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08 août 2019

Présence confirmée d’amiante sur la route 132 à Matane : les travaux d’asphaltage se font attendre

Réfection de la route 132 à Matane

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Les travaux de réfection de la route 132, dans le secteur de Matane-sur-Mer, seraient plus délicats à effectuer en raison de la présence d’amiante dans la chaussée.

Alors qu’en mars dernier onze chantiers avaient été annoncés sur les routes de la Matanie pour 2019-2021 par la ministre déléguée au Développement économique régional et responsable du Bas-Saint-Laurent, Marie-Ève Proulx, au nom du ministre des Transports, les travaux de réfection de la 132, du côté de Matane-sur-Mer, se font particulièrement attendre. La présence confirmée d’amiante sur place ne facilite pas la tâche du ministère des Transports.

« On se croirait à Bagdad ! » : selon la fille des propriétaires du camping La Baleine, Valérie Gauthier, cette plaisanterie serait revenue à plusieurs reprises dans la bouche des visiteurs ayant circulé sur la route 132, de leur arrivée par la traverse, lorsqu’elle était en fonction, jusqu’au Parc Sirois. « On ne peut pas dire que les entrées à Matane, des deux côtés de la 132 ou par la 195, soient en très bon état. C’est une remarque que nous font régulièrement les touristes qui viennent chez nous », a-t-elle poursuivi, en signalant que des trous particulièrement profonds dans le secteur avaient déjà suscité des réactions étonnées de plusieurs campeurs, au volant de leur motorisé. De nouveau, cet été, les vacanciers ont dû affronter à Matane quelques zones sinistrées le long de la 132, dont les répercussions économiques, pas seulement sur le plan touristique, se font sentir aussi chez des concessionnaires automobiles.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Du côté du camping du Parc Sirois La Baleine, plusieurs conducteurs de motoisés ne manquent pas de souligner, selon la fille des propriétaires, la mauvaise qualité de la route 132.

« L’état est tellement épouvantable que c’en est gênant ! » - Jean-Martin Villeneuve, directeur général de Villeneuve Volvo

« Pour nous, ça a un impact très négatif. C’est une route qui sert de banc d’essai pour nos clients. Étant donné l’état de la chaussée devant le garage, ils ne peuvent pas apprécier comme il faut leur conduite avec nos véhicules. L’état est tellement épouvantable que c’en est gênant ! », a réagi le directeur général de Villeneuve Volvo, Jean-Martin Villeneuve, dont le garage est situé dans le secteur de Matane-sur-Mer. « C’est l’entrée de notre ville. C’est donc l’image que l’on projette et on ne peut pas dire qu’elle soit très positive. On dirait qu’on est boudé de ce côté-là par le gouvernement et on espère que les travaux d’asphaltage seront effectués un jour », a-t-il poursuivi, en rappelant aussi que cette partie de la route avait été fréquentée par du transport lourd.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Jean-Martin Villeneuve, de Villeneuve Volvo, juge que l'état de la route du côté de Matane-sur-Mer est « épouvantable ».

L’amiante en cause ?      

Une responsable des communications à la Direction générale du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine de Transports Québec, Claire Pouliot, a confirmé que l’une des problématiques de ce secteur de la route 132, du côté de Matane-sur-Mer, était la présence d’amiante dans la chaussée, dont le ministère des Transports a utilisé des fibres jusqu’à l’interdiction de cette pratique en 2012, pour tenter de rendre l’asphalte plus durable.

Le retrait de ce minerai toxique, à l’origine de plusieurs cancers, nécessite du ministère des Transports le suivi d’une procédure particulière pour qu’aucune particule ne se retrouve dans l’air, en broyant l’enrobé qui en contient, en le malaxant et en le stabilisant tout de suite au moyen d’un liant pour éviter l’émission de poussières. La présence de fibres d’amiante dans ce secteur de la route 132 pourrait être ainsi à l’origine d’un retard de travaux d’envergure dans cette zone, qui n’a connu surtout, au cours des dernières années, que des actions de rafistolage temporaire.

« Le problème avec la présence de fibres d’amiante dans l’asphalte, c’est aussi qu’il doit être envoyé dans un lieu d’enfouissement. Habituellement, lorsque l’asphalte est remplacé, il lui arrive d’être récupéré par certains villages pour pouvoir enrober des chemins de terre. Là, ce sera impossible », a mentionné Denis Santerre, préfet de la MRC.  

Les élus s’impatientent     

L’été dernier déjà, lors du conseil des maires de la MRC de la Matanie, une résolution avait été adoptée le 18 août pour interpeller le ministère des Transports sur la piètre qualité des routes 132 et 195, malgré les travaux de réfection partiels réalisés aux entrées de Matane. Les maires de la région avaient alors souligné la « piètre qualité de la chaussée et la dangerosité de ces tronçons de routes, malgré les interventions réalisées sur celles-ci ».

Des réparations adéquates dans les meilleurs délais avaient été demandées alors au ministère des Transports pour des raisons de sécurité. « On n’avait pas le choix de leur mettre cette pression-là, vu la qualité des chemins », a déclaré M. Santerre, en précisant avoir rencontré des représentants de Transports Québec au printemps.

Selon ces derniers, le ministère serait en processus d’appel d’offres pour deux tronçons dont les travaux devraient être réalisés en 2019-2020 : l’asphaltage de la route 132, de l’intersection de la route Athanase vers l’est sur 4 km, autrement dit la portion qui contient de l’amiante, et l’asphaltage de la route 195, du pont Michaud vers le sud, sur 4 km. Neuf autres chantiers avaient été annoncés par le ministère en Matanie, pour les années 2019-2021.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Dans une résolution adoptée le 18 août 2018, le conseil des maires de la MRC de la Matanie interpellait déjà le ministère sur cette problématique.

Un vieux dossier      

En 2017 déjà, le conseiller Steve Girard avait déploré l’état « pitoyable » de la route 132 dans nos colonnes, demandant à Québec de mettre en place un fonds d’urgence pour sécuriser ces tronçons. À l’origine, l’an dernier, de la résolution de la MRC relative à l’état des routes, Steve Girard, ayant reçu lui-même des visiteurs chez lui cet été, ne cache pas son impatience devant la lenteur des travaux réalisés dans ce secteur. Il déplore par ailleurs de voir à quel point les opérations de rafistolage de l’an dernier ont mal vieilli et s'inquiète pour la sécurité des motocyclistes, dont la moindre manoeuvre d'évitement, sur ce « parcours du combattant » pourrait s'avérer « extrêmement dangereuse ».

« Je suis gêné pour la parenté qui vient me voir à Matane et les deux-roues qui passent par la ville. Est-ce que ça va prendre un accident grave pour que ces routes soient mises à neuf ? Ce n’est pas non plus en effectuant les travaux à l’automne que l’asphalte sera bien installé. Nous ne sommes pas une sous-catégorie à Matane et nos routes ont le droit d’être aussi sécuritaires que dans le reste du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ! », a-t-il affirmé, en regrettant d’avoir dû subir une nouvelle saison touristique avec des routes dans cet état.

©Joël Charest - L'Avantage Gaspésien

Steve Girard, conseiller municipal à la Ville de Matane, avait déjà voulu sensibiliser Transports Québec à ce sujet en 2017, en prenant la parole dans nos colonnes pour dénoncer la situation.

Pour sa part, le député de Matane-Matapédia et chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, a reproché un sous-financement généralisé des routes partout au Québec. Au côté des maires il y a deux ans, il avait participé à la Coalition formée alors pour demander la réfection de la route 195. Le 22 mars, la ministre Marie-Ève Proulx avait annoncé des investissements globaux de 379 M$ dans le Bas-Saint-Laurent pour des travaux routiers prévus en 2019-2021. Il fallait remonter à la programmation routière de 2013-2015, sous le gouvernement péquiste, pour retrouver une somme équivalente.

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