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14 septembre 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Un premier débat des candidats en Haute-Gaspésie

ÉLECTIONS PROVINCIALES 2022

Débat SADM

©Photo Vicky Fortin - L'Avantage Gaspésien

Mardi soir était jour de débat en Haute-Gaspésie entre les cinq aspirants au poste de député dans le comté de Gaspé.

EN COLLABORATION AVEC DOMINIQUE FORTIER - Les cinq candidats dans la circonscription de Gaspé ont croisé le fer une première fois mardi soir à Sainte-Anne-des-Monts dans une formule « sur le grill », où chacun d’entre eux était cuisiné pendant une quinzaine de minutes par les autres prétendants à la chaise de député.

La péquiste Méganne Perry Mélançon a été la première à se prêter à l’exercice, ce qui a donné lieu aux premières – et presque seules – flammèches de la soirée lorsque le candidat caquiste Stéphane Sainte-Croix l’a targuée de s’être approprié les réalisations de la CAQ lors de son bilan de mandat, faisant référence à la construction des Maison des Aînés, la création de places en garderie, le droit de préemption aux municipalités ou encore la loi interdisant l’exploitation des hydrocarbures. « D’un côté vous vous attribuez les réalisations du gouvernement, d’un autre vous êtes défaitiste. Vous invitez les citoyens à rester dans l’opposition. »

La députée sortante a rétorqué que sans une mobilisation pour faire écho aux citoyens, plusieurs de ces enjeux seraient restés lettre morte. « Il a fallu aller sur le terrain avec une caméra pour prendre le témoignage de ces gens-là [les aînés et les parents en attente de places en garderie] pour espérer être entendus. Il y a des gains ici parce qu’on a élevé notre voix. Je me suis battu pour les concitoyens. Si vous voulez vous approprier ce dossier [sur les hydrocarbures], je m’excuse, mais ça ne passera pas. Sans la mobilisation sur le terrain, il n’y aurait pas tout ça qui se serait concrétisé. »

Yv Bonnier-Viger chez Québec solidaire s’est quant à lui demandé comment une des mesures phares du PQ – la PasseClimat qui pour 365$ annuellement donne accès à l’ensemble des transports collectifs en province – pourrait améliorer le sort de la Haute-Gaspésie pour la fréquence des autocars notamment, puisque les enjeux ferroviaire et aérien sont quasi-inexistants dans la MRC. « On souhaite stimuler la demande et on fait le pari que ça va augmenter la qualité de service parce que ce sera plus utilisé », analyse Méganne Perry Mélançon.

À son tour, celui qui était jusqu’à tout récemment le directeur régional de santé publique a proposé une aire protégée pour assurer la protection du caribou dans les Chic-Chocs, à l’image des recommandations émises récemment par une commission indépendante.

Le libéral Michel Marin a saisi la balle au bond, lui qui en connaît un rayon sur l’industrie forestière pour être à la tête du Groupement forestier Shick-Shock depuis maintenant 30 ans, et qui est d’ailleurs le seul candidat habitant en Haute-Gaspésie. « Ce n’est pas payer cher pour agrandir ce territoire de manière trop exagérée? Ce n’est pas un peu prématuré de sacrifier autant d’économie sur des analyses qui ne sont pas complètes? Le territoire proposé n’est pas nécessairement justifiable », lance-t-il, tout en rappelant que son parti propose de réformer la loi avec des contrats garantis de cinq ans pour l’aménagement forestier des entreprises sylvicoles de la Haute-Gaspésie. « C’est un choix de société qu’on doit faire. Est-ce qu’on veut protéger la diversité ou on fait juste en parler? », a répondu le solidaire.

La CAQ attaquée sur son bilan

Le candidat de la Coalition Avenir Québec, Stéphane Sainte-Croix a eu droit à sa part de questions fusant de toutes parts. Le candidat conservateur lui a notamment demandé si une réélection de la CAQ allait signifier un retour des mesures sanitaires, ce à quoi, l'aspirant député a répondu qu'« il y a toujours une notion de prévention qui est bienveillante, mais à ce que je sache, on ne m'a pas informé d'une prochaine vague imminente qui justifierait le retour de mesures. »

Ce dernier s'est aussi fait questionner sur la réouverture du programme AccèsLogis. À cet effet, Stéphane Sainte-Croix a répondu que son parti avait tout simplement une approche différente qui consiste à faciliter la mise en chantier, tout en prenant en considération les enjeux de main-d'œuvre et l'inflation. « On a une autre façon de voir les choses », a-t-il mentionné. Le candidat de la CAQ a aussi été cuisiné sur le mode d'attribution des travaux sylvicoles par Michel Marin. Pour le candidat caquiste, ce sujet ne lui est pas apparu comme étant un enjeu de la présente campagne. « J'ai rencontré plusieurs travailleurs et élus de la région et on n'a jamais discuté de cette supposée problématique, qui ne semble pas être un enjeu. »

Le solidaire Yv Bonnier-Viger a souligné au candidat Sainte-Croix que son chef François Legault n'avait pas mis les pieds en Gaspésie lors des élections en 2018, ni à ce jour en 2022.

Seul candidat à avoir assisté au débat à distance, Pier-Luc Bouchard du Parti conservateur a été questionné à la première occasion par Stéphane Sainte-Croix sur les citations passées de son chef Éric Duhaime lorsqu'il était animateur de radio, quant à ses intentions antérieures de fermer la Gaspésie, une région « qui ne fonctionne pas et particulièrement dépendante de l’état avec beaucoup trop de distance et beaucoup trop peu de population et pas assez de ressources locales pour justifier les subventions qu’elle reçoit ».

« Je n’ai pas trop suivi cette partie-là dans le temps; ça doit faire plus que deux ans. Je viens de la Gaspésie, je vais toujours la débattre au plus haut point. Il a droit a son opinion; ça fait longtemps et je crois qu’il a sûrement changé d’idée », a fait savoir le paramédic et propriétaire d’une entreprise dans le domaine de la construction.

Porte-parole en matière de condition féminine, Méganne Perry Mélançon s’est inquiétée de voir des candidats conservateurs opposés à l’avortement. « Le point du parti, c’est libre chez nous. L’avortement, c’est le choix de la femme, c’est son choix à elle. On a chacun nos opinions. C’est un gros point sensible et c’est normal. C’est un débat au Québec qui je pense est somme toute réglé et que la question n’est pas de rouvrir ça », répond Pier-Luc Bouchard.

Quant à Michel Marin, ce dernier était curieux de connaître sa pensée sur l’exploitation des hydrocarbures. « Si c’est fait intelligemment, ça va éviter qu’on aille les chercher ailleurs et faire travailler le monde et avancer le Québec [...] Si on enlève les hydrocarbures et qu’on met les ambulances électriques, ça se peut qu’il y en a qui vont attendre pas mal plus longtemps qu’un horaire de faction. »

Enfin, Michel Marin a mis de l’avant la Charte des régions pour la décentralisation des pouvoirs de sa cheffe Dominique Anglade, ainsi que la création d’un secrétariat régional pour le développement avec un sous-ministre dédié. « Ce ne sera pas quelqu’un à Québec ou Montréal, mais quelqu’un qui va habiter ici », explique-t-il.

En réponse à Stéphane Sainte-Croix qui martelait que la CAQ avait décentralisé 77 postes de fonctionnaires en Haute-Gaspésie, dont 29 à Sainte-Anne-des-Monts, le libéral s’est montré sceptique. « On aimerait vraiment ça les voir ces gens-là », conclut-il.

Près de 30 personnes ont assisté au début, présenté par le Gaspésie Nouvelles et L’Avantage gaspésien. La captation complète de l’événement sera partagée prochainement par la télévision communautaire de la Haute-Gaspésie.

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