19 février 2020

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©Gracieuseté COSMOSS de la Matanie

De gauche à droite, Josée Pelletier, intervenante jeunesse au Carrefour jeunesse-emploi région de Matane, Alain Gagnon, directeur de la Chambre de commerce de la région de Matane, Pierre-Luc Côté, propriétaire du dépanneur Réjean Côté et Julie Gagné, agente de concertation au COSMOSS de la Matanie.

Commandé en prévision de la 15e édition des journées de la persévérance scolaire du 17 au 21 février, un sondage avait été mené à la fin de l’automne à l’échelle du Québec par le Réseau québécois pour la réussite éducative et ses partenaires, dont le COSMOSS du Bas-Saint-Laurent (Communauté ouverte et solidaire pour un monde outillé, scolarisé et en santé), afin de glaner des informations sur la conciliation études-travail de la part des employeurs dans un contexte de rareté de main-d’œuvre. Rappelons que le COSMOSS est une démarche collaborative regroupant diverses organisations impliquées dans le développement du potentiel des enfants et des jeunes pour promouvoir la persévérance scolaire, une entrée scolaire et une intégration professionnelle réussies ainsi que de saines habitudes de vie. Plusieurs acteurs, notamment dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la petite enfance, des services sociaux, du monde municipal ou encore de l’emploi, sont impliqués dans cette démarche, coordonnée par des comités locaux.  

Dans ce contexte, les partenaires du COSMOSS de la Matanie avaient lancé la première édition de ce concours « Mon boss c’est le meilleur », destiné à souligner les bons coups des employeurs locaux dans le domaine de la conciliation études-travail auprès des jeunes. « Une vingtaine d’étudiants, sur un total de 87 pour les huit MRC du Bas-Saint-Laurent, sensibilisés à cette démarche à la polyvalente, au cégep et au Carrefour jeunesse-emploi, ont participé au concours en nous faisant parvenir un témoignage sur leur employeur. C’était l’occasion de valoriser les bonnes pratiques de ces derniers, alors que de plus en plus de jeunes sont sollicités pour travailler en-dehors de leurs études à cause de la pénurie de main-d’œuvre », a résumé l’agente de concertation du COSMOSS de la Matanie Julie Gagné.

Plusieurs employeurs célébrés             

Parmi les témoignages reçus, un jury a eu la charge de souligner ses trois coups de cœur. Deux étudiants, travaillant à la Maison des jeunes et à Cube Noir Innovation, ont chacun remporté un chèque-cadeau de 100 $ pour les féliciter de la qualité de leur témoignage. Quant à l’entreprise qui a reçu le titre de « meilleur employeur engagé pour la réussite éducative », il s’agit du dépanneur Réjean Côté de Matane, dont le propriétaire, Pierre-Luc Côté, a reçu les louanges de l’étudiante Rosalie Deschênes. « Il comprend le fait que nous puissions arriver en retard car nous venons de terminer l’école. Il est compréhensif et sait adapter nos horaires à nos demandes », a-t-elle souligné en guise d’exemple.

Dans le cadre de cette démarche, le COSMOSS de la Matanie a voulu mettre à la disposition des employeurs, des jeunes étudiants et de leurs parents, s’ils sont mineurs, une série de 15 fiches instructives apportant des outils sur des thématiques comme la santé et la sécurité au travail, la conciliation études-travail, le passage vers l’âge adulte ou encore les besoins des nouvelles générations, pour qui la conciliation de leur emploi avec leur vie personnelle est importante. « L’une de nos répondantes avait mis l’accent par exemple sur l’aménagement d’horaires lui permettant de se rendre à ses pratiques sportives et des compétitions la fin de semaine, des activités fondamentales dans la bonne santé mentale des jeunes », a mentionné Mme Gagné.  

©Gracieuseté COSMOSS de la Matanie

Pierre-Luc Côté, propriétaire du dépanneur Réjean Côté de Matane.

« En contexte de pénurie de main-d’œuvre, il y a tellement d’offres d’emploi pour des étudiants qu’ils vont avoir tendance à chercher celui qui va leur permettre d’atteindre le meilleur équilibre avec leur vie personnelle » - Julie Gagné, agente de concertation pour le COSMOSS de la Matanie

Conciliation études-travail               

À l’échelle du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, selon le sondage provincial réalisé à l’automne auprès de 1 000 employeurs québécois impliqués dans l’embauche de jeunes entre 16 et 34 ans, 73 % des sondés déclarent accorder une grande importance à la réussite scolaire. Par ailleurs, 96 % d’entre eux estiment qu’ils seraient prêts à encourager un jeune employé souhaitant retourner aux études, même si la situation réduirait sa disponibilité au travail. Enfin, 76 % affirment valider les disponibilités des étudiants en fonction des heures de cours et 71 % répondent qu’ils font preuve de flexibilité dans les horaires lors des périodes d’examens.

« En contexte de pénurie de main-d’œuvre, il y a tellement d’offres d’emploi pour des étudiants qu’ils vont avoir tendance à chercher celui qui va leur permettre d’atteindre le meilleur équilibre avec leur vie personnelle », a commenté Julie Gagné, en rappelant qu’en cas de semaine trop chargée, les jeunes allaient avoir tendance à couper dans leur temps de sommeil, au détriment de leur santé.

Selon le COSMOSS, si le fait d’occuper un emploi durant les études permet d’acquérir de l’expérience, d’accroître son autonomie financière, de cultiver son sens des responsabilités et de développer des compétences professionnelles, il peut aussi diminuer la motivation pour les études, occasionner du stress et de la fatigue ou encore entraîner de mauvaises habitudes de vie. Le COSMOSS rappelle ainsi qu'un horaire de travail de 10 à 15 heures par semaine, selon certaines études, serait préférable pour bénéficier des avantages d’un emploi sans causer trop d’inconvénients.