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08 octobre 2021

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Ruptures de services de santé à prévoir en Haute-Gaspésie craignent élus et syndicats

COVID-19

Hôpital des Monts

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Les syndicats craignent que la pression sera insoutenable pour les équipes en place qui doivent déjà composer avec un manque d'effectifs.

Alors que la date fatidique du 15 octobre approche à grands pas, les élus et les syndicats sonnent l'alarme sur une situation fort problématique qu'on voyait venir à grands pas.

Tel qu'exigé par le ministère de la Santé et des services sociaux, tous les employés du réseau de la Santé devront être adéquatement vaccinés au 15 octobre sous peine d'être renvoyés chez eux sans solde ou réaffectés à d'autres tâches. Or, le CISSS-Gaspésie a récemment affirmé qu'il travaillait sur un plan organisationnel de ses ressources sans en divulguer davantage. Il a aussi été impossible de savoir précisément comment se traduirait les réaffectations, le CISSS se limitant à dire que les employés auraient à effectuer des tâches en lien avec leur emploi.

C'est donc un manque d'effectifs, des ruptures de services et de possibles transferts vers d'autres établissements de santé que craignent les élus et les syndicats. « C'est un scénario très risqué. En date d'aujourd'hui, nous ne savons pas qui sera retiré, à quel endroit, ni la quantité de gens qui le seront, et ce, à moins de sept jours de l'échéance, alors que la planification des horaires est critique dans plusieurs milieux. Si l'on prend 20 % de nos membres qui sont en arrêt de maladie, 5 % en congé de maternité et qu'on ajoute un autre 5 % environ de non-vaccinés, ça représente une bonne quantité d'employés en moins », s'inquiète le président du Syndicat des infirmières, infirmiers et inhalothérapeutes de l'Est-du-Québec (SIIIEQ), Pierre-Luc Bujold.

Ce dernier ajoute que le ministère de la Santé était au courant de ces risques avant de déployer la mesure de la vaccination obligatoire. « La Santé publique avait avisé le gouvernement des effets négatifs d'imposer la vaccination et ainsi de s'organiser en conséquence avant d'agir. Or, c'est le contraire qui a été fait. »

Même son de cloche du côté de l'APTS alors que la représentante syndicale, Jenny Tardif craint une fragilisation marquée de l'organisation locale. « Alors que le réseau de la Santé est déjà frappé d'une pénurie de main-d'œuvre qui entraîne une surcharge de travail chez le personnel professionnel et technique, le gouvernement va suspendre sans solde plusieurs de nos salariés. »

Outre les échos entendus sur le terrain, l'APTS affirme ne pas avoir de portrait précis du nombre d'employés qui seront suspendus le 15 octobre. « Les échos qu'on entend ne sont pas rassurants et Ministère refuse de nous partager cette information. Quant aux réaffectations, on imagine que les ressources humaines demanderont aux gens qui pourront poursuivre leurs tâches en télétravail de le faire, mais ce n'est pas vrai pour plusieurs secteurs, dont les employés de laboratoire par exemple. »

Jenny Tardif aurait aimé que la solution du dépistage systématique soit maintenue au-delà du 15 octobre, mais le gouvernement en a jugé autrement. « Nous avions pourtant proposé cette solution en Commission parlementaire, mais le gouvernement a continué à penser qu'il mettait sa balise de vaccination obligatoire de l'avant. »

Pour le maire de Sainte-Anne-des-Monts, Simon Deschênes, il est inconcevable que les équipes médicales en place à l'hôpital des Monts soient sans nouvelles du plan du CISSS-Gaspésie déposé au ministère de la Santé. « Les équipes médicales ont présenté des scénarios au CISSS et ce dernier est toujours en attente d'une approbation du côté du Ministère. Je mentionne aussi le volet des paramédics qui pourraient venir prêter main forte dans les CHSLD, CLSC et urgences comme c'est le cas en Montérégie. C'est une option que nous avons déjà soumis au ministère de la Santé il y a plusieurs semaines. À une semaine de préavis, nous nous attendons à des réponses. »

Finalement, la députée de Gaspé, Méganne Perry Mélançon, se demande si des transferts seront nécessaires, si des patients devront être redirigés dans d'autres hôpitaux alors que des ruptures de services sont déjà présentes dans plusieurs établissements de santé. « La chose raisonnable à faire est de repousser la date butoir du 15 octobre afin de donner le temps aux gestionnaires de trouver des solutions pérennes, sécuritaires et réalistes pour les travailleurs, et surtout la population. »

« Nous ne voulions pas de mesures coercitives, mais davantage une approche incitative et éducative qui risque d'être encore plus dommageable que la non-vaccination », poursuit Méganne Perry Mélançon. Quant au silence autour du plan de contingence, la députée en est à se questionner pourquoi on tarde à le présenter aux équipes médicales. « On a commencé à parler de réorganisation très tard après l'annonce de la vaccination obligatoire. On sent que le ministère de la Santé n'était pas bien préparé à toute éventualité. Nous n'avons pas de retour de leur part alors ça nous inquiète tous. »

La députée affirme que son parti a questionné le premier ministre en chambre et qu'il n'est pas question de déroger de la date du 15 octobre. « On avait déjà soulevé la possibiiité des bris de services lors de l'annonce de la vaccination obligatoire. Tout ce qu'on avait envisagé comme scénario pessimiste est en train de se réaliser. Et c'est encore plus vrai en région. »

Les syndicats attendent donc impatiemment le plan de contingence qui devra être présenté aux équipes médicales au cours des prochains jours alors que le sable continue de couler rapidement dans le sablier en vue de la date du 15 octobre.

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