27 août 2019

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©Gracieuseté CJE région de Matane et Pixabay

Au cours des six corvées réalisées durant l’été par des jeunes dans la Matanie, ici représentés à Saint-René, le principal déchet rencontré aura été le mégot de cigarette.

« C’est un type de déchet qu’ils ont trouvé partout, et qu’ils n’ont pas réussi à ramasser intégralement, à tel point que quelques fumeurs du groupe ont commencé à diminuer leur consommation de cigarettes et à réfléchir à un moyen de les ramasser, par exemple dans un cendrier de poche », a mentionné Sylvie Dubé, du CJE de la région de Matane, en charge de l’activité de ramassage de déchets organisée durant l’été en collaboration avec la Mission 100 tonnes. Cette dernière, née l’an passé dans la province, encourage ce genre de corvées à travers le Québec, notamment pour diminuer la quantité de plastiques rencontrée dans les océans, qui pourrait dépasser le nombre de poissons d’ici à 2050, selon les informations transmises par la biologiste Lyne Morissette, spécialisée dans la conservation des écosystèmes marins.

Un déchet invisible      

Aussi petit qu’il est polluant, le mégot de cigarette est constitué de matières plastiques comme l’acétate de cellulose, utilisé pour le filtre. L’Organisation mondiale de la Santé estime que près de 3 650 milliards de mégots sont jetés chaque année dans le monde, des déchets qui contiendraient « plus de 7 000 produits chimiques toxiques qui empoisonnent l’environnement, y compris des substances cancérigènes pour l’homme ».

Dans son rapport sur le tabac et son impact, l’OMS indique que les mégots représenteraient 30 à 40 % des déchets ramassés lors d’activités de nettoyage. « Les déchets du tabac sont, en nombre, le type de déchet le plus répandu dans le monde », a complété l’organisme, qui a précisé par ailleurs qu’un seul mégot était susceptible de polluer jusqu’à 500 litres d’eau et que la culture du tabac était partiellement responsable de la déforestation.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, près de 10 milliards de mégots seraient jetés dans l'environnement chaque jour dans le monde.

Que faire avec les mégots ?       

Selon la revue Info-tabac, éditée par la Société canadienne du cancer et financée notamment par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, plusieurs solutions pourraient être envisagées. En Europe, par exemple, les États réfléchissent à une manière de pousser l’industrie du tabac à prendre en charge une partie des frais de gestion et de nettoyage de ces déchets, ainsi que des coûts liés aux mesures de sensibilisation.

De son côté, la Ville de Montréal a noué un partenariat avec l’entreprise TerraCycle, spécialisée dans le recyclage. Sur place, le programme Mégot Zéro, défendu par la Société pour l’action, l’éducation et la sensibilisation environnementale de Montréal (SAESEM), a consisté à implanter plusieurs cendriers récupérateurs dans l’espace public, attachés par exemple aux poteaux électriques. Dans la métropole, 74 000 mégots ont été ramassés le 3 mai 2019 lors d’une corvée.

Au cours de l’été, la conseillère de Matane Annie Veillette avait rappelé que la Ville était intéressée à recevoir des projets de citoyens dans le cadre de son fonds vert, qui pourrait financer par exemple l’installation de cendriers à mégots dans le centre-ville, pour éviter qu’ils ne finissent dans les canalisations et dans l’environnement.