Le périple a débuté le 5 septembre puis s'est conclu huit jours plus tard. Il s'agissait d'une première longue distance pour Annie Villemaire qui a eu à surmonter plusieurs obstacles dont le temps qui n'a pas toujours été clément et les nombreuses dénivellations en cours de route. « J'étais tout de même bien préparée puisque depuis le début de la pandémie, je me rendais au travail à vélo à raison à 40 à 60 km par jour. Toutefois, la journée où j'avais la plus longue distance à parcourir a été marquée par de la pluie et du vent. J'avais littéralement l'impression de recevoir de la grêle au visage », raconte-t-elle.

Mais ce défi que s'est donné Annie Villemaire n'a rien d'anodin. Il faut connaître toute l'histoire derrière cette aventure pour en saisir l'ampleur. Tout d'abord, la femme de 45 ans revient de loin. Alors qu'elle était âgée de 16 ans, elle combattait une tumeur au cerveau qui aurait pu atteindre sévèrement ses fonctions d'une telle façon qu'elle aurait pu avoir à réapprendre à marcher, écrire et parler. « Mon ami Denis Forest a participé activement à une levée de fonds avec le Club Richelieu en 1992 pour que je puisse me faire opérer avec une machine de stéréotaxie volumétrique. J'étais la première enfant à l'époque à pouvoir bénéficier de cette machine qui permettait de cibler la tumeur de façon microscopique sans abîmer les fibres du cerveau. »

L'amitié s'est perpétuée à travers d'autres activités de bienfaisance organisées par Denis Forest, soit des nage-o-thons où Annie Villemaire participait en temps qu'invitée. « Le voyage que je viens de faire à vélo était donc symbolique puisque je venais voir mon ami », ajoute-t-elle.

Quant à la cause du cancer, elle est significative pour Annie puisque son conjoint en est décédé il y a à peine deux ans. « Je voulais amasser des fonds pour la recherche mais aussi pour aider les proches aidants. J'en ai été une et c'est très difficile. J'aurais aimé avoir plus de soutien pendant cette période. Je voulais aussi faire quelque chose de plus significatif pour vivre mon deuil. »

D'ailleurs, la principale intéressée mentionne que ce défi a aussi répondu à un besoin de dépassement physique. Elle confie avoir demandé à son conjoint de l'aider lors de l'ascension de pentes plus abruptes. « Je sentais qu'il était là avec moi. Je suis très fière d'avoir réussi cet exploit. J'ai adoré cette expérience et ça donne envie de recommencer mais dans des conditions plus chaudes », rigole-t-elle.

C'est ainsi que se complète l'aventure 700 km de vélo au cours de laquelle Annie a pu pédaler en compagnie de sa belle-fille pour une partie du trajet et d'autres gens qui ont marqué sa route en l'accompagnant sur des portions de trajet. Elle souligne également l'accueil chaleureux des personnes qui ont été placées sur sa route pendant ces huit jours d'excursion.

À son arrivée à Baie-des-Sables, elle était attendue par son ami Denis Forest et quelques citoyens de l'endroit. On lui a aussi remis un petit trophée symbolique pour marquer l'exploit. Encore une fois, Denis a participé à une levée de fonds pour la cause soutenue par son amie. Les gens sont d'ailleurs invités à faire de même en se rendant sur le site de la Fondation québécoise du cancer. Il suffit de se rendre dans l'onglet Événements et cliquer sur « Grand défoulement ». On choisit ensuite « Grand défoulement à ma façon » et on recherche le Défi du navigateur.