui avaient joué là-bas. « J’avais entendu de belles choses. Je savais que tout se passait principalement en français et je me souviens d’avoir demandé à Brad Richards comment il s’était adapté à la langue, a-t-il admis, ajoutant qu’il avait pu avoir un avant-goût pendant la saison morte. Après la saison à Shattuck-St. Mary’s, pendant l’été, j’avais eu la chance de visiter Rimouski et j’avais été impressionné par les gens et le Colisée. Yannick Dumais et tous les membres de l’organisation m’avaient supporté, car c’était un ajustement. »
« The Next One »
Le joueur de centre est arrivé à Rimouski avec une lourde étiquette sur ses épaules, celle de « The Next One ». Sidney Crosby avoue que cette pression a été difficile à gérer, mais soutient que plusieurs personnes autour de lui l’ont aidé à traverser ça. « Pendant les deux saisons, il y a eu de la pression et des épreuves à certains moments. J’ai dû apprendre et grandir rapidement là-dedans. Tu peux aller à travers les défis et l’adversité, et les personnes autour de toi sont là pour répondre aux questions et t’accompagner, a-t-il déclaré. J’ai été très chanceux d’avoir des amis dans l’équipe et des gens dans l’organisation qui m’ont vraiment aidé à comprendre ça. »
Aujourd’hui, 20 ans plus tard, Sidney Crosby a tout gagné ce qu’il pouvait remporter dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Des choses apprises à Rimouski lui servent encore aujourd’hui. « Un élément important est que peu importe que ça aille bien ou moins bien, il faut essayer de garder les choses en perspective, a dit celui qui a trois Coupes Stanley en poche. J’ai essayé d’apprécier le plus que j’ai pu mon passage et le fait que je pouvais jouer au hockey tous les jours. Je me souviendrai toujours que je me faisais dire que les années juniors sont les plus belles de ta vie. »
Près des gens
Au fil des ans, plusieurs histoires de Sidney Crosby en train de jouer au hockey sur une patinoire rimouskoise avec des jeunes du quartier ont surgi. On se souvient aussi du café et des beignes qu’il était venu porter aux partisans qui attendaient à l’extérieur du Colisée pour obtenir des billets pour les séries. Pour lui, c’était une façon de faire partie de la communauté. « J’ai déjà été l’enfant de 7 ou 8 ans qui voulait jouer au hockey avec les joueurs juniors de ma ville, a décrit le hockeyeur de Cole Harbour. J’avais un joueur des Mooseheads [de Halifax] comme voisin et je pouvais le saluer le matin en allant à l’école. Ça représentait beaucoup pour moi. En tant que joueur junior, je voulais redonner du mieux que je pouvais et faire ma part dans la communauté. J'espérais avoir le même impact pour un enfant. »
« Merci Rimouski »
Depuis son départ pour la LNH en 2005, Sidney Crosby est revenu à quelques reprises dans la région, soit pour s’entraîner avec l’Océanic avant son camp avec les Penguins, soit pour des engagements ou pour revoir des amis. Le 7 août 2017, le jour de ses 30 ans, ce sont les Rimouskois qui ont eu un cadeau avec un défilé de la Coupe Stanley. Deux ans plus tard, les partisans l’ont remercié avec un vibrant accueil lors du retrait du numéro 87. « Je me sentais très honoré d’aller jouer à Rimouski. Les gens de la place en ont fait une expérience unique. À l’âge que j’avais, ces années ont eu un impact dans ma vie », a dit Crosby, qui est heureux de continuer à parler en français, puisqu’il le pratique avec ses coéquipiers.
Au-delà des liens tissés dans l’Est du Québec, des liens indestructibles se sont aussi créés à l’intérieur de l’équipe et durent encore 20 ans plus tard. Les « Rimouski Boys » composés de Crosby, Eric Neilson, Mark Tobin et Érick Tremblay se sont fait la promesse de faire un voyage par année ensemble quelque part sur la planète.
Un immense respect pour Doris Labonté
Sidney Crosby était au courant de l’état de santé de Doris Labonté. Il avait été en mesure de parler avec son ancien entraîneur auparavant et a demandé des nouvelles à la fin de l’entretien. Malheureusement, l’Océanic avait annoncé quelques minutes plus tôt le décès du gagnant de deux Coupes du Président. « Il a été tellement important pour moi et j’ai toujours aimé sa façon de voir le jeu », a conclu Sidney Crosby.
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