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15 juillet 2020

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Port du masque obligatoire: une situation qui s'annonce ingérable pour une restauratrice de Saint-Adelme

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Relais Saint-Adelme

©Photo Gracieuseté

Le Relais Saint-Adelme craint que le port du masque obligatoire devienne ingérable pour le personnel.

L'annonce du port obligatoire du masque dans les lieux publics fait craindre le pire aux restaurateurs et tenanciers de bars alors qu'ils sont appelés à « faire la police » auprès des clients dans un contexte particulier.

C'est le cas de Maggy Marquis, propriétaire du Relais Saint-Adelme qui venait à peine de rouvrir ses portes après trois mois de fermeture. Ces nouvelles directives de santé publique ajoutent ainsi une pression supplémentaire sur elle. « On a fermé nos portes en pleine saison de motoneige, encaissant des pertes d'environ 80 000 $ en plus des frais fixes associés au bâtiment de l'ordre de 5 000 $. »

Lorsque le gouvernement du Québec a annoncé la réouverture des bars et des restaurants, Maggy Marquis a pris toutes les mesures nécessaires pour se conformer aux normes de santé publique, passant de l'installation de plexiglass au nombre de places diminuées à 50 dans son établissement. Les heures d'ouverture ont également été réduites tout comme l'équipe de travail. « On a même engagé un employé supplémentaire affecté exclusivement au nettoyage et à la désinfection. Dans ce contexte, on réussissait à faire nos frais, sans plus », précise Maggy Marquis.

Cette situation était déjà loin d'être optimale puisque plusieurs clients ont toujours des inquiétudes quant à la sécurité. Heureusement, une bonne proportion de la clientèle locale a répondu positivement et le Relais a pu reprendre ses activités. Malgré tout, le contexte anxiogène demeure et se traduit parfois dans l'attitude de certains touristes qui ajoute à la lourdeur du climat général. « Nous appliquons les mêmes directives de santé publique que partout en province. Nous accueillons les gens avec le sourire mais il arrive qu'on se fasse reprocher de ne pas être assez accueillants ou de ne pas respecter les règles », se désole la restauratrice qui rappelle qu'une partie de la responsabilité revient aux clients de dire la vérité lorsqu'ils entrent dans l'établissement. Heureusement, ce ne sont pas tous les touristes qui agissent ainsi.

Port du masque obligatoire

La nouvelle directive quant au port obligatoire du masque vient maintenant changer la donne. « Ce qu'on craint, c'est que les gens n'aient pas envie de venir prendre une bière entre amis avec un masque dans le visage. Je n'ai rien contre le port du masque et je ne remets pas en question la décision du gouvernement mais, encore une fois, c'est nous qui devrons faire notre part. Ainsi, après avoir dépensé des sommes importantes pour s'adapter aux normes sanitaires, la responsabilité de faire respecter les directives nous revient sur les épaules », explique Maggy Marquis.

Conséquemment, après avoir eu droit à un prêt de 40 000 $ et rien d'autre, la propriétaire du Relais Saint-Adelme se retrouve dans une situation fragile. D'ailleurs, elle questionne la décision du gouvernement d'avoir accéléré à réouverture des points de contrôle régionaux qui, à son avis, ont des effets plus néfastes que positifs sur son entreprise. « Avoir le choix de desservir une clientèle locale ou régionale en santé et couvrir au minimum ses frais et celui d'accueillir des touristes masqués et peu nombreux car les places sont limitées, d'ajouter des pertes et risquer de contaminer nos populations, je crois que la décision était facile à prendre. »

Il y a donc une crainte considérable pour la suite des choses. « Nous sommes pénalisés car quelques bars ont laissé les choses aller. Si on prend du recul face à cette situation, on s'aperçoit que ça ne fait pas de sens. On va demander aux barmaids de courir après les clients pour leur rappeler de porter leurs masques après quelques bières parce qu'on risque des amendes. Est-ce que je dois fournir des masques en plus à mes clients à l'entrée? »

Cette responsabilité est lourde de conséquences. « On a joué à la police pour le respect des règles contre le tabac, on joue à la police contre ceux qui veulent sortir leur bière à l'extérieur et là, on va jouer à la police pour les masques alors que nous sommes à personnel réduit, faute de moyens financiers. On se retrouve dans une situation où les clients et le personnel n'ont plus de plaisir, C'est impossible à gérer », se désole Maggy Marquis.

Les prochaines semaines et prochains mois seront donc névralgiques pour le Relais Saint-Adelme. Même avec toute la bonne volonté, la lumière au bout du tunnel est de plus en plus difficile à percevoir pour la restauratrice qui souhaite simplement pouvoir opérer son commerce dans des conditions réalistes afin de survivre à cette crise qui risque de faire plusieurs victimes chez les commerçants locaux.

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