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27 juillet 2020

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Non, nous ne sommes pas misérables

ÉDITORIAL

Ordures

©Photo Gracieuseté

Une scène croquée sur une plage de la péninsule gaspésienne.

PAR DOMINIQUE FORTIER

Depuis quelques jours, nous entendons des histoires surréalistes de touristes qui campent impunément sur des terrains privés, qui laissent leurs déchets et les restes de leur beuverie de la veille dans nos forêts et qui poussent même le manque de savoir-vivre jusqu'à aller déféquer dans le sable de nos plages.

Cette attitude n'a pas lieu d'être. C'est irrespectueux, malpropre, mal élevé sans compter que ça contrevient aux règlements de plusieurs municipalités. Or, si ces règlements ont été mis en place, c'est justement pour éviter que des touristes mal organisés et méprisants de l'environnement qui les entourent en fassent à leur guise et agissent comme si tout leur était dû.

Est-ce qu'on veut des touristes? Certainement. Est-ce qu'on a besoin de touristes pour vivre? En partie, oui. Est-ce que cette économie saisonnière basée sur le tourisme justifie qu'on doive accepter n'importe quel comportement digne de l'âge de pierre? Non et non. Nous ne sommes pas si misérables pour tolérer ce genre d'écart de conduite. Jusqu'à quel point devons-nous nous mettre à genoux pour accommoder des touristes qui ont décidé que leurs vacances ne seraient pas gâchées par leur propre manque d'organisation. Personnellement, quand je planifie une escapade à huit heures de route de chez moi, je m'assure d'avoir un endroit où rester avant de quitter mon chez-moi.

Aujourd'hui, je tentais de circuler dans une rue qui est déjà trop étroite pour avoir deux voies. Il y avait tellement de motorisés de stationnés dans la rue que je devais rouler dans la voie inverse. Lorsque j'ai rencontré un autre véhicule, j'ai dû reculer pour laisser la voiture passer. Il y a quelques jours, j'étais à la halte routière, là où des campeurs avaient décidé d'installer leur tente dans les petits belvédères communs. Je vous épargne ce que j'ai vu sur le quai et sur les plages. Vous en avez déjà une bonne idée.

Mais au-delà du comportement de certains visiteurs, celui de certains de mes concitoyens me chatouille un brin. Je sais qu'ils font ça pour le bien de la région mais il ne faut pas s'autoflageller non plus. On s'excuse de ne pas avoir été suffisamment préparé à l'affluence touristique sans précédent. On se met pratiquement à genoux devant ces touristes en les suppliant de revenir l'an prochain. Premièrement, tous les visiteurs ne sont pas des malotrus sortis du film « Lendemain de veille ». Ça, on le sait. C'est un cas de « Si le chapeau te fait, mets-le ». Or, il ne faut pas avoir peur de dénoncer ces comportements primitifs par crainte que les touristes nous boudent dans l'avenir. Nous devons être fiers de qui nous sommes, de ce que nous avons à offrir et nous ne devons surtout pas nous excuser pour des gens qui ne savent tout simplement pas vivre. Mentionnons au passage que nous sommes dans une crise sanitaire exceptionnelle qui réduit déjà la capacité d'accueil de la région.

J'entends des gens dire: « Oui, mais il n'y a pas assez de toilettes! » C'est drôle, mais quand je vais à Montréal et que je magasine sur la Sainte-Catherine, pratiquement aucun commerce ne nous laisse utiliser les toilettes sans avoir acheté quelque chose. Pourtant, il ne m'est jamais arrivé d'aller me soulager dans la ruelle à côté des Foufounes électriques. Pourquoi? Parce que ma mère m'a enseigné à me retenir dès mon jeune âge. Cette règle élémentaire de vie me suit encore aujourd'hui. Et si les poubelles sont pleines au moment de ton passage sur la plage, tu ramènes tes ordures jusqu'à la prochaine poubelle. N'importe quel amant de la nature qui s'aventure dans la nature sauvage vous le dira.

Ensuite, j'entends d'autres gens évoquer leur « libaaaarté » de pouvoir camper où ils veulent. Non, tu n'as pas le droit de camper n'importe où parce que tu pratiques du soi-disant « camping sauvage ». Nous n'avons donc pas à implorer le pardon des touristes. Avez-vous déjà entendu Québec s'excuser de ne pas avoir assez d'hôtels pour accueillir tous les gens? Est-ce que Montréal se fond en excuses de ne pas avoir assez de toilettes publiques pour accommoder tous les passants? Non. Et c'est normal. Parce que c'est la responsabilité de chaque personne de bien planifier ses déplacements.

La courtoisie est une danse qui se danse à deux. Oui, nous sommes réputés pour être accueillants et ça ne changera pas. Mais on n'a pas à tolérer de tristes scènes comme nous en voyons depuis le début des vacances. Ce n'est pas vrai que nous ne valons pas plus que les dollars que les touristes investissent chez nous. Notre région est notre richesse et nous sommes ouverts à la partager avec tout le monde les bras grands ouverts, mais pas à n'importe quel prix. Parce que nous ne sommes pas misérables au point d'accepter qu'on nous traite comme si nous étions des citoyens de seconde classe.

Dominique Fortier

Chef de contenu

L'Avantage gaspésien - L'Avant-Poste - Gaspésie Nouvelles - Chaleurs Nouvelles

 

Commentaires

27 juillet 2020

Claudette Lemieux

Bravo Dominique....texte plus que pertinent....intelligent et surtout excellent.

27 juillet 2020

Pierre Ouellet

Dominique Fortier écrit très bien et j'endosse a 100% cet édito. C'est vrai que la Gaspésie a besoin du tourisme pour vivre et se développer. Mais pas à n'importe quel prix. Les québécois ont été habitué à s'excuser. Devant les riches anglais, devant ceux qui nous méprisaient mais là, c'en est assez. D'un autre côté, il ne faut pas mettre la responsabilité de ce manque de savoir vivre uniquement sur les touristes. Comme je le disais sur un autre forum, des imbéciles, il y en a partout. On craignait l'envahisseur montréalais, je serais curieux de faire l'inventaire de tous les salauds qui poluent et salissent la Gaspésie. Surtout, j'aimerais bien connaître la tranche d'âge principale. Peut-être serions-nous surpris mais moi, je pencherais sur les 18-35 ans, eux qu'on a habitué à ne pas accepter "NON" cmme réponse pour ne pas brimer leurs droits et leurs libertés. J'ai vécu 40 ans à Matane. Un beau coin de pays. Il faut tout faire pour préserver la beauté et la nature de ce coin de pays qu'est la Gaspésie.

27 juillet 2020

Danielle LeBlanc

Bravo et bravo! vous avez si bien exprimer ce que plusieurs pensent

27 juillet 2020

Gilles Theriault

Très bon commentaire Dominique !

27 juillet 2020

Diane Lavoir

Bien d'accord avec ce que voua avez écris, dommage que c'est toujours de cette race que l'on parle.. Le savoir vivre est une denrée rare aujourd'hui..

27 juillet 2020

Francine caron

Bravo mille fois bravo!!! De quel droit a-t-on le droit d’agir de la sorte? La liberté??? notre liberté s’arrête où celle des autres commence. Le droit au respect, le droit de profiter d’une nature propre. J’ai un Ami qui est natif de la Gaspésie. Une personne tout à fait respectueux, accueillant, amoureux de la nature, bienveillant qui aime communiquer avec les gens, comme bcpq de cette région Gaspésienne comme cette population en général. Alors svp respect svp envers ces endroits si merveilleux au Québec prenons-en soin.

27 juillet 2020

Michelle Lepage

Vos propos sont judicieux. Il est vrai que nous avons un milieu unique pour offrir une expérience fantastique. Nous devons être conscients de notre richesse et de notre valeur humaine. Nous n'avons rien à envier de la ville. Notre accueil et la nature qui nous entoure mérite le respect de tous.

27 juillet 2020

Conrad Castilloux

Bravo Dominique pour cette mise en situation nécessaire....

27 juillet 2020

Maggy Hodgson

Ils devraient avoir des amendes de 1,000.00 $

27 juillet 2020

Jean-Guy St-Pierre

Bravo, c'est bien dit (écrit).

28 juillet 2020

Richard Arseneault

Bravo,bien dit et se message est pour TOUT le monde car :Le sévisse est une foule de petites choses.

28 juillet 2020

Diane Sabourin

Bravo Monsieur Fortier! Oui, on les attendait les touristes avec reconnaissance et une certaine crainte. Nous avions raison. Quelle déception! Monsieur Legault, que j'apprécie énormément, nous prêchait une non-distanciation entre Québécois. J'aimerais l'entendre aujourd'hui devant ce manque de respect total.

28 juillet 2020

Marie

Bravo pour votre texte. C'est la raison pourquoi je ne vais pas en Gaspésie, pour tous ces gens qui ne savent pas vivre je préfère rester chez moi sinon je me chicanerais sûrement avec ce genre de cochon.

28 juillet 2020

Jean-François

Quel article qui résume tout si parfaitement. J'ai une profonde honte pour ces québécois si mal éduqués...et de la grande région métropolitaine, dont je fais partie (Longueuil). Vous ne les voulez PAS l'an prochain (d'ailleurs ils retourneront dans leurs campings de basse classe ou bien aux États-Unis!) Je ne suis pas de ceux qui se sont rués vers les régions cet été et cela me manque énormément. J'y retournerai certainemet bientôt avec tout le respect que l'on doit à quiconque hôte en a le droit de recevoir d'un visiteur. Espérant que les malotrus disparaissent aussi rapidement qu'ils sont apparus! Bravo, merveilleux amis gaspesiens.

29 juillet 2020

Maude Gaumond

Wow c'est du pur bonheur de lire ces lignes.. Merci beaucoup M. Fortier Pour cette honnête description des choses qui (frôle la folie passagère) du touriste en région Gaspésienne depuis le début des vacances... C'est Triste Et Honteux à constater.. Disons que je suis partagé par ces émotions plus je vois les photos et plus je vois les commentaires qui suivent les publications.. Merci sincèrement d'avoir fait la lumière sur ce dossier aussi et c'est toujours un plaisir de vous lire..

29 juillet 2020

Lise Bernatchez

tres vrai ce que dit mr Fortin ns ne sommes pas si pauvres pour accepter ces personnes qui se comportent comme des sauvages et ns prennent pour des primitifs.

29 juillet 2020

Helene Galipeau

Bravo! tout est dit et je suis entièrement d'accord avec vous! selon moi Respect et Gros Bon Sens sont des valeurs qui se sont perdu quelque part...

29 juillet 2020

Marie Hélène guay

Bravo pour votre oser dire. La Gaspésie mérite d'être respecté par ses visiteurs et habitants. Parmi ces visiteurs, je serais intéressée à savoir combien ont marché au printemps 2019 pour l'environnement...

29 juillet 2020

Francine

Il n'y a aucune excuse pour un comportement pareil. Le camping sauvage veut dire camper avec le moins d'impacts possible. Avant de partir regardé autour de vous et ramasser tout laisser la place comme si vous etiez jamais la. "RAMENE TOUT AVEC TOI MÊME TES POUBELLES. TU POURRAS LES JETER CHEZ VOUS."

29 juillet 2020

Guy

Voilà le résultat de la génération « enfant-roi »

29 juillet 2020

Martin Dugas

Bonjour, Effectivement, vous avez un joyeux naturel et effectivement vous devez exiger que ceux que vous accueillez prennent soins. Je suis d’avis qu’en vous respectant, au contraire, les touristes futurs seront au rendez-vous. Personne n’a envi de se retrouver face aux comportements que vous dénoncer et surtout associé à ceux-ci. Pour ma part, je serais plus enclin à panifier mes prochaines vacances chez vous sachant que ce type de débordement n’est pas toléré. Bonne été et je suis sûr que ce sera qu’un mauvais souvenir l’an prochain. Martin

29 juillet 2020

Sylvie Bernier

Bien dit! Je suis tout à fait d'accord avec vous. Tout cela est une question de respect.

29 juillet 2020

Renée Lebrun

Je suis entièrement d’accord avec votre point de vue. Pandémie ou non, chaque personne est responsable d’elle-même et de respecter les autres, c’est ce qui fait de nous des humains dans le sens le plus noble du terme.

31 juillet 2020

Odette Gilbert

Très bien dit!

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