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15 février 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Le sébaste aux pêcheurs, plaident les capitaines propriétaires

RIVIÈRE-AU-RENARD

Crevette matane

©Photo Gracieuseté - Roman Pelletier

L’ACPG représente 87 membres pêchant plusieurs espèces dans plusieurs zones, dont 34 crevettiers.

La Coopérative des Capitaines propriétaires de la Gaspésie (ACPG) profite de la récente création d’une association de pêcheurs de sébastes aux Îles-de-la-Madeleine pour exhorter que la ressource soit exploitée de manière durable par les pêcheurs eux-mêmes.

Il est encore trop tôt pour savoir quand le moratoire sur le sébaste décrété en 1995 sera levé, mais les stocks du Saint-Laurent montent en flèche depuis 2012 selon les données de Pêches et Océans Canada. Assez pour qu’une pêche commerciale soit imminente.

Au moment du moratoire, la part historique des quotas pour le Québec était de 33,2% dans les eaux du golfe Saint-Laurent, donc près du tiers du total canadien. De ce nombre, une corporation des Îles-de-la-Madeleine détenait 74% des parts de quotas, alors que les pêcheurs semi-hauturiers s’en partageaient 14% et que les pêcheurs côtiers en avaient 10%. Aujourd’hui, l’ACPG espère que les nouvelles règles du jeu préconisent une pêche directement auprès des semi-hauturiers.

 « On demande à ce que les quotas soient donnés en parts équitables aux pêcheurs du Québec pour une pêche durable, pas seulement pour les stocks, mais aussi pour nos communautés », lance d’emblée le directeur général de l’ACPG, Claudio Bernatchez.

L’association demande également que le sébaste ne puisse être pêché que par des bateaux de moins de 100 pieds, histoire d’éviter que les bateaux-usines ne siphonnent la ressource. « Sinon ils vont arriver, pêcher de façon assez agressive, faire un minimum de transformation à bord – surtout de la congélation – et ensuite vendre le produit souvent à l’extérieur du pays pour le transformer ailleurs, précise le président de l’ACPG. Il y a quelques personnes qui travaillent sur le bateau, donc ça ne fait pas travailler les gens des usines de transformation ou dans les ports de pêche. Si on ne profite pas de cette manne de la bonne façon, on va perdre des opportunités économiques pour toutes les régions côtières autour du golfe et principalement au Québec, où cette pêche pourrait ramener de l’argent dans les communautés. »

En renfort à la crevette

 

Considérant également que la biomasse de la crevette nordique suit à peu près la courbe inverse de celle du sébaste, plusieurs crevettiers pourraient être tentés de se lancer dans l’aventure. Les quotas autorisés ont diminué de 12% en 2022 et seront amputés d’un autre 18% en 2023. Quelques modifications aux chaluts actuels pourraient leur permettre d’adapter leur flottille.

« Ce sont à peu près les seuls à pouvoir faire cette pêche pour le moment. On est prêts à sortir dès ce printemps s’il le faut et qu’on avait le feu vert », remarque Claudio Bernatchez, dont le regroupement de capitaines propriétaires compte 34 pêcheurs de crevettes.

Deux de leurs membres ont d’ailleurs obtenu l’an dernier un permis expérimental pour ramener à quai des sébastes. Une annonce de cette pêche commerciale en 2023 pour une ouverture l’année suivante assurerait une certaine prévisibilité et pourrait être salutaire pour les crevettiers.

« Les quotas sont en diminution constante et 2024 risque d’être encore pire, ce qui pourrait avoir un impact dévastateur sur l’industrie de la crevette. Pas juste de la capture, mais dans les usines et de transformation et de services. C’est une réelle crainte pour ces pêcheurs », renchérit Claudio Bernatchez.

Ce dernier indique que des débouchés intéressants sont aussi sur la table pour le sébaste. Il se rappelle d’ailleurs l’époque où Marinard à Rivière-au-Renard élaborait de la poudre protéinée à partir de la ressource. Certains Costco vendent présentement des filets à 29,99$ le kilogramme.

« C’est un poisson qui gagne à être connu. Les plus petits spécimens peuvent aussi être excellents pour les appâts pour les homardiers, avec la diminution annoncée sur le maquereau et le hareng. Déjà quelques usines de transformation ont fait des tests », conclut le directeur général.

L’ACPG représente 87 membres pêchant plusieurs espèces dans plusieurs zones, allant de Rimouski jusqu’à la baie des Chaleurs, en passant par les eaux près de Terre-Neuve et des Îles-de-la-Madeleine.

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