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Retour24 avril 2019
En visite à Matane, François Legault annonce 8 M$ au groupe Méridien pour un navire hybride
Construction navale

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
François Legault est venu visiter le chantier matanais du groupe Méridien le 24 avril, en présence du PDG de l’entreprise, Angello Marcotte.
De passage à Matane le 24 avril, le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé un prêt remboursable sans intérêt de 8 M$ en faveur de Méridien, pour la fabrication d’un navire-usine hybride innovant, conçu en plusieurs modules, un projet total de 17,6 M$, dont le premier prototype devrait faire son apparition avant la prochaine saison de pêche. En tout, près de 109 nouveaux emplois pourraient être créés au sein du groupe Méridien, dont près d’une quarantaine à Matane.
En 2017 déjà, le chantier Méridien Maritime de Matane s’était distingué en concevant un bateau de pêche-usine d’une trentaine de mètres (90 pieds) à la fine pointe de la technologie, baptisé le « Émilien D. », en l’honneur du grand-père des deux frères acquéreurs, Dan et Francis Dupuis, de Rivière-au-Renard, qui avaient obtenu à l’époque le premier crevettier-usine du Québec, à bord duquel la transformation et la congélation des crustacés était rendue possible, permettant un meilleur contrôle de la chaîne de production et un modèle d’affaires différent. Avec ce nouveau projet, le « Émilien 2.0 », qui bénéficiera de la même enveloppe externe, conçue il y a trois ans, aura deux valeurs ajoutées : des avancées technologiques dans le domaine du contrôle de la science du froid, autrement dit de la chaîne frigorifique, et un moteur hybride.
L’expertise développée dans ces domaines par le groupe Méridien leur permettra de se distinguer à l’international sur le marché des navires-usines de pêche de dernière génération. « Il y a un besoin pressant sur la planète de diminution du CO2 », a rappelé le PDG du groupe Méridien, Angello Marcotte, qui s’est réjoui de pouvoir se tourner vers une production locale de ce prochain navire hybride. « On a un grand défi environnemental au Québec. En électrifiant nos transports, on est très gagnants en termes d’efficacité énergétique », a annoncé le premier ministre, en soulignant l’ingéniosité du projet.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Le PDG de Méridien, Angello Marcotte, fondateur de l'entreprise en 2003.
Une conception modulaire
Créé en 2003 à l’initiative d’Angello Marcotte, Méridien Maritime Réparation s’est spécialisé depuis dans la conception, la fabrication, la réparation et l’inspection de produits et d’équipements spécifiques aux domaines maritime et industriel. Installé depuis 2007 dans la zone industrialo-portuaire de Matane, la firme a développé au fil des ans de nouvelles expertises, notamment en créant le groupe Méridien en 2014, suivi de plusieurs acquisitions. Ce collectif d’entreprises a permis à M. Marcotte d’envisager une conception 100 % locale de son prochain navire-usine, dont les modules seront fabriqués à différents endroits du Québec comme Portneuf pour la chaîne du froid et Longueuil pour la propulsion. L’assemblage final du « Emilien 2.0 » sera effectué à Matane. Les 109 nouveaux emplois ainsi créés seront répartis entre ces usines. « C’est par l’innovation que le Québec pourra se transformer et s’adapter aux nouvelles conditions de l’économie mondiale. C’est par des projets comme celui que nous annonçons aujourd’hui que nous allons créer de la richesse », a déclaré M. Legault.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Plusieurs représentants politiques étaient présents à la conférence de presse annonçant le soutien du gouvernement québécois au projet de navire hybride.

« D’ici à 2024, on pense être en mesure de fabriquer une vingtaine de bateaux de ce type. » - Angello Marcotte, PDG de Méridien
Des possibilités de croissance
Selon le fondateur de Méridien, Angello Marcotte, en permettant à ces nouvelles technologies d’être adaptées à des navires de pêche moins grands, d’une longueur d’environ 30 mètres (90 pieds), plus de pêcheurs pourront avoir accès à ces bateaux hybrides, dont le concept pourra être adapté à d’autres types d’embarcations, chargées par exemple de recherche océanographique. Des ententes pour une dizaine de ces nouveaux navires auraient déjà été signées. « D’ici à 2024, on pense être en mesure de fabriquer une vingtaine de bateaux de ce type », a précisé M. Marcotte, en rappelant que ses principaux concurrents vendaient leurs propres modèles autour de 15 M$. Le PDG de Méridien a évoqué l’importance du marché extérieur dans ce projet, comprenant notamment les provinces de l’est canadien. « Je ne mettrais pas autant d’énergie s’il s’agissait seulement du marché québécois », a-t-il confié, en expliquant que des ouvertures étaient possibles aussi du côté d’une clientèle en Amérique du Sud.
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