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17 janvier 2022

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Il y a 73 ans, on annonçait le prolongement du chemin de fer de Matane jusqu'à Sainte-Anne-des-Monts

ARCHIVES JOURNALISTIQUES

Train Matane

©Photo Archives - La Voix gaspésienne - Société d'histoire et de généalogie de Matane

La première arrivée d'un train de Mont-Joli vers Matane en 1910.

L'histoire nous apprend parfois des choses fascinantes. Par exemple, en juin 1949, le journal La Voix de Matane titrait en une que le prolongement du tronçon de chemin de fer Mont-Joli/Matane vers Sainte-Anne-des-Monts était pratiquement une chose faite.

Pour l'époque, le projet évalué à sept millions de dollars en était un de grande importance. On prévoyait que le projet pourrait se réaliser sur un horizon de cinq ans. On y voyait des possibilités de développement économique infinies, notamment avec la construction du quai qui relierait le trafic fluvial entre Sainte-Anne-des-Monts et Sept-Îles.

Par ailleurs, le secteur minier était aussi prometteur à l'époque alors que la Noranda évaluait le potentiel des gisements dans la région, ce qui aurait inévitablement augmenté l'activité économique justifiant la prolongation du chemin de fer. Un autre projet porteur en 1949 dont la concrétisation était imminente, si l'on en croit les paroles des politiciens de l'époque était le développement hydraulique de la Rivière Madeleine dans le but d'approvisionner la péninsule en énergie électrique, notamment en raison de son fort débit.

Le député libéral de Gaspé à ce moment, Léopold Langlois, un homme politique natif de Sainte-Anne-des-Monts, avait demandé aux ingénieurs du ministère des Transports d'étudier le potentiel de développement si le chemin de fer devait se prolonger jusqu'à la ville centre de la Haute-Gaspésie d'aujourd'hui. Les dirigeants du Canadian National Railways étaient aussi invités à cette visite qui aura duré plusieurs jours. Au terme de ce périple, les ingénieurs du CN avaient affirmé être très impressionnés par ce qu'ils avaient observé en matière de « facilités de développement ».

Visiblement, le projet n'aura pas vu le jour dans les années '50. Le projet reviendra toutefois sur la table au début des années '60. On estimait alors que la Gaspésie bénéficierait d'avoir un système adéquat de transport pour l'exportation de ses ressources minières et forestières. Le prolongement du chemin de fer était d'ailleurs appuyé par les deux paliers de gouvernement. Encore une fois, les promesses ne se réaliseront jamais.

Pourquoi le projet ne s'est jamais réalisé

Pour l'historien, Jean-Marie Fallu, plusieurs hypothèses peuvent expliquer pourquoi le projet n'a jamais vu le jour. « Nous sommes à une époque où commençait à privilégier d'autres moyens de transport, notamment par la route. Le gouvernement s'est peut être dit que le chemin de fer n'était plus essentiel si la route était adéquate entre Sainte-Anne-des-Monts et Matane. »

L'historien soulève aussi le poids réel que les députés pouvaient avoir auprès du caucus. « Léopold Langlois n'était pas ministre. Sa force politique était donc limitée. On l'aura peut-être convaincu que la route était suffisante. »

Jean-Marie Fallu rappelle également qu'il ne s'agit pas du premier projet de chemin de fer abandonné dans la région. « À une certaine époque, on rêvait d'un tronçon qui parait de Mont-Joli pour se rendre jusqu'à Gaspé. On a même aussi déjà entendu un autre projet, dans les années '30 qui aurait fait passer le chemin de fer dans les terres entre Sayabec et Gaspé. C'était même un projet appuyé par Mgr Ross qui voyait le développement de la Gaspésie vers Gaspé, donc ouest-est et non le contraire. Au décès de Mgr Ross, le dossier sera repris par Léopold Langlois qui voulait faire de Sainte-Anne-des-Monts, la plaque tournante de l'économie gaspésienne. »

Il s'agirait donc d'un changement de paradigme influencé par les changements de gouvernements qui auront finalement eu raison de l'abandon du dossier du chemin de fer. La rivalité naturelle entre Matane et Sainte-Anne-des-Monts pourrait aussi être un facteur qui a eu raison du projet. « Par contre, ce qu'on retenir de toute cette saga est que les politiciens de l'époque se permettaient de rêver et d'Avoir des visions, même si ce n'était pas toujours réaliste », conclut-il.

 

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