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21 février 2022

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Il y a 50 ans, Les Méchins résistait aux fermetures annoncées des villages dévitalisés

OPÉRATION DIGNITÉ

Dignité

©Photo Gracieuseté - Centre opération Dignité

L'Opération dignité aura réussi à mobiliser suffisamment de gens pour faire reculer le gouvernement qui tentait de fermer plusieurs villages dévitalisés.

Il y a 50 ans, la municipalité des Méchins participait à la mobilisation régionale de l'opération Dignité visant à sauver les petits villages ruraux menacés de fermeture par le Bureau d'aménagement de l'Est-du-Québec.

Le 15 février 1972, plus de 300 représentants des petites municipalités, dont le curé des Méchins, Gilles Roy, se mobilisaient pour demander au gouvernement d'arrêter la saignée des fermetures de villages. C'est d'ailleurs ce prêtre qui déposera officiellement les revendications citoyennes aux élus de la province.

Dans cette missive, Gilles Roy, mise sur le chantier maritime Verreault que le Bureau d'aménagement de l'Est-du-Québec voulait déménager à Matane. Le représentant du clergé faisait valoir qu'avec le maintien du chantier aux Méchins, l'ajout du volet réparation de chalutiers ainsi que l'amélioration des conditions de travail des pêcheurs, la petite municipalité de l'Est de La Matanie pourrait se développer et ainsi éviter la fermeture.

C'est un long bras de fer qui s'amorcera entre les municipalités menacées et les deux paliers de gouvernement qui finiront par reculer, notamment avec l'abandon du programme de fermeture des villages en avril 1972. Les Méchins continuera de faire des gains, notamment avec l'obtention de cales sèches en 1975, permettant ainsi à Verreault navigation de diversifier ses activités. Pouvant construire des embarcations de pêche pendant l'hiver, on permet à des travailleurs d'éviter le chômage pendant la saison morte.

Par ailleurs, Les Méchins obtiendra également un programme de formation pour la pêche en haute mer, un comptoir de vente de poissons et un prêt sans intérêt pour améliorer les équipements de pêche.

En 2006, les journées de la Résistance ont été créées pour souligner la résilience des municipalités rurales qui se sont battues pour leur survie et qui travaillent toujours au développement socioéconomique de leur coin de pays. En 2012, Les Méchins devient d'ailleurs le 7e village a être proclamée « Village de la Résistance ». Sainte-Paule et Saint-Ulric ont aussi reçu cette distinction au cours des 15 dernières années.

Lors des Journées de la Résistance en 2012, le maire des Méchins était Jean-Sébastien Barriault. Il avait alors déclaré qu'il n'en tenait qu'à la bonne volonté des gouvernements de permettre aux petites municipalités de se développer. « Si le gouvernement injectait l’argent aux bons endroits, on ne parlerait pas autant de survie, mais bien de croissance et de développement. Si le gouvernement est capable d’investir 200 M$ dans le nouveau Colisée de Québec, il pourrait très bien donner 20 000 $ à chacune des municipalités dévitalisées pour leur permettre de respirer un peu. »

Rappelons qu'à cette époque, la réforme de l'assurance-emploi du gouvernement fédéral frappait de plein fouet les travailleurs saisonniers de l'Est-du-Québec alors que le gouvernement provincial commençait tranquillement son opération d'austérité où les communautés rurales allaient, une fois de plus, faire les frais des coupures dans plusieurs programmes et organismes économiques régionaux.

Résistance

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Jean-Sébastien Barriault reçoit la plaque du village de la Résistance des mains de Richard April, maire de Saint-Clément, village de la Résistance de l'année précédente.

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