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Retour02 juin 2019
Comment réagir face aux jeunes phoques échoués sur les rives du Saint-Laurent ?
Mammifères marins

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
En raison de la période de mise bas du phoque commun, des chiots multiplient leur présence sur les rives du Saint-Laurent (à noter que la photo a été prise au téléobjectif).
Avec ses centaines de kilomètres de côtes, en cette saison de mise bas des phoques communs, le Bas-Saint-Laurent peut réserver aux amateurs de randonnées le long du fleuve des rencontres parfois surprenantes avec des chiots échoués sur les rives à marée basse, dont l’apparente détresse, avec leurs cris similaires à des jappements plaintifs, peut mener à des actions de sauvetage contre-indiquées par les experts.
Présent à l’année dans l’estuaire du Saint-Laurent, au même titre que le béluga, le phoque commun multiplie ses apparitions sur les sites d’échoueries à la fin du printemps, alors que les femelles mettent bas aux alentours des mois de mai et juin. À cette occasion, les promeneurs peuvent être amenés à croiser des chiots sur le rivage, nom donné aux jeunes phoques, dont les aboiements éplorés pourraient être mal interprétés comme une situation de détresse vécue par l’animal. Directrice du centre d’appels du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, Josiane Cabana mentionnait l’année dernière qu’une vingtaine d’appels étaient enregistrés tous les ans au sujet de jeunes phoques échoués vivants sur la berge. « La situation peut sembler alarmante et les riverains souhaitent aider l’animal. Que faire ? Le laisser seul et ne pas intervenir, tout simplement. Les phoques partagent leur vie entre la mer et la terre. Les séjours sur la terre servent au repos : il est donc essentiel de ne pas tenter d’interagir avec ces animaux si vous les voyez allongés sur la berge », a-t-elle insisté, en précisant qu’en cas de doute, il était toujours possible d’appeler Urgences Mammifères Marins au 1-877-722 5346.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Ne pas déranger les petits
Partant d’un bon sentiment, certaines personnes émues par ces cris poussés par les chiots en direction du rivage croient les secourir en les aidant à retourner à l’eau, voire en les nourrissant. Pourtant, le réseau d’observation de mammifères marins est formel : en cas de rencontre avec un jeune phoque, il est recommandé de garder ses distances et de ne tenter aucune manipulation de l’animal pour éviter toute morsure ou transmission de maladies infectieuses. La mère ne restant pas collée à son petit le temps du sevrage, il est possible en effet qu’elle soit seulement partie chasser. La présence d’une odeur humaine près du chiot pourrait fragiliser l’imprégnation entre les deux et le jeune phoque pourrait être abandonné par elle. Particulièrement visibles sur la côte de juillet à septembre, les phoques profitent de la belle saison pour muer à l’air libre et préparer leur nouveau pelage pour l’hiver.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
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