Report des travaux de la marina de Matane à l’automne 2019 : la saison prochaine compromise ?

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Le président du club de yacht, Steven Grant, s’est réjoui de voir la Ville de Matane faire avancer le dossier des travaux de la marina, dont elle est propriétaire, mais n’a pas caché sa déception face aux nouveaux retards qui pourraient mettre en péril la prochaine saison.

À la suite de l’annonce, le lundi 20 août, à l’occasion du dernier conseil de Ville, d’un report des travaux de la marina de Matane à l’automne 2019, le commodore du club de yacht, Steven Grant, n’a pas caché sa déception de voir la saison nautique 2019 compromise tout en saluant la volonté de la Ville de faire avancer le dossier.

Lundi dernier, le conseil municipal de Matane a adopté une résolution concernant le dépôt d’une demande de certificats d’autorisation du ministère de l’Environnement dans le cadre des travaux de dragage et de remplacement des gabions à la marina de Matane, évalués à 3,2 M$. Le club de yacht, dans l’état de détérioration actuelle du site, datant de 1983, est incapable de pouvoir utiliser les nouveaux quais flottants entreposés à l’extérieur depuis le 15 mars 2018, et qui avaient nécessité des investissements de 480 000 $. Saluant la volonté de la Ville de faire bouger les choses, son président, Steven Grant, s’est néanmoins montré déçu par le report de travaux qu’il aurait espéré voir s’accomplir dès cet automne.

Des travaux prévus à l’automne 2019

Conscient de l’état de délabrement actuel des quais flottants, vieux de 35 ans, Jérôme Landry a reconnu que la mise à l’eau de ces équipements, à chaque printemps, présentait davantage de problématiques. « Peut-être même qu’au printemps prochain, on va se rendre compte qu’on n’est pas capable de les réinstaller à cause de leur détérioration. On est vraiment rendu à l’extrême limite de l’utilisation possible des ces infrastructures, mais nous pensons que le ministère de l’Environnement sera plus réceptif à des travaux à l’automne 2019 plutôt qu’au printemps, où le niveau de l’eau est très élevé et où la période de montaison des saumons arrive très vite », a expliqué Jérôme Landry, selon qui les nouveaux quais flottants pourraient être ainsi prêts pour la saison nautique 2020.

©Stéphane Quintin - L'Avantage Gaspésien

Une partie des gabions, dont l'état d'affaissement saute aux yeux, devrait être remplacée par des enrochements.

Estimés à 3,2 M$, les travaux devraient comprendre le dragage de la marina ainsi que la réfection des murs de gabions actuels, qui seraient remplacés par un enrochement sur lequel pourront être fixés les nouveaux pontons déjà reçus et qui ne devrait pas empiéter sur le bassin de navigation. À la charge de la Ville de Matane, propriétaire des lieux loués par le club de yacht, les travaux de la marina traînent déjà depuis plusieurs années, les premiers avertissements sur son état ayant été envoyés à la Ville dès 1997, selon Steven Grant. Jérôme Landry a précisé qu’il tenterait d’aller chercher de l’argent dans le cadre de la Stratégie maritime du Québec ainsi qu’auprès du gouvernement fédéral. À noter que les gabions du côté de la route 132, qui dépendent du ministère des Transports, ne sont pas concernés pas les travaux et sont soumis à des normes différentes.

La prochaine saison compromise ?

Le dragage de la marina pourrait en permettre l'accès à marée basse.

Pour le président du club de yacht de Matane, Steven Grant, qui a mentionné que la réfection des vieux quais actuels pouvait coûter chaque année jusqu’à 10 000 $, il ne faudrait pas que le dossier prenne trop de retard pour éviter aux nouveaux quais flottants dont le club a fait l’acquisition récemment de se détériorer sans même avoir eu le temps d’être utilisés. « Chaque printemps, depuis plusieurs années, on se demande si la saison va être encore possible, non seulement en raison de l’état des vieux pontons mais aussi des murs de gabions qui s’écroulent et de l’ensablement de la marina, qui ne nous permet pas d’accueillir autant de monde qu’on le souhaiterait », a-t-il souligné en évoquant par exemple qu’en raison des sédiments, la navigation n’était plus possible dans le bassin à marée basse et que plusieurs voiliers s’étaient vus refuser l’accès pendant l’été.

« Lors du dernier dragage, en 2003, 5 000 m3 de sable avaient été enlevés. Les travaux actuels prévoient d’en retirer près de 21 000 m3, ce qui permettrait de faire passer la profondeur du bassin, lors des plus grandes marées basses, à 2,1 mètres », a expliqué M. Grant. Les travaux permettraient aussi de faire monter le nombre d’emplacements à 80 et d’accueillir plus de plaisanciers. À ce sujet, le nombre de nuitées à la marina est monté cette année à 270, soit plus que l’année passée mais pratiquement deux fois moins qu'à la suite du précédent dragage.

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