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Retour15 février 2019
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Les ATR consultées indépendamment, mais pas celle de la Gaspésie
TOURISME

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Tous les intéressés du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie devront converger vers Matane le 8 avril.
Une grande tournée des régions sera entamée dès le 22 février par la ministre du Tourisme Caroline Proulx « afin d'aller rencontrer, sur le terrain, les acteurs de l'industrie touristique. »
Toutes les régions administratives seront visitées d’ici le mois d’avril, sauf la Gaspésie (un arrêt est prévu aux Îles). D’un autre angle, le Québec compte actuellement 22 associations touristiques régionales (ATR) et 16 d’entre elles auront droit à leur propre visite de la ministre. Sinon, les consultations ont été regroupées pour les deux ATR de la Côte-Nord (Duplessis et Manicouagan), les deux du Nord-du-Québec (Baie-James et Eeyou Istchee) ainsi que pour Tourisme Gaspésie et Tourisme Bas-Saint-Laurent.
La consultation se fera à Matane le 8 avril et seront donc présentes les entreprises de Percé jusqu’à La Pocatière. Les participants de la Gaspésie qui se rendront sur place seront entendus avec ceux du Kamouraska, des Basques, de Rivière-du-Loup, de Rimouski, de La Matanie et de la Vallée de la Matapédia.
Évidemment, la Gaspésie est une région administrative (et touristique) à part entière et plusieurs ont été titillés d’appendre que la consultation serait regroupée avec celle pour le Bas-Saint-Laurent. Parmi eux, le maire de Gaspé qui a envoyé une correspondance à la ministre pour tenter de corriger le tir, plaidant que les réalités économiques et touristiques ne sont pas les mêmes sur les plus de 600 km qui séparent La Pocatière de Percé.
Réponse de la ministre
Questionné sur ce choix, le cabinet de la ministre Proulx souligne que l’Alliance de l’industrie touristique et les Associations touristiques régionales ont été consultées avant de faire ces regroupements. « C’est une tournée ambitieuse alors que la ministre doit en même temps assurer sa présence à l’Assemblée nationale. Le milieu touristique sait faire preuve d’agilité et de créativité et je suis certaine que les entreprises, les associations et les élus se déplaceront pour venir à notre rencontre », précise Marie-Julie Couturier, l’attachée de presse de la ministre du Tourisme, qui rappelle du même coup que les délais sont courts afin que Caroline Proulx puisse revenir à temps avec son bilan de tournée aux assises du tourisme qui se tiendront au début du mois de mai.
Réponse de l’ATR
De son côté, Tourisme Gaspésie convient que la situation n’est pas idéale, mais qu’avec le temps imparti et les contraintes inhérentes à cette vaste tournée, il fallait ultimement faire des choix. « La ministre n’avait pas assez de jours pour rencontrer les 22 ATR […] On a accepté de faire un compromis et de faire une tournée avec les deux régions », explique la directrice générale Joëlle Ross. Cette dernière estime également qu’il serait dommage que le message dévie de sa cible et qu’à la base, cette tournée de consultation partout en province est la bienvenue pour rencontrer les acteurs du milieu. « Il faut voir ça positivement et dans le compromis, on est quand même contents que ce soit à Matane. Les intervenants de Rivière-du-Loup ne doivent pas la trouver drôle non plus, mais il ne faut pas partir en guerre à savoir où elle va et où elle ne va pas », conclut Joëlle Ross.
Il faut également préciser que la tournée est une première étape de consultation d'une démarche plus vaste dont l'objectif est d'alimenter les travaux d'élaboration de la stratégie de croissance économique 2020-2025 en tourisme. Les intervenants auront aussi l’occasion de faire suivre par écrit des avis, commentaires et mémoires un peu plus tard dans le processus. En attendant, tous les intéressés du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie devront converger vers Matane le 8 avril.
En bref
- De mai à septembre 2018, pas moins de 500 000 personnes ont visité la Gaspésie
- Les retombées économiques sont évaluées à 255 millions de dollars
- Le secteur hôtelier a connu un taux d’occupation record de 82% en août 2018 (vs 77% l’année précédente) et de 58% en septembre (contre 53,4% un an plus tôt)
Commentaires
15 février 2019
Alain Pelletier
Ce qui est dommage dans cette situation est le fait que tout chacun utilise le nom de : Gaspésie à tout vent. L'annonce de l'entrée de la Gaspésie est sur un tout autre territoire, à Sainte-Flavie. Il y a aussi : Ma cabane en Gaspésie, qui est située ailleurs, etc. La reconnaissance gaspésienne passe par un copyright de son nom. La Matanie n'est pas la Gaspésie. Le nom Gaspésie est vendeur à travers le monde, nous devrions faire reconnaître notre singularité pour éviter une dilution de nos attraits par d'autres régions ayant flairée une bonne affaire mercantile en utilisant notre nom. Lorsque nous serons reconnus à notre juste valeur, peut-être que les dirigeant daigneront alors nous visiter.