15 octobre 2018

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©Gracieuseté Picbois Productions

Un extrait du film documentaire « Bagages », traitant de l’intégration de jeunes migrants au Québec, et qui sera présenté cette semaine à Matane et Sainte-Anne-des-Monts.

Des adolescents de l’école secondaire Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont (PGLO), fraîchement débarqués à Montréal, dévoilent le récit de leur migration et de leur intégration au Québec à travers des ateliers d’art dramatique organisés dans leur école. La sagesse avec laquelle ils présentent leur parcours de vie regorge d’une authenticité désarmante. D’une durée de 52 minutes, le documentaire réalisé par le Québécois Paul Tom, né de parents cambodgiens dans un camp de réfugiés en Thaïlande, très attaché à la thématique du questionnement identitaire, tire son origine dans le projet de pièce de théâtre développé par la professeure d’art dramatique Mélissa Lefebvre, de l’école secondaire PGLO. Touchée par les histoires de ces jeunes migrants, par leur résilience et leur humanité, l’enseignante a voulu leur donner la parole à travers la pièce « Bagages », dont le documentaire tire son nom, durant laquelle les élèves racontaient leur parcours migratoire.  

« Devant un matériel si riche et authentique, j’étais béni des dieux. Tout ce que j’avais à faire, c’était de tourner la caméra vers ces jeunes et Mélissa. » - Paul Tom, réalisateur du film « Bagages »

De la pièce au film

« L’intention générale était d’abord de créer un sentiment d’appartenance pour ces élèves nouvellement arrivés au Québec. Nous voulions leur donner une chance de raconter leur histoire et par le fait même, celle des 50 000 immigrants arrivés chaque année dans la province », a déclaré Mme Lefebvre. Impressionné par ce travail ayant permis aux jeunes de raconter leurs histoires de déracinement, de deuils et d’intégration, le réalisateur Paul Tom a travaillé alors avec l’enseignante pour transformer la pièce en objet cinématographique.

« Devant un matériel si riche et authentique, j’étais béni des dieux. Tout ce que j’avais à faire, c’était de tourner la caméra vers ces jeunes et Mélissa », a déclaré le réalisateur. Pendant les huit mois du tournage, ce dernier a eu l’occasion, selon ses dires, d’entendre « une myriade de phrases percutantes, d’histoires chargées et de réflexions lumineuses ». « J’ai appris le sens des mots courage et volonté. J’ai vu l’humanité dans le regard et les gestes des enseignants », a-t-il ajouté en évoquant les moments de joie, d’inspiration, les éclats de rire et les instants de fragilité vécus auprès de ces jeunes.

Une tournée en Gaspésie

Du 15 au 26 octobre, le réalisateur Paul Tom viendra présenter son film dans 10 villes du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. L’ensemble de la population est invité à profiter de ces projections publiques pour voir le film sur grand écran et pouvoir échanger avec le réalisateur. Plusieurs projections scolaires auront lieu aussi grâce à une aide de la Direction des services d’accueil et d’éducation interculturelle. La tournée est née d’une initiative concertée entre différents services d’accueil pour les nouveaux arrivants et des organismes interculturels de la région. Le film sera projeté au Cégep de Matane le mardi 16 octobre à 19 h puis à la Maison de la culture de Sainte-Anne-des-Monts le mercredi 17 octobre à 19 h.