Culture
Retour03 octobre 2019
Une soirée contes et chants de marins célèbre les 150 ans de Saint-Ulric devant 200 personnes
Festivités du 150e de Saint-Ulric
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
De gauche à droite, Alexandre Boyer, André Harvey, Olivier Garot et Benoît Poulin ont rendu hommage aux 150 ans de Saint-Ulric lors d’une soirée contes, musiques et chants de marins.
Pour rendre hommage à ses 150 ans, le 28 septembre, le comité des fêtes de Saint-Ulric avait convié la population à un spectacle de musiques, de contes et de chants sur le thème de la mer et de l’histoire locale. Près de 200 personnes ont voyagé en compagnie d’« Amarre & Basse », de quatre artistes aux multiples talents qui ont pris plaisir à célébrer le caractère maritime du village, dont l’ancien quai a été évoqué avec nostalgie.
Les festivités étalées à Saint-Ulric tout au long de l’année pour la célébration de ses 150 ans auraient pu paraître incomplètes sans l’organisation d’une soirée contes à saveur maritime. Le cueilleur d’anecdotes Olivier Garot a relevé le défi de faire ressurgir du passé la silhouette aujourd’hui moins connue des jeunes générations de la Daisy, goélette emblématique du village, achetée à la Price Brothers en 1933 par le capitaine Jean-Baptiste Desrosiers, l’ayant rebaptisée la Saint-Ulric, et qui a servi notamment au transport de la croix de Gaspé ainsi qu’à de nombreuses cargaisons de bois. « Certains d’entre vous craignent peut-être d’accoster à la manière de nos populaires bateaux mais, rassurez-vous, à bord de la goélette Saint-Ulric nous traverserons sans faire naufrage, et surtout sans briser le quai », a plaisanté en guise d’introduction la vice-présidente du comité du 150e, Jocelyne Rioux, avant de céder la place à la voix chaude et enveloppante du conteur Olivier Garot, qui a su tenir en haleine près de 200 personnes au son de la guitare et de l’harmonica, au gré des virements de bord de Terre-Neuve à la pointe au Naufrage et sur le Saint-Laurent.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Alexandre Boyer
Les sanglots mélancoliques de Benoît Poulin à la trompette et à la cornemuse, l’imitation envoûtante aux percussions, par André Harvey, du grondement des flots et les accords ensorcelants du bassiste Alexandre Boyer ont plongé les spectateurs dans un univers musical évoquant la mer, ses mystères et ses secrets, le mélange de fascination et de crainte qu’elle produit dans les communautés du bord du fleuve, qui ont connu ses tempêtes et ses accalmies, ses terreurs et ses invitations au voyage.
Le public aura bourlingué sur les rivages de la rivière Blanche et de la Tartigou et se sera plongé notamment dans le récit fantastique de ce marin devenu goéland, de cette houle noire pleine de charbon et de toutes les superstitions engendrées par le fleuve. Dans cette atmosphère maritime dont l’église était inondée, cet équipage de quatre artistes a permis le surgissement de fantômes du passé, du capitaine Jean-Baptiste Desrosiers à son fils Adrien, en passant par Eulalie Lepage et des réminiscences de l’ancien quai, détruit à la veille du 100e anniversaire du village, et dont la forme singulière de point d’interrogation dessine encore aujourd'hui, sur le visage de nombreux Ulricois, une ébauche de sourire nostalgique.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Benoît Poulin
« Il était la fierté de tous. S’il avait pu parler, il aurait sûrement dit "Vous allez détruire la beauté du village en me détruisant". Que de souvenirs disparus : rencontres amicales et amoureuses, la pêche à l’éperlan, les bateaux des pêcheurs, (…) Philippe Lavoie et sa cabane, la neigerie, l’entrepôt. (…) On y jouait et y prenait une marche simplement pour entendre le clapotis de la mer sur ses bords ». Par cette lecture d’un hommage rédigé par l’ancienne mairesse Anne-Marie Michaud, Olivier Garot a pu redonner vie à ce « lieu d’évasion et de rêves », ce quai emblématique évoqué aussi grâce à un texte écrit par Danielle Ross, adapté en chanson, racontant la course effrénée des enfants, les chiens sur leurs talons, vers les bateaux « fiers et fatigués » qui rentraient au port.
Les festivités de clôture du 150e de Saint-Ulric se tiendront le vendredi 4 octobre, au vignoble Carpinteri, à l’occasion d’un 5 à 7.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
André Harvey
RACONTE-MOI d'Anne-Marie Michaud
Raconte-moi la MER
Et ses mille diamants
Ses yeux bleus, ses yeux verts
Et son grand coeur battant
Raconte-moi la MER
Du levant au couchant
Où le ciel à l'envers
Dessine un goéland.
Raconte-moi le CIEL
Et tous ses cerfs-volants
Peins-moi des ARCS-EN-CIEL
Sous le pinceau du temps
Bâtis-moi un château
Loin des vagues des ans
Découpé au ciseau
Dans un nuage blanc
Raconte-moi les SOIRS
Quand s'en vont les bateaux
Se jucher dans le noir
Comme de grands oiseaux
Raconte-moi le QUAI
Et ses musiques d'eau :
Deux notes oubliées
Au bord d'un vieux radeau
Raconte-moi la MER
Ses sirènes troublées
Le coeur comme désert
MARÉE après MARÉE
Dis-moi la mer encor
Et ses voiliers si beaux
Où descend dans le port
Un jeune matelot...
Commentaires
4 octobre 2019
Cécile Pelletier
Vraiment beaux ces textes! Pour moi qui suis née dans ce petit village en 1946 et pour mon père, feu Albert Pelletier, fils de feu Oscar Pelletier et de feue Ferdinanda Pinel, né le 13 avril 1912.