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30 avril 2019

Culture de fraises ou de salades à St-Jérôme : les résultats d'une étude attendus au mois de mai

Patrimoine architectural de Matane

Les résultats d'une étude de faisabilité concernant un projet de cultures en serres à l'intérieur de l'église Saint-Jérôme de Matane devraient être partagés à la population le mois prochain.

Dans la matinée du mardi 30 avril, un représentant d’une entreprise spécialisée dans la conception d’équipements de culture en serres verticales d’intérieur, Inno-3B, est venu visiter l’église Saint-Jérôme de Matane, avec l'objectif d'élaborer une étude de faisabilité pour un projet similaire sur place, dont les résultats devraient être partagés à la population d’ici à la fin du mois de mai.

Dans le cadre de la recherche d’un projet viable permettant de garantir la survie de l’église Saint-Jérôme de Matane, l’organisme Patrimoine Matane, le comité de sauvegarde de l’église Saint-Jérôme, ayant permis le chauffage du bâtiment cet hiver grâce à une campagne de dons, et la fabrique de la paroisse Cœur-Immaculé-de-Marie, propriétaire des lieux, ont accueilli, mardi matin, Pierre Boulanger à l’intérieur de l’édifice patrimonial, cofondateur d’une entreprise innovante de production d'équipements de culture maraîchère d’intérieur, Inno-3B, approchée pour produire une étude de préfaisabilité pour un projet de serres verticales installées dans l’église. En pleine croissance, cet équipementier innovant du Bas-Saint-Laurent s’est développé à Saint-Pacôme, dans la MRC de Kamouraska. Sur place, un organisme à but non lucratif, « Les jardins du clocher », a pris possession de l’église, à l’intérieur de laquelle des travaux sont effectués pour l’installation de tours permettant d’accueillir des plateaux empilés verticalement, dans lesquels, grâce à des lampes DEL, sont cultivées des salades et des micropousses, un processus qui génère une chaleur permettant d’assurer le chauffage de la bâtisse, avec le potentiel d’en exporter dans d’autres bâtiments. Ce volet écologique, respectueux de la baisse de l’empreinte carbone, pourrait faciliter, selon Inno-3B, l'obtention de subventions pour le financement du projet. 

Cultiver des fraises en hiver à St-Jérôme ?  

Salades mixtes, tournesols, sarrasin, radis, blé, brocolis, toutes sortes de pousses sont possibles avec un tel équipement, autour duquel Inno-3B a déjà élaboré plusieurs recettes, avec beaucoup d’autres options envisageables comme la culture de fleurs, de luzerne pour le bétail, de fraises ou encore de petits fruits tout au long de l’année. Des opérations de recherche et de développement sont toujours en cours à Saint-Pacôme, pour élargir le champ des possibles que de tels équipements sont susceptibles d’offrir et assurer la construction de nouveaux prototypes de tours.

Modulables selon les besoins du client, ces serres verticales auraient le potentiel de générer des retours sur investissements plus ou moins importants, en fonction du nombre de produits cultivés attendus et de la quantité de chaleur à fournir pour chauffer l’édifice. Ces différents paramètres ont été analysés lors de sa visite par M. Boulanger et l’entreprise Inno-3B devrait être en mesure de faire parvenir, d’ici à la fin mai, à Patrimoine Matane, qui les partagera par la suite à la fabrique et à la population matanaise, les résultats de cette étude destinée à mesurer la viabilité d’un tel projet dans l’église Saint-Jérôme.

L'église Saint-Jérôme de Matane a été fermée le 7 octobre dernier.

« C’est l’église la plus éloignée de Saint-Pacôme que j’ai eu l’occasion de visiter jusqu’à présent, pour étudier les possibilités d’installation de nos équipements. Je trouve qu’elle a un très beau potentiel. Son plancher en béton et sa hauteur de plafond sont deux atouts intéressants », a résumé M. Boulanger, qui a reconnu que de telles machines pourraient exiger plusieurs millions de dollars d’investissements, mais que les tours pouvaient être montées en près d’une semaine et que leur gestion ne requerrait pas plus de cinq à six personnes, avec la possibilité de faire suivre à distance, grâce à l’informatique, la production par un agronome. Contrairement à l’église de Saint-Pacôme, selon lui, moins de travaux seraient ainsi nécessaires dans l’édifice de Matane pour pouvoir accueillir un projet équivalent. À noter, selon Inno-3B, que l'humidité produite par une installation pareille ne devrait pas avoir de répercussions sur le bâtiment.

« C’est un premier pas vers un projet très intéressant qui permettrait d’assurer un avenir à l’église, tout en conservant son caractère patrimonial, ce qui était notre priorité » - Raymond Tremblay, président de l'organisme Patrimoine Matane

Trouver un avenir pour l’église   

Patrimoine Matane, associé à ces démarches, a réussi à financer notamment cette étude grâce au soutien de la MRC et de plusieurs acteurs de la région, dont le Quality Inn & Suites. « C’est un premier pas vers un projet très intéressant qui permettrait d’assurer un avenir à l’église, tout en conservant son caractère patrimonial, ce qui était notre priorité », s’est réjoui Raymond Tremblay, président de l’organisme, qui explique que le projet offrirait un usage mixte du bâtiment, entre le centre de production maraîchère et différentes activités communautaires possibles, notamment au sous-sol.

Pour sa part, Jean Blouin, porte-parole du comité de sauvegarde de l’église, parvenu à réunir, grâce au soutien d’une partie de la population, près de 50 000 $ pour financer le chauffage de l’édifice cet hiver, a salué le cercle vertueux qu’un tel projet pourrait mettre en place, en récupérant la chaleur produite par le processus de culture pour assurer le chauffage des lieux, l’une des principales problématiques sur place. Il a salué à cette occasion la collaboration de la fabrique, qui a permis l’ouverture des portes de l’église, fermée depuis le 7 octobre, pour la visite de M. Boulanger.

La production de chaleur issue de la culture en serres pourrait permettre le chauffage de l'église.

Du côté de la fabrique, son président, Michel Barriault, a rappelé que tous les projets pertinents pour l’avenir de l’église seraient analysés cette année, avec l’objectif, avant l’hiver prochain, de vendre ou de céder le bâtiment dans le cadre d’un projet qui permette à la plus vieille église de Matane de continuer à être accessible aux touristes et de conserver son caractère communautaire et patrimonial. « On analysera les projets au mérite. Plusieurs options sont sur la table », a-t-il déclaré, en insistant de nouveau sur la reconversion, envisagée l’année dernière, du bâtiment en salle de spectacle, qui aurait pu, selon lui, bénéficier d’une subvention à hauteur de 80 %, un projet rejeté par le milieu culturel matanais à l’automne.

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