Même s’il s’agissait d’un sujet haut en émotions comme l’a lui-même avoué le maire Eddy Métivier d’entrée de jeu, la rencontre s’est déroulée dans le calme et le respect. La Ville avait d’ailleurs fait appel à un spécialiste en consultations publiques afin de s’assurer du bon fonctionnement de la soirée.

La rencontre s’est déroulée en trois temps, soit avec une prise de parole citoyenne sur les préoccupations liées à la disparition du refuge de la rue D’Amours, leurs attentes et les besoins. Le maire et les conseillers étaient donc en mode écoute.

Les questions étaient nombreuses. Où peut-on appeler actuellement si un animal errant est trouvé? Quelle est la différence entre une fourrière et un refuge? Est-ce que des bâtiments ont été ciblés pour accueillir rapidement les animaux errants? Comment fonctionne le système de médailles? Quelle est la volonté réelle de la Ville? Que fait Matane pour attirer des vétérinaires?

À ces questions, la Ville a été transparente en avouant qu’il n’y a pas de solution immédiate pour les animaux errants. « Nous pouvons les ramasser, mais nous n’avons pas d’endroit où les amener », a expliqué le directeur de la Sécurité publique, Jonathan Brunet. Même scénario pour les bâtiments. « Nous en avons ciblé quelques-uns, mais il y a soit des enjeux de zonage, d’accès à l’eau ou à l’électricité ou de sécurité. »

Responsabilités limitées

Bien que la Ville puisse intervenir sur plusieurs facettes du dossier animalier, ses responsabilités réelles sont plutôt générales. En somme, elle doit s’assurer d’établir des règles pour assurer le bien-être des animaux. Elle peut aussi intervenir pour ordonner l’examen et l’euthanasie d’un chien dangereux.

Si ses responsabilités sont limitées, la Ville a toutefois des pouvoirs. Actuellement, la règlementation prévoit la vente de médailles dont 85 % des revenus sont remis à l’organisme mandataire. Des frais de pension pour sept jours sont aussi assumés par la Ville ainsi que les frais liés à l’euthanasie.

Après la présentation de la Ville, les citoyens présents dans la salle se ont été invités à offrir des pistes de solution. Il en est ressorti que Matane doit revoir sa règlementation jugée désuète, qu’un numéro de téléphone doit être mis en place le plus rapidement possible pour les animaux errants, que des cliniques de stérilisation pourraient être offertes et, évidemment, qu’un refuge doit être mis en place de toute urgence. À cet effet, le refuge diffère d’une fourrière puisque celui-ci a pour objectif de trouver des familles d’accueil même si le séjour de l’animal dépasse les sept jours de pension assumés par la Ville.

C’est donc armés d’une longue liste de préoccupations et de suggestions que les dirigeants de la Ville de Matane retournent à la table de travail, conscients que le temps presse et que des solutions doivent être trouvées à très court terme, mais aussi à long terme. « Ça va se faire étape par étape, mais notre vœu premier est de trouver une solution ensemble dont nous serons tous fiers pour nos petites bêtes que nous aimons tant », a conclu Eddy Métivier.