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11 mai 2023

Noé Millette-Lamoureux - redactionmatane@medialo.ca

Jacques Desjardins : l'homme derrière les grands écrans Matanais

PORTRAIT

Gaieté

©Photo Noé Millette-Lamoureux

Jacques Desjardins et Francine Levasseur travaillent ensemble depuis fin 2020.

Tous les cinéphiles de Matane ont déjà croisé Jacques Desjardins derrière le comptoir du Cinéma Gaieté. Toutefois, très peu de personnes qui fréquentent l’établissement connaissent le propriétaire en profondeur. L’homme s’est confié à L’Avantage Gaspésien et a raconté son histoire.

« Moi j’ai une expression faciale très fâchée, mais je suis la personne la plus douce qu’il peut y avoir. J’ai toujours l’air en maudit, mais je ne le suis jamais » dit-il en riant. L’homme sympathique a toujours un tour dans son sac et un sourire à partager.

L’homme de 69 ans a toujours eu une passion pour le cinéma. Il écoutait des séries dès son plus jeune âge. « J’étais un amateur de séries quand j’étais jeune, je n’ai aucune idée d’où ça vient. J’aimais beaucoup Les Radissons et Rue de l’Anse avec Gilles Pelletier, c’était filmé aux Méchins », indique-t-il.

Pendant quelques étés, vers l’âge de 16 ans, le Matanais a fait partie des fusiliers du Saint-Laurent, dans la réserve de l’armée. Il participait à des camps militaires à la base de Farnham, en Estrie. Ensuite, il a travaillé quelques années dans un bar, jusqu’à environ 25 ans. C’est à ce moment que le cinéma est entré dans sa vie de manière professionnelle. « Je me promenais et je vendais et louais des films sur la route, un peu partout en Gaspésie. J’ai fait ça de 25 à 40 ans, en travaillant au bar en même temps. »

Après avoir rangé son volant, Jacques Desjardins s’est associé à son frère Guy afin d’acheter le cinéma Gaieté à Richard Paradis en 1989, alors qu’il était à son ancien emplacement sur la rue de la Fabrique. En 2004, ils ont déménagé le commerce à son adresse actuelle sur la rue St-Pierre. « Monsieur Paradis me disait toujours que quand il allait vendre, ça allait être moi l’acheteur. Il avait bien raison », se souvient M. Desjardins.

Évidemment, c’est sa passion pour le cinéma qui l’a poussé à devenir propriétaire. Ce n’est toutefois pas la seule chose qu’il apprécie de son emploi. Interagir avec les gens et être en contact constant avec le public sont ce qui garde vraiment la flamme de M. Desjardins allumée. « J’aime les réactions des gens après un film, autant positives que négatives. Les mauvaises réactions, ça me fait sourire dans mon cœur. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours aimé ça, dit-il avec un sourire en coin. Aussi, quand les petits bouts arrivent, tout émerveillés, tu en entends des affaires. Pour eux-autres, c’est capotant. Ils disent à leur petit frère ou leur petite sœur, regarde, regarde, regarde ! J’adore ça. »

Guy Desjardins étant décédé en 2020, c’est sa femme, Francine Levasseur, qui a pris le relais. « Quand mon Nunu (Guy Desjardins) est parti, je n’avais aucune notion de comment gérer un cinéma. C’était la pandémie alors j’ai pris toute sa paperasse et j’ai passé à travers pour apprendre, j’avais juste ça à faire », explique Mme Levasseur.

La belle-sœur de Jacques Desjardins s’occupe surtout de l’administration, mais elle est toujours disponible pour aider sur le plancher avec le ménage, la billetterie ou le popcorn. « Francine, elle m’aide beaucoup beaucoup », relate le propriétaire du cinéma Gaieté.

M. Desjardins a refusé de vendre son commerce une fois. Il a perdu une vente récemment en raison de la pandémie. Il serait prêt à vendre son cinéma, mais à la condition qu’il puisse continuer d’y travailler et d’être en contact avec les clients. Mme Levasseur aimerait aussi pouvoir léguer le cinéma au prochain. « Si j’ai continué, c’était pour faire vivre le rêve à Nunu et pour aider Jacques. Si on trouvait preneur demain, je serais heureuse aussi. Pour dédier ça à quelqu’un qui pourrait poursuivre ce rêve-là », confie-t-elle.

Même s’il mentionne souvent qu’il « fait ses 69 ans », le propriétaire du cinéma Gaieté est toujours fidèle au poste et ne voit pas beaucoup de négatif dans son train de vie. « Ce qui me fatigue, ce sont les rapports à tous les soirs. Quand la journée finit, j’aimerais ça m’en aller, mais j’ai mon rapport à faire. Mais ce n’est pas grave, je suis à la chaleur. Ce n’est pas comme si j’étais pris pour faire ça sur le banc de neige », dit-t-il, se concentrant sur le bon côté des choses, comme il en a l’habitude.

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