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Retour07 février 2020
Elle tisse des sacs d’épicerie à partir de déchets en plastique à Saint-Adelme
Réduction des déchets

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Depuis près de dix ans, une chiffonnière de Saint-Adelme, Ginette Marquis, récupère des emballages en plastique d’origines diverses pour en faire des sacs d’épicerie au métier à tisser.
Depuis près de dix ans, une chiffonnière de Saint-Adelme, Ginette Marquis, a tissé une estimation d’au moins 700 sacs d’épicerie à partir de certains déchets en plastique. Conscientisée par la protection de l’environnement, elle affiche une persévérance sans faille dans sa volonté, à son échelle, de lutter contre le gaspillage.
« Tout est parti d’une émission de télévision dédiée à une femme de Saint-Alexis-des-Monts, Francine Dupuis, qui avait trouvé une façon de donner une deuxième vie aux sacs en plastique grâce au tissage. Elle invitait les personnes intéressées à prendre contact avec elle pour partager son patron », raconte Ginette Marquis, qui se rappelle, en 2009, avoir immédiatement écrit à cette spécialiste du tissage pour importer son modèle en Matanie. Grâce à ce dernier, à partir de plastiques d’origine diverse comme des sacs de pain, des films de cassettes vidéo, des poches de lait ou encore certaines nappes, il est possible de tisser, en entremêlant des fils et ce plastique à recycler, découpé en lanières, des sacs d’épicerie qui prennent leur forme finale après un travail de couture. « Il ne faut pas utiliser de plastique biodégradable, sans quoi les sacs finiront par partir en lambeaux et donner l’impression qu’ils sont grignotés par des rongeurs », conseille Mme Marquis, donnant une valeur environnementale encore plus forte à ce procédé, qui n’inclut ainsi que le plastique le plus susceptible de polluer la nature.
À titre d’exemple, la chiffonnière de Saint-Adelme mentionne que pour la confection d’un sac d’épicerie selon cette méthode, elle doit compter près de 3 h de travail et une vingtaine de ces sacs d’emballage transparents qui contiennent les pains achetés en tranches. Quant aux cordons du produit final, ils peuvent être conçus à partir de cravates ou de lanières diverses. Ginette Marquis estime sa production personnelle à environ 70 sacs par an. Depuis 2009, elle aurait ainsi contribué à recycler l’équivalent de 15 000 emballages à pain, un résultat qui ne prend pas en compte la production des autres chiffonnières de la région, à qui elle a transmis le patron de Mme Dupuis.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

« Mes parents ont toujours tout recyclé. Tout le vieux linge était réutilisé d’une manière ou d’une autre » - Ginette Marquis
Une génération plus écologique
Bien avant la signature des accords de Paris sur le climat, avant les mises en garde de la jeunesse symbolisées par le militantisme de la Suédoise Greta Thunberg, Ginette Marquis se rappelle que durant son enfance, la réduction des déchets était omniprésente. « Nous étions 16 enfants et nos parents faisaient très attention de ne rien gaspiller », se rappelle la septuagénaire, en évoquant par exemple la conception de vêtements à partir de poches de farine. « Mes parents ont toujours tout recyclé. Tout le vieux linge était réutilisé d’une manière ou d’une autre », se souvient-elle, en expliquant que sa prise de conscience environnementale s’était aussi développée à sa retraite, sous l’impulsion de la jeunesse. « On participe à notre échelle à la lutte contre la pollution mais les grandes compagnies ne devront pas fuir leurs propres responsabilités », a-t-elle poursuivi.
« Une nièce me demandait de sauver les tortues qu’on voyait prises dans du plastique. Avec les chiffonnières, nous cherchons à promouvoir les valeurs de récupération qui nous avaient été inculquées durant notre jeunesse », continue Mme Marquis, en soulignant par exemple que l’organisme de Saint-Adelme utilisait de la vraie vaisselle pour ses brunchs, afin d’éviter la consommation du carton, et que différents projets réalisés dans la communauté permettaient de mettre en valeur le recyclage comme la confection de tabliers pour les enfants de l’école du village. Des sacs à base de plastique, lavables à l’eau froide et à faire sécher suspendus, seront d’ailleurs proposés le 9 février, au coût de 15 $, à l’occasion du prochain brunch des voisins prévu à partir de 9 h à la salle municipale par le comité de développement.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Une touche-à-tout
Ayant développé son talent pour les arts manuels grâce à sa mère et sa belle-mère, Ginette étend sa passion pour l’artisanat à la confection de chapeaux, au faux vitrail ou encore à la peinture, activité pour laquelle elle prend plaisir à tester régulièrement de nouveaux produits pour se mesurer à d’autres défis. « Je peins, je couds, je tisse. J’ai appris à tricoter vers l’âge de 10 ans et j’ai transmis cet héritage à mes filles. J’en ai une qui fait même ses propres rideaux », se réjouit cette grand-mère de sept garçons, qui ne cache pas son inquiétude que tout ce savoir-faire finisse par disparaître un jour.
Avec ses amies chiffonnières, dont sa cousine Suzanne Gauthier, elle-même issue d’une famille de 16 frères et sœurs ayant connu des préoccupations équivalentes de recyclage empirique et spontané, Ginette Marquis ne manque pas une occasion de promouvoir ces valeurs environnementales. Des sacs d’épicerie ainsi confectionnés dans la région de Saint-Adelme sont exportés jusqu’en Nouvelle-Écosse, dans une boutique artisanale. « Continue, mamie Gigi ! », l’encouragent les plus jeunes membres de sa famille. De quoi prouver que les anciennes générations ont aussi leur mot à dire dans les enjeux climatiques.
Plus de détails au 418 733-4421.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Commentaires
7 février 2020
Annie Truchon
Quel beau travail!
7 février 2020
donald gagne
bravo Ginette et laches pas
7 février 2020
claudette Gignac
Bravo ! belle initiatie...ça a l'air de quoi les produits finis ?
8 février 2020
Nathalie Verrette
Bonjour A part de numéro de téléphone en bas de l'article,comment puis- je avoir plus de détails pour faire une commande? Merci Nathalie
8 février 2020
lorraine Rinfret
j'adore ces sacs, ils sont beaux et solides. Et je trouve que c»,est une très belle idée de récupération, bravo
8 février 2020
Pierre Ouellet
Super la madame. Il en faudrait es centaines comme elle. Ici en Estrie, des dames faisaient la même chose mais elles ont perdu leur local. Continuez et encourageons les.
8 février 2020
Danielle Fournier
C’est une idée géniale, et j’aimerais voir le résultat. Encore félicitations!
9 février 2020
Nicoole
Ils sont vraiment très beaux
10 février 2020
Johanne Gagnon
Bravo ici aussi j ai des amis qui en font,très joli.
10 février 2020
Major Brigitte
wow je vous leve mon chapeau ma belle Madame continuer votre beau travail
11 février 2020
Samantha Bérubé
Ma tante Ginette c’est la meilleure !
6 mars 2020
lily pelletier
est-ce Ginette, l'amoureuse de Richard Thibaut.... je t'ai reconnue sur cet article, et je crois bien ne pas me tromper! bravo pour ton initiative, c'est un beau geste!
9 mars 2020
Marie Watters
Ces sacs sont magnifiques ! J'adore !
9 mars 2020
Marie-José Ribeyron
Je vous lève mon chapeau Madame.
9 mars 2020
Msrtine Bergeron
Et de plus, vos sacs sont superbes!