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05 juin 2019

Le capelan roule sur nos rives : la population invitée à informer les biologistes sur les frayères

Biologie marine

Capelan frayère Baie-des-Sables

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Des capelans ont roulé à Baie-des-Sables le 1er juin, en face de la Fromagerie du littoral.

Chaque année, aux alentours des mois de mai et juin, les rives de la région sont fréquentées par le capelan, poisson marin d’eau froide à la base de l’alimentation de plusieurs espèces dans l’estuaire du Saint-Laurent, qui vient « rouler » sur les grèves de sable et de gravier fin dans le but de se reproduire. Afin de permettre aux scientifiques de bénéficier d’une meilleure connaissance de l’espèce, un outil d’identification des frayères est accessible à la population.

Sur le site internet ecapelan.ca, au cours des derniers jours, plusieurs citoyens ont informé les scientifiques de la présence de milliers de capelans à l’issue d’observations effectuées durant leurs marches au bord du fleuve. De Mont-Saint-Pierre à Baie-des-Sables, en passant par Matane, Grosses-Roches et Cap-Chat, plusieurs frayères ont été dénombrées, apportant ainsi des détails supplémentaires aux biologistes pour faciliter leur connaissance de ce poisson-proie indispensable à l’écosystème, se nourrissant lui-même de plancton, à la base de l’alimentation, entre autres, de la morue, des phoques, des baleines et de plusieurs oiseaux marins.

Cet outil d’observation du capelan, mis en place en 2017 par l’Observatoire globale du Saint-Laurent, en collaboration avec l’organisme WWF et le Fonds mondial pour la nature, a pour objectif de recueillir davantage d’informations sur l’espèce. Malgré sa grande importance écologique, représentant en effet un maillon essentiel dans la chaîne alimentaire, plusieurs questions demeurent sans réponses au sujet de l’évaluation de leur abondance dans l’écosystème, de leur répartition et de la localisation des frayères côtières et sous-marines, dont certaines sont menacées par les activités humaines et les conséquences des changements climatiques comme l’érosion des berges.

Capelan frayère Baie-des-Sables

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Une part importante des mâles décèdent durant l'accouplement et se retrouvent en grand nombre sur la grève.

L’importance de renseigner les biologistes  

« Si l’amélioration des connaissances sur les habitudes du capelan est importante, c’est aussi pour préserver les frayères en limitant les impacts négatifs sur ces habitats », a précisé Anne-Sophie Ste-Marie, coordonnatrice à l’Observatoire global du Saint-Laurent. « J’encourage tous les marcheurs qui verraient rouler le capelan sur les rives à nous en faire part afin d’améliorer nos analyses, de nous permettre de mieux mesurer la biomasse dans l’estuaire du fleuve et de cibler des missions spécifiques », a commenté pour sa part le biologiste en sciences aquatiques Andrew Smith, travaillant à l’Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli pour Pêches et Océans Canada.

Capelan frayère Baie-des-Sables

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

La période du frai varie de la mi-avril au mois de juillet et progresse d'ouest en est.

Une reproduction mouvementée  

Pouvant vivre jusqu’à 5 ou 6 ans, le capelan se reproduit vers l’âge de 3 ans. Précédée par une immigration intensive de l’espèce vers les côtes, la ponte est effectuée sur les plages ou dans des eaux profondes. Elle varie dans le temps et dans l’espace selon les conditions climatiques, le vent, la température, la salinité de l’eau ou encore la lune et les marées. Dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, selon Pêches et Océans Canada, la période du frai sur les plages dure entre 4 et 6 semaines, progressant vers l’est entre la mi-avril et le mois de juillet. Sur les sites de ponte, les capelans sont séparés en bancs de sexe différent, les mâles attendant l’arrivée des femelles. Une forte proportion des mâles se blessent lors de l’accouplement, meurent et se retrouvent en grande quantité sur la plage. Les larves issues des œufs qui se sont attachés au gravier adoptent alors une vie pélagique, près de la surface, jusqu’à l’arrivée de l’hiver.

Plus de détails sur ecapelan.ca ou le site de l’Observatoire global du Saint-Laurent.

Capelan frayère Baie-des-Sables

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Le capelan, se nourrissant lui-même de plancton, est un maillon essentiel dans la chaîne alimentaire, à la base de l'alimentation des morues, d'oiseaux et de mammifères marins.

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