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01 mai 2022

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Ours polaire à Madeleine: « C'est probablement la première fois qu'on en retrouve un de ce côté-ci du fleuve »

ÉVÉNEMENT INUSITÉ

Ours polaire

©Photo Gracieuseté -Jean Bergeron

L'ours polaire a été aperçu sur le terrain de Jean Bergeron et Sophie Bonneville.

Événement inusité alors qu'un ours polaire a été aperçu dans le secteur de Madeleine-Centre samedi matin dernier.

Il est samedi matin vers 10 h 30. Un couple et leur chien font l'étonnante découverte d'un ours polaire sur leur terrain. « C’est notre Boris qui est parti après pendant que je pelletais. Gros stress pour Bobo mais il est revenu », a raconté Jean Bergeron, qui ne s'attendait pas à vivre de telles émotions en ce dernier samedi d'avril. Ce dernier a d'ailleurs pu immortaliser le passage de l'ours en prenant quelques photos qu'il a ensuite transmises aux autorités.

Le couple habite huit mois par année en Gaspésie. Ils sont arrivés vendredi et le lendemain, Jean Bergeron a voulu pelleter son terrain quand leur chien, un bouvier bernois, les a alertés d'une présence inhabituelle. « Il a un jappement particulier lorsqu'il aperçoit un animal intrus. Il était à peine à 100 pieds de la maison. Par ailleurs, nous avons quatre poules urbaines qui vivent à Sorel avec nous que nous avions amené avec nous. On pense que ça pourrait être elles qui ont été flairées par l'ours. »

Sophie Bonnveille s'est entretenue avec plusieurs experts de la Faune qui ont tous confirmés qu'il s'agit bel et bien d'un ours polaire. « On est codés priorité 1 au Québec en ce moment. On nous dit que l'ours polaire est très sournois et bien plus dangereux qu'un ours noir. Ce matin, nous voulions faire prendre l'air à nos chiens à environ 1 km de chez nous et on nous a suggéré d'aller encore plus loin parce que la distance était trop courte et qu'un ours polaire peut quand même se déplacer très rapidement. »

Le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs a été contacté tout comme la Sûreté du Québec qui a été dépêchée sur les lieux pour aviser les résidents de rester à l'intérieur de leur domicile. L'animal a été localisé dans les bois et les agents de la Faune en après-midi, mais a été perdu de vue à la nuit tombée.

Sylvain Marois, commandant du district sud-est, affirme que les recherches ont repris dimanche matin. Une entreprise privée de la Côte-Nord a été mandatée pour effectuer une reconnaissance aérienne par hélicoptère et des drones ont aussi été utilisées pour obtenir un meilleur visuel de la bête. « Nous avions aussi une dizaine d'agents de la Faune et six policiers de la Sûreté du Québec qui ont participé à l'intervention. Nous avions installé des sites d'appâtage pour rediriger l'animal si jamais il avait faim afin de pouvoir le confiner dans un secteur précis. »

Le commandant explique que l'opération était délicate puisqu'il était impossible de repousser l'ours vers un habitant propice étant donné qu'il n'y en a pas en Gaspésie. « On ne pouvait pas seulement le repousser en forêt. C'est un ours polaire qui était complètement à l'extérieur de son milieu de vie et qui est considéré comme l'un des animaux les plus dangereux de la planète. »

Quant à savoir d'où provenait exactement l'animal et comment il a pu se rendre à Gaspésie, Sylvain Marois explique qu'il n'est pas impossible que ce soit un ours qui se soit fait prendre par les glaces et qui aurait ensuite dérivé jusqu'en Gaspésie. « Un ours polaire peut nager sur plusieurs kilomètres. Ça pourrait être celui qui a été aperçu en basse Côte-Nord la semaine dernière, mais on ne peut pas l'affirmer hors de tout doute. »

Finalement, vers 8 h 30, l'ours a été aperçu en bordure de la route 132 par un citoyen. Un agent de la Faune a alors procédé à son abattage à partir d'un hélicoptère. Sa dépouille sera transportée au laboratoire du ministère de la Faune pour fins d'analyse. Quant à savoir s'il n'aurait pas été possible de l'endormir et le transporter dans un habitat naturel, on répond qu'il y avait un enjeu d'imprévisibilité de l'animal et une question de sécurité publique « C'est inusité ce qu'on a vécu. C'est probablement la première fois dans l'histoire de la Faune qu'on en voit un de ce côté-ci du fleuve. On veut aussi éviter qu'il reprenne le fleuve », poursuit Sylvain Marois.

L'équipe du ministère de la Faune fera bientôt le bilan de cette opération et des questions seront soulevées, notamment sur la possibilité de mieux équiper les agents face à d'éventuels événements du genre qui risquent d'être plus fréquents dans l'avenir.

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