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14 juillet 2020

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Sonia LeBel: la petite fille de Matane devenue présidente du Conseil du Trésor

PORTRAIT

Sonia LeBel

©Photo Gracieuseté

Sonia LeBel a vu le jour à Matane au mois de juin 1968.

Peu de gens peuvent écrire dans leur CV qu'ils gèrent les cordons de la bourse de l'État québécois. C'est pourtant le cas de Me Sonia LeBel, une Matanaise d'origine qui occupe aujourd'hui l'un des postes les plus importants du gouvernement provincial.

Sonia LeBel s'est révélée au grand public comme étant la procureure qui refusait de se faire mener en bateau lors de la saga de la Commission Charbonneau. Cette attitude combative et sa rigueur lui ont valu d'être remarquée et éventuellement d'être recrutée par la Coalition Avenir Québec. Elle remportera facilement ses élections avec une majorité de 51 % face au Libéral sortant dans une circonscription où elle ne résidait pas.

Mais qui est donc Sonia LeBel? C'est une petite fille de Matane, baptisée à l'église Saint-Jérôme dont la mère était Lise Arsenault, ex-enseignante à l'école Victor-Côté de Matane. D'ailleurs, la maison familiale de la rue Saint-Georges où sa mère a grandi a été léguée par la famille pour devenir le Centre alternatif en santé mentale qui offre différents services aux personnes aux prises avec des problèmes cognitifs. Son grand-père avait également un garage de mécanique automobile à Matane.

Si les premiers pas de Sonia LeBel se sont faits en sol matanais, elle est déménagée très tôt dans sa vie. « Mes parents se sont vu offrir des postes d'enseignants dans les Hautes-Laurentides donc nous sommes partis tout juste avant que je commence la maternelle. Par contre, tous mes étés jusqu'au cégep, je les ai passés avec ma famille chez ma grand-mère à Matane. »

Il y a donc plusieurs souvenirs qui sont associés à ses étés à Matane. « Je me rappelle que j'allais voir les poissons à la passe aux saumons à l'époque où c'était gratuit et je passais du temps sur la plage du parc des Îles. Aujourd'hui, il me reste encore des oncles et des tantes qui habitent toujours à Matane. J'y retourne d'ailleurs au moins une fois aux deux ans avec ma famille », raconte Sonia LeBel.

Renouer avec ses racines

Chaque retour à Matane a donc ses passages incontournables dont l'ancienne maison de sa grand-mère. « Il y a encore un jardin sur place. D'ailleurs, j'ai toujours un lilas chez moi qui provient d'une bouture provenant de son jardin. Ma mère en a un également », explique-t-elle.

Il y a donc beaucoup de nostalgie associée à ses voyages à Matane, alors que la petite fille de Matane peut, à son tour, montrer à ses enfants où elle a passé une partie importante de sa vie. « On retourne sur la grève, sur le quai et au Parc des Îles. Ça respire mon enfance. D'ailleurs, dès que j'arrive, on sent l'air salin. Il y a quelque chose dans l'ADN. Lorsque je vois la fameuse baleine, je me sens chez moi », ajoute-t-elle.

Petite anecdote au passage; son collègue député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé dont les papas ont été collègues de classe au Séminaire de Rimouski, s'est d'ailleurs fait un devoir de lui dénicher une plaque d'immatriculation où le nom de la ville y était inscrit. « Quand j'ai vu sa publication à cet effet, je lui en ai immédiatement demandé une. C'était tout naturel pour moi. C'est ce sentiment d'appartenance envers la Gaspésie qui est toujours resté en moi. Et oui, je considère que Matane fait partie de la Gaspésie malgré les délimitations administratives », rigole-t-elle.

Suivre ses passions

D'ailleurs, la politicienne croit fermement qu'il ne faut jamais freiner ses ambitions, peu importe son lieu d'origine. « J'ai toujours suivi mes passions. Au départ, je voulais être médecin légiste mais j'ai découvert que ce qui m'intéressait vraiment, c'était le volet des enquêtes et résoudre des énigmes. C'est ainsi que je suis devenue procureure de la Couronne où j'ai eu à traiter des dossiers en me basant sur la science judiciaire. »

Celle qui n'avait pas d'ambition politique à l'époque a donc suivi le chemin qui s'est tracé devant elle. « Je n'avais pas prévu d'aller à la Commission Charbonneau ni de me lancer comme politicienne. Chaque fois, la décision a été prise en fonction de mes aspirations. Si ça me passionnait et que je sentais que je pouvais faire une différence, je fonçais », dit-elle.

La même logique s'applique pour le changement de poste au sein du gouvernement de François Legault alors que Sonia LeBel a été appelée à troquer son chapeau de ministre de la Justice pour celle de présidente du Conseil du Trésor. « Le premier ministre a jugé que j'étais la meilleure personne au moment où la décision a été prise. La Covid-19 et la transformation du projet de loi 61 sont des contextes particuliers. J'apporte ainsi les notions justice au Conseil du Trésor. J'ai accueilli cette nomination comme une grand marque de confiance. »

Avec ces nouvelles fonctions, il est plus difficile de trouver du temps pour retourner à Matane. « Je suis due pour y aller et refaire le pèlerinage avec mes enfants. Leur montrer la passe à saumons, refaire les Îles une à une, aller à la plage et au Phare et chercher de la morue fraîche à la poissonnerie où mes parents allaient à l'époque. Il n'y a rien qui ne bat ça. C'est très personnel comme démarche, soit de leur montrer les rues, la fenêtre de ma chambre. Bref, c'est important de leur montrer d'où je viens », mentionne Sonia LeBel.

La prochaine fois que vous irez sur la grève à Petit-Matane ou au Parc des Îles, gardez l'œil ouvert, vous croiserez peut être la petite fille de Matane devenue aujourd'hui présidente du Conseil du Trésor du Québec.

 

Sonia LeBel

©Photo Gracieuseté

Sonia LeBel profitant d'une belle journée d'été sur la grève de Petit-Matane.

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