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17 septembre 2021

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Caroline Richard: le travail humanitaire au cœur de sa vie

DE MATANE AU YÉMEN

Caroline Richard

©Photo Gracieuseté

Caroline Richard a adopté l'habillement traditionnel du Yémen pendant sa mission de six mois.

La Matanaise d'origine, Caroline Richard vit actuellement une expérience unique alors qu'elle participe à une mission humanitaire avec Médecins Sans Frontières au Yémen, un pays au cœur d'un conflit armé depuis déjà sept ans.

Oeuvrant dans le domaine de la coopération internationale depuis près de dix ans, Caroline Richard a été appelée à travailler un peu partout sur le globe, autant en Asie qu'en Afrique et maintenant au Moyen-Orient. « J'ai une maîtrise en gestion de projets. Je suis spécialisée en développement international et en action humanitaire. J'ai aussi fait des études en administration des affaires ainsi qu'en communications. J'ai un vif intérêt pour la découverte des nouvelles cultures et les voyages. J'ai donc pu marier ces intérêts avec ma carrière au cours des dernières années. »

Pour cette mission au Yémen qui s'échelonne sur un horizon de six mois, Caroline Richard porte le chapeau de gestionnaire finances et ressources humaines. Même s'il s'agit de sa première expérience avec Médecins Sans Frontières, la jeune femme avait déjà eu l'occasion d'acquérir de l'expérience au sein d'autres organisations internationales auparavant.  

Médecins Sans Frontières offre donc des services de santé gratuitement à différentes communautés du Yémen. Le conflit armé qui perdure depuis des années a inévitablement de lourds impacts sur la population. C'est là que MSF entre en jeu pour offrir des soins, autant en santé physique que mentale. « Nous avons des projets dans différentes villes et ça varie beaucoup d'un endroit à l'autre. Selon les besoins, nous pouvons avoir des cliniques mobiles mais très souvent, nous travaillons en collaboration avec les hôpitaux qui existent déjà. Nous allons ainsi renforcir l'offre de services en amenant du personnel médical qui provient soit de notre organisation ou on engage des professionnels localement. »

Dans le projet auquel Caroline Richard est rattaché, il s'agit d'une clinique en santé mentale qui a été créée au sein de l'hôpital local. « Nous accueillons des patients chaque jour. Avec la situation actuelle dans le pays, les besoins sont très présents alors nous sommes là pour les accueillir avec une équipe composée de psychologues, psychiatres, infirmières, médecins et travailleurs sociaux », ajoute-t-elle.

Une expérience hors du commun

La grande différence entre cette mission au Yémen et celles qu'elle a réalisés dans le passé est que cette fois-ci, il s'agit vraiment d'une intervention d'urgence alors que ses expériences passées étaient davantage axées sur le développement. « C'est la première fois que je me retrouve dans un pays en situation de conflit. Ça ajoute un défi supplémentaire. Puisque nous avons des règles de sécurité très strictes, on doit être créatif pour combler nos temps libres. Malgré tout, j'ai quand même l'occasion de visiter certains endroits historiques et j'ai aussi pu aller manger dans des petits restaurants de l'endroit. Ça me permet de découvrir cette magnifique culture avec des gens qui sont, non seulement accueillants, mais aussi très résilients. Ils viennent vers nous et ça créée de très belles rencontres. »

Bien que l'anglais soit la langue principale parlée au sein de l'organisation, l'arabe demeure la langue parlée au sein de la population. Caroline Richard a donc entamé des cours. « Je suis encore au niveau débutant parce que l'arabe est une langue très difficile à apprendre, mais j'aime ça. »

Selon la principale intéressée, les journées sont très intenses et diversifiées. « Je suis appelée à faire du travail de bureau comme du recrutement, de la formation, de la gestion financière ou de la comptabilité. Très souvent, je vais aussi me rendre à l'hôpital pour m'occuper des relations avec les fournisseurs et le personnel. Il y a beaucoup de logistique derrière tout ça », confie-t-elle.

Caroline Richard aime particulièrement se rendre à l'hôpital puisqu'elle peut constater de visu tout le bien qu'apporte la présence de Médecins Sans Frontières aux citoyens du Yémen. « C'est très valorisant et aussi très inspirant de voir la résilience des gens, de les voir sourire et avancer dans la vie malgré la situation. J'apprends beaucoup d'eux. D'ailleurs, il y a beaucoup de mariages qui se célèbrent dont un qui se déroule en ce moment tout près d'ici. »

Parlant d'hôpitaux, Caroline a eu l'occasion de découvrir le système de santé sous un autre œil alors qu'elle s'est fracturée le poignet lors d'une séance d'exercices avec une vidéo de mise en forme. « Bien que j'ai été très bien prise en charge à l'hôpital, je me contente maintenant de prendre des marches autour de notre maison, c'est beaucoup moins risqué », rigole-t-elle.

Voir le positif

Mais évidemment la situation n'est pas joyeuse à tous les jours, de là l'importance de mettre l'emphase sur le positif. « Je vois les impacts concrets et c'est encourageant donc il faut essayer de ne pas trop penser à ce qu'on a vu de moins beau », explique Caroline Richard, pour qui les missions humanitaires et le développement international sont devenus pratiquement un mode de vie. « Je dirais qu'aujourd'hui, c'est quand je ne suis pas à l'étranger que je me pose des questions. Quand je suis trop longtemps sans être en mission, je ressens un manque de ne pas être sur le terrain avec les populations dans le besoin. »

Alors que la mission est sur le point de prendre fin, Caroline Richard est sur le point de revenir au Québec où elle aura assurément l'occasion de revoir son coin de pays natal où sa famille habite toujours. D'ailleurs, pendant la pandémie, Caroline a passé une bonne partie de l'année à Matane en télétravail. Ayant grandi dans la ville de la crevette jusqu'au moment de s'exiler pour les études, la jeune femme a toujours un profond attachement pour sa région et prend toujours plaisir à y revenir. « Je sais que je vais revenir à la maison avec une toute autre perspective sur la vie. C'était ma première mission avec Médecins sans frontières mais assurément pas la dernière. »

 

Caroline Richard

©Photo Gracieuseté

Caroline Richard travaille auprès d'une clinique de santé mentale implantée par MSF au Yémen.

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