Actualités
Retour07 février 2019
Une collectionneuse matanaise passionnée de pivoines honorée par une fleur à son nom
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Une amoureuse des fleurs de Matane-sur-Mer a été honorée par la création d’une pivoine à son nom par un hybrideur du Québec, pour souligner son implication dans le monde de l’horticulture.
Une retraitée de Matane-sur-mer, Yvette Lapointe, a marqué le monde de l’horticulture en constituant l’une des plus riches collections de pivoines du Québec. Un hybrideur de Saint-Thomas, dans la MRC de Joliette, a voulu souligner sa contribution en baptisant de son nom l’une de ses créations en 2014. Quant au jardin botanique Van den Hende, de l’Université Laval, il s’est occupé de la préservation de plus de la moitié des 750 cultivars de cette jardinière hors pair, déménagés au cours des deux dernières années.
Les promeneurs qui arpenteraient les rues de Matane-sur-mer en cette saison auraient de la peine à imaginer le trésor dont recèle l’une des résidences du secteur, située sur le bord du Saint-Laurent, à proximité de la traverse. Une amoureuse des pivoines, Yvette Lapointe, infirmière à la retraite, y a constitué en près de trente ans une collection d’environ 750 cultivars, dont les floraisons s’étendent de la mi-juin au début du mois d'août. Leurs couleurs foisonnantes et leurs parfums, mélangés aux arômes des lilas qui ornent aussi le jardin, ont pu profiter de la lumière changeante du bord de mer et des odeurs salées du fleuve pour constituer une oasis incomparable de sensorialité, méticuleusement entretenue par la maîtresse des lieux. Profitant de sa retraite en 1993 pour se plonger à corps perdu dans son amour déjà profond pour la pivoine, en partie hérité de sa mère, une grande amante des fleurs, Yvette Lapointe n’a pas ménagé ses efforts pour constituer, en trente ans, au gré de commandes dans différentes maisons, l’une des plus abondantes collections privées du Québec, où certains cultivars remontent même au début du XIXe siècle, dont l’edulis superba, datant de 1824. À noter qu’il existerait dans le monde jusqu’à 5 000 variétés de pivoines.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
La passion des fleurs est omniprésente chez Mme Lapointe, qui conserve méticuleusement plusieurs albums contenant des photos de son jardin fleuri.
Une fleur à son nom et un musée à ciel ouvert
Intarissable sur cette plante vivace rustique, herbacée ou arbustive, qui parsème son terrain sur différentes plates-bandes, cette jardinière passionnée, membre de la Société d’horticulture de Matane, a eu la fierté, en 2014, d’être honorée par une pivoine à son nom, choisie parmi les fleurs de Serge Fafard, propriétaire des Jardins Osiris, à Saint-Thomas de Joliette. Sur la trentaine de fleurs imaginées en 25 ans par l’hybrideur figure ainsi le cultivar Yvette Lapointe, dont la multiplication prendra encore plusieurs années. « C’est une grande dame, que je connaissais depuis longtemps, une femme extraordinaire à qui j’ai voulu rendre hommage avec cette fleur, pour souligner son implication débordante dans le monde de l’horticulture », a expliqué M. Fafard.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
La passionnée d'horticulture matanaise déploie de longs rouleaux sur lesquels figurent l'emplacement des plantes de son jardin.
Plus récemment, au cours des deux dernières années, notamment lors d’un voyage effectué en septembre 2017, 420 pivoines de chez Mme Lapointe ont été déménagées à l’Université Laval, pour être mises en valeur et préservées au cœur du jardin botanique Roger-Van den Hende. L’objectif prioritaire de cette entreprise était la survie de cette impressionnante collection, dont certains cultivars, parmi les plus vieux, ont aujourd’hui disparu du marché. « Quelques plantes ont déjà fleuri l’été dernier. Il n’y a eu aucune perte et nous en prenons le plus grand soin. C’est l’une des collections de pivoines les plus incroyables que j’ai eu l’occasion de découvrir », a précisé la responsable de ce jardin public, Marie-Pierre Lamy.
©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien
Le nom de la plante, une illustration de la fleur et l'origine du cultivar sont méticuleusement répertoriés par la collectionneuse.
« Quand j’ai une passion, je la garde toute ma vie. Je suis une hyperactive alors j’ai toujours besoin de m’occuper d’une manière ou d’une autre. » - Yvette Lapointe
Une retraite hyperactive
Après avoir consacré 40 ans de sa vie au monde de la santé communautaire et des soins infirmiers, notamment à Montréal, Rivière-du-Loup et même aux États-Unis, à New York et San Francisco, Yvette Lapointe, native de Saint-Ulric, est la dernière d’une famille de cinq enfants. Elle profite aujourd’hui de sa retraite à Matane-sur-Mer pour s’adonner à ses passions, comprenant aussi la peinture, la lecture et l’histoire. Méticuleuse, elle présente avec fierté l’imposant travail de recherche entrepris sur son oncle, Arthur-Joseph Lapointe, vétéran des deux guerres mondiales, publié en plusieurs numéros dans la revue Au pays de Matane. Elle continue d’ailleurs à s’impliquer régulièrement comme bénévole à la Société d’histoire et de généalogie.
Elle déploie aussi avec une certaine virtuosité les rouleaux presque plus grands qu’elle où sont soigneusement indiqués les différents plants de son jardin, avec des détails sur l’origine du cultivar et une représentation de la fleur. « Quand j’ai une passion, je la garde toute ma vie. Je suis une hyperactive alors j’ai toujours besoin de m’occuper d’une manière ou d’une autre. J’ai consacré beaucoup de temps à mes plates-bandes et je suis heureuse aujourd’hui que la pérennité d’une partie de ma collection ait pu être assurée », a confié la Matanaise. À en croire la racine grecque du nom de la fleur, issu du dieu guérisseur Péon, son amour pour la pivoine devrait lui garantir une longévité qui pourra lui permettre de verdir encore ses mains pendant plusieurs années.
©Gracieuseté Jardin botanique universitaire Roger-Van den Hende
Le jardin botanique universitaire Roger-Van den Hende a mis en valeur une partie de la collection de la Matanaise à l'Université Laval, dans un espace accessible au public.
Commentaires
8 février 2019
Lucie Pepin
Toute mon admiration à cette grande dame que j’ai eu l’occasion de fréquenter à quelques reprises lors d’activités de la Société québécoise de la pivoine. Très dynamique, elle est toujours intéressée à ce qui se passe dans le domaine de la pivoine. Au plaisir de la revoir encore et encore parmi nous. Félicitations Madame Lapointe!
9 février 2019
Guy Pelletier
Chère Mme Lapointe, Je me souviens de vous,alors que je tentais de faire mon arbre généalogique, vous êtes venu vers moi au local de Matane et m’avez gentilement offert votre aide. J’ ai été estomaqué de voir quelqu’un d’aussi généreux de son temps pour me venir en aide. Je garde un excellent souvenir de vous et cet été je me propose de vous rendre visite. Je demeure à Matane et il me ferait plaisir de jaser avec vous. Nos familles se connaissent bien et pourront échanger de bons souvenirs. Au plaisir de se voir à l’été.