18 mars 2020

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

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©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Les conseillères Marlène Laflamme (à gauche) et Lynn Beaulieu (à droite) ont remis leur démission.

Marlène Laflamme en est à son troisième mandat à titre de conseillère municipale alors que Lynn Beaulieu occupe ce poste depuis 2013. Les deux élues estiment ne plus être en mesure d'occuper leurs fonctions pour différentes raisons dont un lien de confiance qui a été brisé avec l'appareil municipal. On déplore le peu de consultation et de communication au sein du conseil. « Nous ne pouvons plus cautionner les décisions qui se prennent actuellement. De toute façon, notre opinion est rarement prise en compte et nous ne nous sentons plus respectées. Si notre parole ne vaut plus rien, j'estime que c'est notre devoir de le faire savoir aux citoyens. »

Il faut remonter à l'année dernière pour comprendre les raisons précises qui ont motivé les conseillères à remettre leur démission. Selon elles, la suspension et, éventuellement, le congédiement de la directrice générale, France Bergeron a été au cœur de la détérioration du climat de travail au sein du conseil municipal. À l'époque, le maire Yves Sohier évoquait des lacunes sur le plan de la comptabilité et une tenue de livres qui n'était pas à jour.

Les conseillères ne nient pas ces affirmations. Du même souffle, elles disent avoir été forcées à prendre des décisions difficiles sans avoir pris le temps d'analyser la situation.  « Le conseil municipal a d'abord décidé de laisser le temps à la directrice générale de se mettre à jour dans son travail. Nous avions d'ailleurs validé le tout avec le ministère des Affaires municipales qui nous avait confirmé qu'il pouvait y avoir des retards dans la tenue de livres. Un an plus tard, le maire a convoqué le conseil à une rencontre d'urgence où nous avons eu à décider du sort de la directrice en trente minutes. »

Selon les conseillères, le spectre de l'imputabilité d'un éventuel budget problématique leur a été brandi, leur laissant peu de marge de manoeuvre pour prendre une décision éclairée sur le sort de la directrice générale. Finalement le couperet est tombé et France Bergeron a été relevée de ces fonctions. Ce que déplore les conseillères est que la situation en est au même point un an plus tard. « Les chiffres ne sont toujours pas sortis et nous ignorons combien toute cette saga vous nous coûter. Ça nous inquiète et ce n'est pas simple d'avoir des réponses à nos questions à l'interne. »

Les conseillères démissionnaires ajoutent qu'elles n'ont été que très peu consultées dans l'ensemble du dossier entourant France Bergeron. Elles disent avoir su, après coup, qu'une médiation avait été proposée mais qu'elle n'aura finalement pas été retenue. « Cette saga a fait en sorte que les autres dossiers municipaux n'ont pas avancé depuis un an. Je pense à la politique Municipalité amie des ainés ou le dossier de cession du Phare. De plus, nos états financiers de cette année ne sont pas encore faits », ajoute Lynn Beaulieu.

Plus récemment, la municipalité s'est retrouvée à court d'employés municipaux. Devant l'urgence d'avoir quelqu'un en poste, le maire a réengagé Yves Marin, un employé qu'il avait congédié deux années auparavant. « Nous n'étions pas d'accord avec cette décision mais elle a été prise malgré tout. »

En conclusion, Marlène Laflamme et Lynn Beaulieu auraient souhaité avoir davantage de soutien pour passer à travers cette période difficile et faciliter la transition entre le départ de France Bergeron et une éventuelle directrice qui occupera le poste de façon permanente. « Ce n'est pas juste un lien de confiance qui est brisé à l'interne mais avec l'ensemble des structures qui devraient être en mesure de nous aider. »

Deux nouveaux postes sont donc à combler au conseil municipal de La Martre. Les conseillères toujours en fonction sont Marie-Laure Rioux, Louise Lévesque, Édith Gagné et la nouvelle venue, Pierrette Vallée.