Fin du lock-out chez Béton Provincial : le nouveau syndicat demande un retour aux négociations

Désormais membres d’un nouveau syndicat régional, les travailleurs de l’usine Béton Provincial de Matane souhaitent un retour rapide à la table des négociations pour se débarrasser des dernières pierres d’achoppement qui ne leur ont toujours pas permis de renouveler leur convention collective, échue depuis le 31 décembre 2017. « Il reste encore quelques points à régler, dont la question du salaire, de la durée de la prochaine convention et des mouvements de main-d’œuvre en respect avec l’ancienneté. Notre but est de s’asseoir rapidement avec l’employeur sur des bases plus solides et de négocier de bonne foi », a résumé le nouveau président du syndicat, Tommy Thibeault, qui a expliqué s’attendre à une rencontre imminente, avec un règlement définitif du conflit à portée de la main.

À l’occasion d’une conférence de presse organisée vendredi matin au Riôtel de Matane pour informer la population des derniers rebondissements du dossier, M. Thibeault a souhaité qu’une entente satisfaisante pour tous les partis puisse survenir le plus tôt possible, pour se concentrer sur les prochains projets de l’entreprise, dont la question du port de Matane et de sa réfection. En dépit de la fin du lock-out, la saison hivernale a poussé l’usine, comme c’est la tradition, à mettre au chômage les travailleurs pendant plusieurs semaines.

Des victoires juridiques pour les syndiqués

Le 7 décembre, un rapport du Tribunal administratif du travail a rejeté la plainte de l’employeur pour défaut de négocier avec diligence et bonne foi tout comme sa demande de suspension des négociations. Précédemment, Béton Provincial avait été reconnu coupable d’entrave envers le syndicat, puis d’avoir poursuivi sa production avec des briseurs de grève, une pratique interdite par le Code du travail. Bien que l’employeur ait contesté la recevabilité de la requête en accréditation par un nouveau syndicat, présentée comme un stratagème fomenté pour contrer son droit au lock-out, perdu dans ces circonstances puisque les délais pour l’exercer doivent recommencer à courir à zéro, le tribunal a souligné la légitimité du processus d’accréditation, dans le respect des règles entourant la période de maraudage et des conditions du Code du travail. « Maintenant, ce que les travailleurs souhaitent, c’est un règlement convenable pour les deux partis, pour pouvoir revenir au travail rapidement, avoir une bonne saison et l’assurance de conserver leur emploi  », a complété M. Thibeault. Le nouveau syndicat a reçu cette semaine un vote de confiance unanime de la part des travailleurs.