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23 mars 2020

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Audrey Gobbo: la relève immigrante dans le milieu forestier en Haute-Gaspésie

PASSEPORT HAUTE-GASPÉSIE

Audrey Gobbo

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Audrey Gobbo a non seulement trouvé un stage et ultimement un emploi à la Coopérative Eau Bois mais aussi une famille.

Quitter sa paisible Normandie pour venir s'installer en Gaspésie afin d'y terminer ses études en foresterie et débuter sa carrière comme technicienne forestière; voilà qui résume le parcours de la jeune Audrey Gobbo en quelques mots.

Tout a commencé alors qu'Audrey complétait son brevet de technicien supérieur, appelé communément BTS en France, dans le domaine de la foresterie. Il s'agit d'un milieu qui l'a toujours intéressée en raison de la proximité avec la nature.

 Le directeur du Cégep de la Gaspésie était de passage sur le Vieux continent afin d'y mener une opération séduction auprès des étudiants français. « C'est une entente qui existait entre les deux établissements d'enseignement. On nous offrait l'option de faire une année d'études complémentaires en foresterie au campus de Gaspé afin de voir comment le métier se pratiquait au Québec. Fort probablement que je n'aurais jamais pensé à venir ici si le directeur n'était pas venu nous voir », explique la jeune Française.

Audrey a donc fait ses valises puis a quitté pour la terre d'accueil de Jacques Cartier sans savoir qu'elle allait elle-même s'y installer de façon permanente. « C'était la première fois que je mettais les pieds au Québec. Évidemment, j'ai été un peu dépaysée mais en même temps, je viens de la campagne. Je n'ai jamais aimé la vie urbaine alors la Gaspésie, c'était parfait pour moi », raconte-t-elle.

Comme plusieurs de ses camarades européens, le climat hivernal canadien a été un des premiers éléments auquel elle a dû s'adapter. « Le premier hiver n'a pas été facile. Je me rappelle d'ailleurs une petite anecdote alors que nous étions 14 Français dans une classe à Gaspé. On aperçoit alors des flocons par la fenêtre. Quelqu'un s'est écrié "Oh, il neige!" Et comme des enfants, nous nous sommes tous rués à la fenêtre pour observer cette première tempête que nous vivions en sol québécois », explique Audrey qui n'avait jamais vu plus de cinq centimètres de neige dans un hiver complet en Normandie. « Rendu au mois de mars, on commence à avoir hâte que ça fonde », rigole-t-elle.

Maintenant qu'Audrey s'est habituée aux longs hivers gaspésiens, elle en profite pour pratiquer quelques activités de plein air comme la randonnée en raquettes. « Le Parc national de la Gaspésie est rapidement devenu l'un de mes endroits préférés dans la région », confie-t-elle.

Un nouveau boulot et une nouvelle famille

Après avoir complété son année d'études à Gaspé, Audrey a déniché un stage à la coopérative forestière Eau Bois à Sainte-Anne-des-Monts. La jeune professionnelle explique avoir été tellement bien accueillie que l'idée d'élire domicile en Haute-Gaspésie s'est faite tout naturellement. « J'ai trouvé une deuxième famille. Ce sont des gens de qui je suis devenue très proche », raconte Audrey. Par ailleurs, les besoins étant tellement grands pour les techniciens forestiers en Gaspésie versus le peu de postes disponibles en France, la décision de déménager au Québec a été plus facile. « Bien qu'ils ne souhaitaient pas me voir partir, mes parents m'ont encouragé à faire le saut quand même puisque j'avais un emploi assuré qui m'attendait ici. »

Il faut dire que les Québécois d'origine ne se bousculent pas pour s'inscrire dans le programme d'études en techniques forestières. « Nous étions quatorze Français, deux anglophones et deux Québécois dans le cours. Sans le recrutement à l'étranger, le cours n'existerait pas », explique Audrey.

Les tâches d'Audrey chez Eau Bois se résument à faire du suivi de chantier, de la délimitation de zone et de la vérification de parcelles afin de s'assurer que tout a été fait selon les protocoles établis par le gouvernement. Pour la jeune femme, la grande différence entre le travail forestier au Québec et en Europe est le type de gestion en raison de la superficie de coupe beaucoup plus grande qu'en France. « Là-bas, nous étudions davantage les sols et les arbres afin d'aller chercher ceux qui sont de plus grande qualité afin de rentabiliser les coupes au maximum puisque les forêts sont très petites, ce qui n'est pas le cas au Québec. »

En hiver, elle est davantage appelée à faire de l'ouvrage de bureau, notamment du traitement de données et de la géomatique.

Les atouts de la Haute-Gaspésie

Quiconque s'installe dans un nouveau pays doit évidemment y trouver des points positifs sur sa nouvelle terre d'accueil. Pour Audrey, le contact avec les Gaspésiens l'a immédiatement charmé. « Ici, tout le monde se salue dans la rue. Lorsque je croise quelqu'un qui a l'air triste, je lui dis "bonjour" et il répond avec enthousiasme. Ça illumine ma journée. Je peux aussi démarrer une conversation avec un inconnu en plein magasin. Je trouve ça très plaisant », confie-t-elle.

Quant aux charmes de la Haute-Gaspésie, étant adepte de randonnée, Audrey a adopté le sentier du Parc du Petit-Bois à Sainte-Anne-des-Monts qui est idéal pour des courtes excursions en nature. « Il y a aussi l'embouchure de la rivière Cap-Chat qui est un endroit magnifique. Éventuellement, j'aimerais m'acheter une maison dans les terres du secteur des Fonds qui est un endroit coup de cœur pour moi. »

Pour ce qui est de la suite des choses, Audrey attend maintenant une réponse favorable à sa demande de résidence permanente. « Je ne demande que ça, de pouvoir rester et m'installer et préparer mon avenir »

Audrey Gobbo

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

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