21 janvier 2019

Partager sur les réseaux sociaux

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Enrico Carpinteri, PDG de l’entreprise Les Cuisines Gaspésiennes et Marie-Ève Proulx, ministre déléguée au Développement économique régional, responsable du Bas-Saint-Laurent.

Alors que l’entreprise, basée à Matane, est confrontée depuis plusieurs mois à l’élaboration d’un plan stratégique destiné à croître dans un marché de plus en plus compétitif, des investissements d’environ 7 M$ devraient lui permettre, d’ici à cinq ou sept ans, de doubler son chiffre d’affaire malgré le contexte de pénurie de main-d’œuvre qui touche la province. « Le but, toujours dans nos installations de Matane, est l’amélioration de notre efficacité opérationnelle et de notre capacité de production, grâce à la modernisation de nos installations et à l’acquisition d’un équipement à la pointe de la robotisation », a expliqué le PDG des Cuisines Gaspésiennes, Enrico Carpinteri, qui a rappelé que l’entreprise de transformation de produits de charcuterie, fondée en 1981, employait près de 150 personnes.

« Ça fait deux ans qu’on travaille sur ce projet, qui vise avant tout à développer notre position à l’intérieur de nos marchés actuels, soit 75 % au Québec et 25 % dans les Maritimes. » - Enrico Carpinteri, PDG de l’entreprise Les Cuisines Gaspésiennes

Cet appui financier devrait notamment servir à automatiser les chaînes de mise en boîte et de palettisation, soit le département d’emballage des produits, en fin de ligne, grâce à des équipements à la fine pointe de la technologie qui viendront réduire les délais d’approvisionnement. « Ces investissements vont nous permettre de suivre la cadence des demandes que nous recevons et que nous ne sommes pas capables, à l’heure actuelle, de satisfaire », a complété M. Carpinteri, en assurant que cette robotisation, loin de générer des pertes d’emplois, devrait permettre, en augmentant la production de l’entreprise, de créer de nouveaux postes.

En juin dernier, sur les 7 M$ d’investissements annoncés, l’entreprise matanaise avait déjà reçu une contribution de 1,2 M$ de la part de Développement économique Canada. « Ça fait deux ans qu’on travaille sur ce projet, qui vise avant tout à développer notre position à l’intérieur de nos marchés actuels, soit 75 % au Québec et 25 % dans les Maritimes », a conclu le PDG de l’entreprise. Selon lui, de nouveaux produits pourraient aussi voir le jour.

Le gouvernement souhaite revitaliser les régions

À l’occasion de l’annonce de cette somme de 2,7 M$ accordée aux Cuisines Gaspésiennes par le gouvernement du Québec et Investissement Québec, la ministre Marie-Ève Proulx n’a pas manqué de rappeler à quel point la revitalisation des régions était l’une des priorités du gouvernement, déjà illustrée par le soutien aux aéroports de l’Est-du-Québec à la fin de l’année 2018. Le gouvernement caquiste, selon Mme Proulx, souhaite notamment soutenir le dynamisme et la productivité des PME, sur lesquelles repose une partie importante de la croissance économique en région. « La pénurie de main-d’œuvre se remarque davantage dans le Bas-Saint-Laurent que dans la région de Montréal, où le bassin de population est plus important. Dans cette perspective, on se doit de trouver des alternatives et d’investir dans des domaines comme l’automatisation », a déclaré la ministre.

Selon elle, après avoir abaissé les quotas d’immigration à 40 000 personnes par année au Québec, « pour mieux les intégrer et mieux les accueillir », l’objectif du gouvernement était de mener une réflexion autour de la régionalisation de l’immigration, alors que près de 80 % des nouveaux arrivants restaient dans la métropole montréalaise. Elle a mentionné aussi l’importance d’améliorer la rétention des migrants dans les régions grâce au développement des moyens d’intégration et a souligné par ailleurs l’imminence d’une réforme de la formation professionnelle, qui devrait être mieux adaptée aux réalités du monde du travail.