Autobus Matanais hausse le ton et menacerait de fermer ses portes

CONFLIT DE TRAVAIL

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Le conflit semble s'enliser chez Autobus Matanais.

Devant l’impasse des négociations entre Autobus Matanais et ses chauffeurs, l’entreprise menacerait de fermer ses portes si aucune entente n’est ratifiée.

C'est ce que laisse entendre le syndicat des chauffeurs d'autobus qui relate ce qui se serait dit lors du dépôt des offres dites finales de l'employeur. Il a toutefois été impossible de confirmer le tout par Autobus Matanais puisque toutes nos demandes d'entrevue sont demeurées sans réponse.

Le 27 avril dernier, des offres dites finales ont été déposées au syndicat des chauffeurs d’autobus. Celles-ci ont été refusées à 93 %, plongeant ainsi le conflit de travail dans une dynamique plus caustique. L’entreprise reprend ainsi les propos du syndicat qui avait préalablement déclaré que l’employeur « se moquait » de ses chauffeurs. Cette fois-ci, Autobus Matanais réplique en disant que les chauffeurs se moquent des parents et de leur employeur.

Pour justifier son point de vue, le transporteur mentionne, par voie de communiqué, le cas des Autobus Tremblay Paradis où les salaires peuvent atteindre 27 $ de l’heure contrairement à 29 $ de l’heure chez Autobus Matanais. « Les augmentations que nous proposons totalisent plus de 20 %. Le syndicat a refusé l’offre patronale. On s’interroge dans le contexte où les salariés d’autres syndicats acceptent des conditions nettement inférieures à celles proposées. Rappelons que malgré le refus, le syndicat n’a pas fait de nouvelles offres salariales et demeure à 750 $ par semaine pour chacun de ses salariés pour l’année scolaire 2022-2023. »

Par ailleurs, l’employeur explique aussi, qu’à ses yeux, il est normal que les chauffeurs d’autobus conventionnels soient payés davantage que les conducteurs de minibus puisque les exigences sont différentes pour les deux types de véhicule.

De son côté, le syndicat exige plutôt des salaires équivalents. « Il y a quelque chose d’odieux et de violent dans le comportement totalement méprisant de notre employeur : il dépose des offres ridicules qui imposent même des baisses de salaires de 1 à 6 % à près de la moitié d’entre nous et il nous dit en pleine face qui si on n’accepte pas ça, il ferme l’entreprise. Nous savions très bien qu’il est antisyndical et maintenant, nous savons très bien qu’il se fout de nous, des parents et qu’il n’est là que pour s’en mettre plein les poches sur notre dos. Si Autobus Matanais refuse de négocier de bonne foi et met sa menace de fermeture à exécution, les parents n’auront pas de transport scolaire pendant des mois », décrie Maryse Boulay, porte-parole du syndicat.

Finalement, le Centre de services scolaire exhorte les deux partis à mettre de l'eau dans leur vin. « Si le conflit s’enlise ou que l’entreprise ferme ses portes, nous n’aurons d’autre choix que d’aller en appel d’offres pour trouver un nouveau transporteur. Chose certaine, nous n’attendrons pas la fin de l’année scolaire pour aller de l’avant », conclut le directeur général, Alexandre Marion. Le défi risque toutefois être de taille puisque le nombre de circuits nécessite une flotte importante d’autobus, ce qui signifie que le Centre de services devra vraisemblablement aller chercher du renfort à l’extérieur de La Matanie.

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