Matane présente les plans de sa future piscine, dont les travaux devraient débuter en 2020

Malgré un achalandage inférieur à ce qui était attendu, avec une quarantaine de personnes ayant effectué le déplacement mercredi soir à la salle Lucien-Bellemare du cégep, le nombre de questions qui a suivi la présentation du projet a illustré l’intérêt et l’impatience des citoyens à pouvoir profiter le plus tôt possible de ce nouveau complexe à Matane. Les interrogations ont touché à des problématiques aussi diverses que l’isolation des murs et du toit, le type de chauffage utilisé, les accès aux personnes à mobilité réduite, des enjeux divers d’ingénierie liés au bâtiment ou encore des préoccupations sur la présence ou non d’une infirmerie sur place, de rangements pour les bottes en hiver et le type de chlore utilisé pour désinfecter l’eau des bassins. L’architecte Michel Veilleux, de la firme ABCP, a notamment séduit l’assemblée par son utilisation de la lumière, l’intégration du bâtiment dans la nature, avec l’objectif de préserver au mieux la forêt environnante sur le site, l’emploi du bois dans le décor intérieur, le recours aux dernières nouveautés dans les vestiaires et surtout sa garantie de rentrer dans le budget, en partie grâce à l’expertise acquise à travers le projet du PEPS de l’Université Laval ou encore le complexe aquatique de Lévis.

Le calendrier et le coût des travaux

Alors que la Ville tentera de maintenir les activités de la piscine actuelle jusqu’en 2021, une infrastructure « tenue à bout de bras », selon le responsable des sports et des loisirs de Matane, Benoit Levesque-Beaulieu, les travaux du nouveau complexe devraient débuter au printemps 2020, un an après la réfection de l’avenue Saint-Rédempteur indispensable prévue dès cette année, destinée à régler notamment des enjeux de pression d’eau. « Tout est phasé pour arriver à terme avec une piscine opérationnelle en 2021 », a avancé le directeur général de la Ville, Nicolas Leclerc. Rappelons qu’un règlement d’emprunt de 17,3 M$ avait été adopté le mois dernier dans le cadre de ce projet, couvrant à la fois les coûts de construction de la nouvelle structure, évalués à 15 M$, la démolition de l’ancien bâtiment, l’agrandissement du stationnement et la construction d’une voie d’accès supplémentaire depuis l’avenue Saint-Rédempteur. Une subvention de 7,5 M$ avait déjà été reçue par la Ville à l’été 2018, que les élus tenteront de bonifier avec de nouveaux partenaires publics ou privés, sans modifier pour autant le calendrier des travaux.

Une nouvelle piscine d’inspiration matanaise

Au cours de sa présentation, M. Veilleux a rappelé l’importance d’intégrer au mieux le nouveau complexe dans son environnement. Il a expliqué par exemple que les parois extérieures de la piscine seront travaillées avec un type de métal qui devra à la fois rappeler la peau des saumons de la rivière Matane mais aussi refléter la nature aux alentours par un effet de miroir. Le nouveau complexe comprendra deux niveaux, avec des gradins de 132 places assises et une salle multifonctionnelle à l’étage, donnant sur le niveau inférieur, pour permettre d’assister aux compétitions et d’attendre la fin du cours de son enfant dans un espace surplombant le bassin récréatif, doté de jeux d’eau et de plusieurs niveaux de profondeur. Quant au bassin sportif, d’une longueur semi-olympique de 25 mètres et de six corridors de nage, il sera suffisamment versatile pour s’adapter à différentes activités comme des courses et de l’aquagym. Les vestiaires universels seront dotés de 16 cabines individuelles avec douche privée intégrée et de huit cabines familiales plus larges. Le stationnement sera agrandi pour pouvoir accueillir près de 70 véhicules. « On voulait mettre un peu de Matane dans le projet. On veut surtout que ça devienne un petit bijou pour la communauté », a résumé l’architecte.

Les principaux défis

Afin d’atténuer le taux d’humidité dans le bâtiment, l’équipe d’ABCP a rappelé l’importance de la ventilation dans une piscine et le choix indispensable de matériaux adéquats. « On veut intégrer un verre performant pour éviter la condensation sur les parois vitrées. Pour l’enveloppe du bâtiment, on vise un isolant très épais », a mentionné M. Veilleux, en écartant l’idée de la géothermie et de l’énergie solaire à cause du coût. Un habillement intérieur au bois a été choisi à la fois pour des raisons utilitaires de structure mais aussi dans le but d’opter pour une décoration naturelle. Des percées de lumière permettront aux utilisateurs de profiter de l’environnement boisé des alentours. « On a trouvé que le site retenu était incroyable. Il nous a beaucoup inspiré », a reconnu M. Veilleux, en estimant qu’une durée de vie de 52 ans pour une piscine était « exceptionnelle ». Le bâtiment actuel avait été construit en effet dans les années 1960, à l’occasion du 100e anniversaire de la Confédération canadienne. Il souffre aujourd’hui de nombreuses problématiques au niveau de la toiture, du drain ou encore de la ventilation.