La réserve faunique de Matane mise à portée du transport collectif durant l’été

Tout en rappelant l’importance, pour la Matanie, de mettre en valeur aussi bien son bord de fleuve que son arrière-pays montagneux, le préfet de la MRC, Denis Santerre, a précisé que ce projet de navette estivale entre Matane et l’accueil John de la réserve de faune avait pour principale mission d’accentuer la rétention des visiteurs une journée de plus, en leur offrant un accès en transport collectif à des activités guidées de safari, à la recherche de l’ours noir et de l’orignal.

Favorisant l’accessibilité au milieu naturel tout comme l’enrichissement de l’offre récréotouristique de la région, ce projet-pilote, mis en place dans le cadre du service de transport collectif et adapté de la MRC ainsi que du service de développement touristique, va chercher à accroître la fréquentation du secteur forestier de la Matanie et à sensibiliser aux défis de la protection de l’environnement.

« Une forte demande sociale pour des activités de randonnées et la mise en valeur de la réserve faunique est ressortie des consultations effectuées à l’occasion de l’élaboration de notre énoncé de vision stratégique tenues le mois dernier », a complété Olivier Banville, directeur de l’aménagement à la MRC, en précisant que de telles initiatives avaient aussi pour but le développement du sentiment d’appartenance de la population.

Jumeler transport collectif et découvertes fauniques  

Alors que la circulation dans les chemins forestiers peut apparaître parfois comme une contrainte, ce transport collectif permettra aux vacanciers soucieux de leur auto de délaisser leur véhicule pour un autobus de 19 passagers qui desservira plusieurs points d’arrêt entre le Barachois et l’accueil John, au camping de la rivière, à la Place des sports et à Saint-René-de-Matane, avec deux allers-retours par jour. Entre le 15 juillet et le 31 août, la capacité du transport sera rehaussée à 48 passagers. Pour les adhérents au service du transport collectif de la MRC, le coût sera de 3 $ par déplacement (6 $ aller-retour), un prix établi à 5 $ par déplacement pour les non-membres du service et les touristes de passage. Les modalités de réservation seront précisées par la MRC et la SÉPAQ au cours des prochains jours. À noter qu’entre le 25 juin et le 23 août, comme sur le reste du réseau, le service de transport collectif et adapté sera gratuit pour les jeunes de 6 à 16 ans.

Une fois à la réserve, les usagers de la navette auront alors le choix entre plusieurs activités d’interprétation comme l’observation guidée de l’ours noir au crépuscule, un safari à l’original, une randonnée sur le Sentier international des Appalaches jusqu’au sommet du mont Charles-Édouard Vézina, une sortie guidée à la découverte de la nature des Chic-Chocs, permettant de s’immerger au cœur de la forêt boréale et d’en comprendre toute la complexité de l’écosystème, ou encore des activités de pêche sportive, de location de fatbikes et de vélos électriques, sans compter les possibilités d’hébergement en camping ou en chalet sur place.

Mieux connecter la population à la nature    

Saluant l’initiative, le président du conseil d’administration de la réserve faunique de Matane, Judes Côté, a rappelé que le lieu appartenait à tous. Les visiteurs ne pratiquant pas d’activités encadrées par la SÉPAQ n’étant pas tenus de s’enregistrer à l’accueil John, le nombre de visiteurs annuels, estimé à 10 000 personnes, dont 3 000 chasseurs à l’automne, pourrait être revu à la hausse. M. Côté espère offrir à la réserve faunique un statut touristique complémentaire au parc de la Gaspésie, avec des activités plus sauvages et des sentiers moins achalandés.

L’idée, en partenariat avec la MRC, a germé à l’issue des safaris d’automne mis en place en 2018. « Notre objectif est de faire découvrir la réserve faunique au plus grand nombre, de permettre aux gens de Matane de se l’approprier mais aussi d’éviter que les touristes se contentent de passer sur la 132 sans s’arrêter chez nous », a poursuivi le directeur de la réserve Dan Gagnon, qui a expliqué que de plus en plus d’activités devraient être proposées à l’avenir sur place, autant l’hiver que l’été. Technicienne en récréotourisme à la MRC, Valéry Landry-Cayouette a déclaré aussi qu’en collaboration avec les hôtels de la région, davantage de forfaits touristiques devraient être proposés aux vacanciers au cours des prochaines années, pour augmenter leur rétention.