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28 février 2018

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Cri du cœur des employés du Sentier de l'Espoir

©Photo TC Media - Dominique Fortier

Exaspérés par le climat malsain qui s'est installé à leur lieu de travail, le personnel du Sentier de l'Espoir exige la démission de tous les membres du conseil d'administration, jugeant qu'ils sont les grands responsables de la crise qui perdure depuis plusieurs mois.

Le Sentier de l'Espoir est un centre d'hébergement de transition multiclièntele qui offre des services d'écoute, d'accompagnement et de répit autant à des gens aux prises avec l'itinérance que des hommes victimes de violence conjugale ou des toxicomanes en processus de réinsertion. « Notre mission est très large. Nous accueillons des personnes en détresse qui peuvent nous être référés autant par le CLSC, le département psychiatrique de l'hôpital des Monts ou la Sûreté du Québec qui sont tous des partenaires avec qui nous travaillons régulièrement », expliquent les travailleurs.

Le 9 février dernier, les employés du Sentier ont été avisés par le conseil d'administration que tous les résidents devaient être relocalisés dans d'autres ressources et qu'aucun nouveau résident ne pouvait être accueilli. Quatre jours plus tard, le conseil d'administration annonçait à quelques employés que le centre d'hébergement devançait sa période de fermeture estivale, évoquant des travaux de rénovation et de réorganisation. « Nous sommes en plein hiver. C'est le pire moment pour fermer. Pour ce qui est des réparations, nous avons déjà vu pire et nous sommes restés ouverts malgré tout. C'est une décision injustifiable et surtout, dangereuse pour les personnes que nous accompagnons », expliquent les employés.

Bien que le centre d'hébergement ferme habituellement ses portes pour une période de trois mois chaque année en saison estivale, le personnel craint que cette fois-ci, la fermeture pourrait être beaucoup plus longue. « Nous sommes dans le flou total. Le conseil d'administration dit une chose et son contraire. À ce moment-ci, il est impossible de savoir avec certitude ce que planifie le conseil d'administration. »

Climat de tension

Sylvie, Annie, Léna, André, Lise et Marcel ont décidé de vivre avec les conséquences d'une sortie publique, estimant que la situation actuelle a atteint un point de non-retour. « Tout a commencé en septembre dernier alors que le conseil d'administration est débarqué au Centre pour rencontrer l'ensemble des employés. On disait qu'on voulait écouter nos propositions. Rapidement, nous nous sommes aperçus que l'objectif était tout autre. Des membres du conseil critiquaient ouvertement notre directrice pour qui nous avons le plus grand respect et qui a restructuré le Sentier à elle-seule à son arrivée après une longue fermeture. »

Le conseil d'administration a ensuite multiplié ses présences au Sentier de l'Espoir où chaque rencontre devenait de plus en plus tendue. « On nous a interdit de faire du bénévolat au centre en-dehors de nos heures de travail, on discréditait notre travail, on nous accusait de manipuler les payes, on nous menaçait de nous couper des heures, on tentait de nous liguer contre notre directrice. On nous a aussi dit de se méfier de nos partenaires au CLSC et on nous a même fait miroiter des abolitions de poste », racontent les employés.

Le personnel du Sentier de l'Espoir en est arrivé à l'hypothèse que les véritables raisons de cette attitude du conseil d'administration étaient davantage personnelles que professionnelles. « Nous sentons que ces gens ne comprennent pas le travail que nous faisons au centre et que les décisions prises ne reflètent pas le meilleur intérêt de notre clientèle. Ils agissent de façon irrespectueuse et, à notre humble avis, n'ont pas les compétences pour administrer le Sentier. »

©Photo Gracieuseté

Le Sentier de l'Espoir est un centre d'hébergement situé à Sainte-Anne-des-Monts faisait partie du Groupe d'action sociale et psychiâtrique. Le centre de jour qui fait aussi partie du GASP n'a pas été affecté par cette fermeture.

Les employés estiment que la crise actuelle dans laquelle le centre d'hébergement est plongé  a été provoquée par les actions des membres du conseil d'administration. « C'est quand même incroyable que les administrateurs d'un centre qui traite une clientèle aux prises avec des problèmes de santé mentale causent une crise qui pousse du personnel à devoir quitter pour préserver leur propre santé mentale. »

Estimant que le lien de confiance est entièrement brisé, les employés demandent donc que le conseil d'administration démissionne en bloc. « Nous souhaitons aussi que le CISSS-Gaspésie, qui est notre principal bailleur de fonds, se penche aussi sur la situation. Cette fermeture sauvage a des répercussions sur une clientèle fragile. Nous nous faisons interpeller par des gens dans la rue qui n'étaient pas au courant de la fermeture du centre. Nous devons composer avec ça en plus des propres frustrations et inquiétudes que nous vivons. Oui, nous voulons la réouverture du centre, mais pas à n'importe quel prix. »

Les employés qui, pour plusieurs, travaillent depuis de nombreuses années au Sentier de l'Espoir, se considèrent comme une famille et ont à cœur la mission de l'organisme. « Nous avons toujours fait notre travail avec rigueur et compassion, tout comme notre directrice. Nous ne comptons pas les heures bénévoles que nous avons mises pour aider nos  résidents. Nous sommes des professionnels diplômés en intervention. Nous pourrions tous nous trouver un autre emploi dans le réseau de la santé. Si nous nous battons en ce moment, c'est parce que nous croyons sincèrement à la mission du centre. »

Rejoint brièvement par téléphone, le président du conseil d'administration, Steeve Roy, a expliqué que la fermeture devancée était principalement due à des travaux de rénovation. « Nous voulons implanter un système de caméra, faire une nouvelle pièce pour les patients et faire du plâtrage et de la peinture. Il y a également eu un problème avec les eaux usées. Il y a aussi de la réorganisation et de la logistique à l'interne à régler. »

Après une minute de conversation, le président du conseil d'administration a mis fin à l'entrevue évoquant être déjà en rencontre. Il a été impossible de lui reparler par la suite.

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