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04 décembre 2019

Le refuge D’Amours de Matane au bord de la faillite ?

Refuge pour chiens et chats

Salon D'Amours refuge toilettage chiens

Karine Fortin est propriétaire du salon de toilettage de l’avenue D’Amours de Matane depuis 2015, auquel le statut de refuge s’est ajouté en 2017.

Alors que Rimouski a annoncé lundi dernier qu’une facture de 3,3 M$ était prévue pour la construction d’un nouveau centre de services animaliers, le refuge Fortin de l’avenue D’Amours de Matane, lui, serait dans une situation financière critique. La propriétaire des lieux depuis 2015, Karine Fortin, a déclaré qu’elle avait contacté un syndic de faillite à la fin du mois de novembre pour l’aider à trouver une solution pour l’étalement des dettes de l’entreprise.

Plusieurs entités différentes sont situées dans le refuge de l’avenue D’Amours de Matane, qui comprend à la fois un salon de toilettage, un refuge pour animaux, une pension, et qui s’occupe du service de garde pour animaux errants, soit la fourrière municipale. Spécialisée à l’origine dans le toilettage, dont elle explique avoir été diplômée à l’âge de 16 ans, Karine Fortin a obtenu le statut de refuge pour animaux en 2017. Les services de pension concernent notamment des travailleurs amenés à se rendre sur la Côte-Nord pendant plusieurs jours, et qui laissent leur animal en gardiennage. Quant au service de fourrière, dans le cadre d’une entente avec la Ville de Matane devant arriver à échéance à la fin de l’année 2020, il requiert à Mme Fortin une disponibilité de tous les instants, son numéro de téléphone étant affiché sur le site internet de la Ville, où il est recommandé de la contacter les soirs et les fins de semaine pour des questions d’animaux errants. En octobre 2019, elle aurait reçu 21 appels à ce sujet, dont 20 à Matane et un à Saint-Ulric, le refuge ayant aussi des ententes de service de fourrière avec quatre autres municipalités avoisinantes.

Quelle entente municipale ?             

En échange de son entente avec Matane, dans le cadre de la tarification municipale, des frais de capture de 30 $ sont acquittés au refuge, Mme Fortin pouvant se déplacer jusqu’à Saint-Luc pour aller chercher des animaux errants, puis des frais de garde de 20 $ / jour par chien et 10 $ / jour par chat. Selon le règlement sur la qualité de vie de la Ville de Matane, « après des recherches raisonnables et l’écoulement d’un délai de 72 heures, si le gardien du chien / chat n'a pu être rejoint, l’animal peut être euthanasié ou cédé à un nouveau propriétaire ». Des annonces sont régulièrement publiées en ce sens sur la page Facebook du refuge. Au-delà de ces trois jours, plus aucun frais ne sont payés pour ces animaux.

Par ailleurs, « le gardien peut reprendre possession de son animal dans les 72 heures sur paiement des frais de garde. Le propriétaire qui ne s’est pas muni d’une licence doit également en payer les frais pour récupérer son animal. Si le propriétaire ne paie pas les frais après l’écoulement d’un délai de 72 heures, l’animal peut être euthanasié ou cédé à un nouveau propriétaire ». Ce service de licence (médaille), au coût de 15 $ par chien et 10 $ par chat, a aussi été délégué au salon de toilettage D’Amours.

Salon D'Amours refuge toilettage chiens

L'entente avec la Ville de Matane concernant les services de fourrière devra être renouvelée pour 2021.

Les difficultés du mandat

Selon la propriétaire des lieux, les principales difficultés financières rencontrées par l’entreprise proviendraient du choix de ne pas systématiquement amener les animaux errants chez le vétérinaire pour une euthanasie après 72 h de recherches de son propriétaire, mais d’intégrer ces animaux capturés au refuge, dans l’espoir d’une adoption par une famille. Mme Fortin explique que la majorité des animaux présents au refuge proviennent de ces captures, notamment des chats, qui constitueraient environ 70 % des animaux recueillis, avec un pourcentage d’adoption plus élevé pour les chiens et les chatons. Le reste des places au refuge concerne les propriétaires effectuant des abandons. « Il est interdit à tout gardien d’un animal d’abandonner un animal de compagnie dans le but de s’en départir », mentionne pourtant le règlement sur la qualité de vie de la Ville de Matane.

Selon une estimation de Mme Fortin, qui peut compter sur le soutien de l’organisme « Les animaux de la seconde chance », environ 150 à 200 animaux auraient été ainsi sauvés de l’euthanasie cette année en étant accueillis au refuge, aux frais de la propriétaire au-delà de trois jours, qui refuse l’euthanasie à moins d’une extrême agressivité ou de maladies graves. « On va régulièrement au refuge pour y prendre plusieurs chats, les faire opérer puis leur trouver une famille d’accueil, ce qui enlève un poids sur les épaules de Karine lorsqu’elle est saturée », a précisé Carole Ferlatte, de l’organisme Les animaux de la seconde chance, en ajoutant qu’une disparition possible du refuge n’était pas une bonne nouvelle pour Matane.

Quelles solutions ?  

Pour l’aider dans ce choix de garder au refuge les animaux capturés le plus longtemps possible, Mme Fortin mentionne qu’à part cette année, pour des raisons de santé, elle organisait jusque-là des activités régulières comme une vente de garage ou des collectes de fonds. Elle accepte aussi les dons de litière, de jouets et de nourriture pour animaux. Pour 2020, elle annonce vouloir réfléchir à d’autres activités de financement. En attendant, le statut d’OBNL obtenu depuis l’ajout du refuge au salon de toilettage lui a permis d’obtenir une subvention salariale de six mois et de pouvoir compter sur l’aide d’une préposée en soins animaliers, Mégan Bernier, dont le travail devait s’achever le 1er décembre.

« Je ne m’attendais pas à voir autant d’abandons d’animaux à Matane. Durant mes six mois ici, j’ai vu des chats déposés dans des boîtes closes devant la porte du refuge, des chiens attachés à la clôture de l’enclos extérieur. Avec ces animaux souvent traumatisés, avant de pouvoir les faire adopter, il faut les rassurer, les apprivoiser. Ça prend du temps. Le manque de fonds est un vrai problème », a déclaré l’employée recrutée par le biais du Carrefour jeunesse-emploi, en racontant qu’un jour, une personne en train d’abandonner son animal au refuge avait même voulu l’échanger contre un autre, comme n’importe quel produit de consommation, avec le risque d’un nouvel abandon ultérieur. Elle a aussi mentionné que les frais liés aux abandons des animaux étant mal accueillis par les propriétaires effectuant cette démarche, ils retrouvaient parfois l’animal à la porte du refuge au cours des jours suivants.

Salon D'Amours refuge toilettage chiens

Mégan Bernier, à gauche, a travaillé pendant six mois au refuge grâce à une subvention, découvrant les réalités de l'abandon des animaux en Matanie.

Au moment de la renégociation à venir de l’entente de fourrière avec la Ville, la propriétaire a précisé qu’elle aimerait effectuer les démarches non plus en tant que salon de toilettage mais en tant que refuge, dans l’espoir d’avoir un coup de main au niveau d’une exemption de taxes municipales. Le 14 novembre dernier, elle annonçait sur Facebook une mise en vente de son entreprise pour 160 000 $. Sur le réseau social, elle s’est défendue aussi d’une condamnation par le MAPAQ à une amende de 1 000 $ le 31 octobre dernier, après une infraction liée à une cage non conforme, en expliquant qu’il s’agissait d’une cage non utilisée dont elle aurait dû enlever la porte brisée pour prouver que l’endroit n’était pas occupé par des animaux. À noter que selon le MAPAQ, entre le rachat du salon en 2015 et aujourd’hui, il s’agit de la seule mention d’une condamnation envers l’entreprise.

Commentaires

5 décembre 2019

Solange Chouinard

Il ne faudrait pas que cet endroit ferme ses portes. Matane et les environs ont besoin de ces services. Il faut être humain et considérer le bien-être de nos animaux de compagnie comme étant prioritaire. Madame Fortin a besoin de l'aide de la population qui devrait la soutenir dans ses efforts. Je suis native de Matane et je me ferais un plaisir de donner un petit montant pour soutenir la cause alors, gens de Matane, réveillez-vous et faites un petit effort pour aider...

5 décembre 2019

Denise Gagnon

Plusieurs de la région donnent à la SPCA. On pourrait faire appel à cette association?

7 décembre 2019

Andree truchon

Vraiment triste cette situation , les gens de Matane reveillez-vous il ne faut pas que ce refuge soit fermer. Les animaux ont besoin de vous tous.

9 décembre 2019

Nic

Il n'y a pas que les gens de Matane qui on besoin de cet endroit , à moins d'aller à Rimouski qui est beaucoup plus loin que Matane, les gens de la Vallée on besoin de cet endroit alors eux aussi peuvent faire un petit don pour les animaux qui n'ont pas de maison... S.V.P il faut aider ces petites bêtes à avoir une petite vie décente ... Allez les gens de la Vallée faut donner pour une très bonne cause et avec l'hiver qui est là.... Merci! Merci!!!

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