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19 septembre 2019

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Les pompiers craignent un démantèlement du service régional incendie de La Matanie

SERVICE INCENDIE DE LA MATANIE

Pompiers

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Les pompiers Martin Charest, Louis Laforce et Marc Gauthier du service régional de sécurité incendie de La Matanie.

Les quelques 60 pompiers du service régional de la sécurité incendie de la MRC de La Matanie craignent que des jeux de coulisses soient actuellement en cours avec l'objectif de démanteler le service.

Les chefs de service, Martin Charest et Marc Gauthier ainsi que le lieutenant Louis Laforce, assurent parler au nom de leurs collègues lorsqu'ils expriment leurs inquiétudes face à la situation actuelle. « Il y a un climat malsain actuellement dans la MRC. On entend entre les branches que le service régional pour le service incendie avec les municipalités pourrait tomber d'ici la fin de l'entente en 2020. Mais on est incapable d'avoir l'heure juste », explique Martin Charest.

Il faut savoir qu'il existe deux services de sécurité incendie en Matanie, soit celui de la ville centre qui s'occupe de la couverture pour les villes de Matane et Saint-Ulric et le service régional qui s'occupe de toutes les autres municipalités de Baie-des-Sables aux Méchins, incluant les territoires non-organisés.

Implanté il y a 15 ans, le service régional avait pour but d'offrir une meilleure couverture du service incendie à l'ensemble des municipalités à un coût raisonnable. Or, actuellement, une municipalité comme Saint-Adelme doit payer une quote-part de 90 000 $ annuellement pour le service. Les Méchins payent 200 000 $.  Marc Gauthier évoque l'hypothèse selon laquelle les coûts élevés du service aux municipalités découle d'une dette contractée pour l'achat de véhicules qui a été étalée sur une trop courte période.  

Vers un service centralisé à Matane?

Ce que les pompiers craignent est que les discussions actuelles aient pour but de démanteler le service régional pour donner le contrôle absolu à la Ville de Matane qui facturerait les interventions à la pièce. Pourquoi cette idée serait mauvaise? Selon les chefs pompiers, une centralisation à Matane ferait en sorte que les municipalités n'auraient pu leur mot à dire sur la gestion du service. « Le service régional est proche des gens. Il répond pour l'ensemble des municipalités qui sont moins propices à avoir des services individuels. Or, si le service régional tombe demain matin, un village comme Saint-Jean-de-Cherbourg ferait quoi? On veut fermer la caserne de Saint-Adelme qui a pourtant sorti 26 fois l'an dernier. Ça représente près de 54 000 $ d'économie pour la municipalité », expliquent-ils, rappelant qu'il serait illogique stratégiquement et géographiquement de fermer cette caserne.

En mode attente

Du côté des Méchins, le maire Dominique Roy confirme que la situation est effectivement complexe. « On n'en sait pas plus que les autres. Personnellement, je n'ai aucun problème à ce qu'on reste avec le service régional mais tout est une histoire de coûts. Jusqu'à maintenant, on a très peu d'informations sur la suite des choses », explique-t-il.

Dominique Roy ajoute que la situation est plutôt inconfortable puisque qu'aucune municipalité ne veut s'engager dans un sens ou un autre sans savoir la portée de l'engagement. « Si la moitié des municipalités décide d'aller vers Matane et que Les Méchins reste avec le service régional, imaginez comment nos quotes-parts augmenteraient. Il faut être préparé à toute éventualité. Est-ce qu'on irait avec Matane nous aussi? Est-ce que Matane veut de nous? Est-ce qu'on regarde plutôt vers une entente avec la Haute-Gaspésie? Présentement, c'est impossible de prendre une décision puisque nous n'avons rien sur la table et nous n'avons pas de plan B. »

Quant au préfet de la MRC, Denis Santerre, il explique qu'il travaille afin de sauver le service régional tout en considérant les besoins en main-d'oeuvre. « Selon notre plan d'optimisation, nous aurions quatre casernes dont une centrale à Sainte-Félicité ainsi que trois autres à Saint-René-de-Matane, aux Méchins et à Baie-des-Sables. Nous attendons actuellement des soumissions pour la caserne centrale. C'est ce qui nous permettra de déterminer les quotes-parts des municipalités. »

Le préfet ajoute qu'aucune municipalité n'est prête à s'engager tant que les coûts du service ne seront pas connus. Il précise toutefois que l'entente recherchée serait sur 25 ans, ce qui amortirait les coûts pour la caserne de Sainte-Félicité, et conséquemment, ferait diminuer les quotes-parts de 20 à 25 %. « Si Matane avait embarqué avec le service régional à l'époque, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Mais ils ont choisi une autre avenue. »

Dominique Roy

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Le maire des Méchins, Dominique Roy.

Denis Santerre

©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Denis Santerre, préfet de la MRC de La Matanie.

Le préfet explique que les municipalités doivent donc choisir entre un service régional à coût fixe ou un service « à la carte » avec la Ville de Matane. Si prendre le service « à la carte » peut sembler avantageux à la base, les municipalités doivent considérer que les coûts peuvent être supérieurs tout dépendant du nombre et de la nature des interventions. « Le cas de l'incendie de la tourbière de Saint-Ulric où des avions avaient été déployés est un exemple où les coûts du service à la carte peuvent exploser, illustre Denis Santerre.

Quant aux pompiers, ils souhaitent que la population soit au courant des enjeux entourant les services d'incendie et invitent l'ensemble des intervenants dans le dossier à davantage de transparence et à une communication accrue. « Ce que nous voulons, c'est offrir le meilleur service aux citoyens mais ce n'est pas dans le climat actuel que les choses vont avancer ou qu'on attirera de nouveaux pompiers », concluent-ils.

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