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07 août 2018

Une famille de Matane revenue transformée d’Haïti remercie la population pour son soutien

©Photo gracieuseté

Gaétan Lavoie, Jacinthe Savard et Anne-Andrée Lavoie, leur fille, ont fait partie d’une équipe de neuf bénévoles de la région de Québec et de Matane ayant participé à une mission humanitaire à Port-au-Prince, en Haïti, du 17 juin au 1er juillet. Ils ont tenu à remercier des Matanais pour leur soutien et à sensibiliser la population à l’importance de ce bénévolat.

L’histoire du foyer Notre-Dame-de-Lourdes, dans la banlieue de Port-au-Prince, en Haïti, voit le jour vers 2002 grâce au dévouement d’une travailleuse sociale ayant décidé d’offrir une chance à des enfants des rues laissés à eux-mêmes, Maud Laurent, persuadée qu’on ne naît pas délinquant mais qu’on peut le devenir à la suite d’un choc ou d’une situation sociale désespérée. Elle fonde et dirige le foyer depuis cette année-là, où vivent aujourd’hui près de 150 orphelins et enfants abandonnés par leurs parents, incapables de subvenir à leurs besoins. À la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’établissement doit s’agrandir en raison du nombre d’enfants à secourir et devient à lui seul un petit « village », créé en 2011 pour offrir de meilleures conditions de vie aux enfants recueillis, et dont l’objectif serait de gagner en autonomie grâce à la vente de produits artisanaux et de produits de la ferme ainsi qu'en offrant des cours.

Malgré leurs carences affectives et sanitaires, ils ont l’espoir et la volonté de voir leur situation s’améliorer par le biais de l’éducation, sans quoi c’est la rue qui les attend. -Jacinthe Savard, enseignante au Cégep de Matane

En attendant, l’établissement dépend beaucoup de l’aide humanitaire et c’est dans l’enceinte de ce foyer éducatif que neuf Québécoises et Québécois sont venu(e)s s’investir pour une mission du 17 juin au 1er juillet derniers, avec le principal objectif de construire un mur en béton autour de l’orphelinat, dans le but d’assurer la sécurité des enfants. Parmi ces bénévoles figurent notamment Sandra Michaud, de Saint-Ulric, Chloé Gauthier et Pauline Harrisson, d'origine matanaise, et trois membres d’une même famille de Matane, le médecin Gaétan Lavoie, Jacinthe Savard, enseignante en Soins infirmiers au Cégep de Matane et leur fille Anne-Andrée. Ils sont tous sortis transformés de l’expérience vécue sur place, pour laquelle plusieurs Matanais s’étaient engagés à travers le soutien accordé à l’organisme québécois FENDLI (Foyer éducatif de Notre-Dame-de-Lourdes international), fondé pour venir en aide à l’institution haïtienne située à Croix-des-Bouquets, dans la banlieue de Port-au-Prince.  

©Photo gracieuseté

Les neufs participants à la mission humanitaire de cet été : Chloé Gauthier, Lydia Tremblay, Gaétan Lavoie, Pauline Harrisson, Sonia Vallée, Anne-Andrée Lavoie, Jacinthe Savard, Sylvie Laurendeau et Sandra Michaud.

Une aide humanitaire de 400 kg de matériel   

Avec 400 kg de dons (882 livres), sans compter leurs bagages personnels, les neuf bénévoles ne sont pas passés inaperçus à l’aéroport. En plus des 6 000 $ de dons récoltés en argent, le groupe est parvenu à transporter sur place plusieurs caisses de matériel contenant notamment des médicaments, des produits d’hygiène, des livres et des jeux pour les enfants ou encore du tissu et des vêtements. Quant à l’argent recueilli auprès de la population, il a servi en grande majorité à l’achat de matériaux et à l’emploi d’ouvriers pour la construction du mur entourant le foyer d’accueil. En plus de s’investir dans ces travaux-là, les bénévoles ont aussi dispensé de nombreux soins de santé, animé des ateliers de peinture et de conversation anglaise ou encore ont pris part à des ateliers éducatifs sur la puberté et la contraception, alors que le VIH affecte 2,2 % de la population haïtienne âgée entre 15 et 49 ans, selon un rapport du ministère de la Santé publique et de la Population publié en 2016.  

©Photo gracieuseté

Les neuf bénévoles partis en Haïti ne sont pas passés inaperçus à l'aéroport avec leurs 400 kg de dons à transporter.

Un regard différent sur le quotidien

Éblouis par la capacité de résilience de ces enfants, par leur générosité, leur ouverture aux autres, leur empathie et leur capacité d’accueil, les différents bénévoles partis en Haïti sont revenus transformés par leur expérience. « J’ai été très impressionnée par la force de caractère des enfants rencontrés sur place. Ils nous ont accueillis les bras grands ouverts, eux qui n’ont presque rien, et ont fait preuve d’une attention exceptionnelle. Lorsqu’on ouvrait le dispensaire par exemple, leur besoin d’affection les poussait à venir nous voir pour leur trouver des petits bobos à soigner et quand on leur donnait des médicaments, ils cherchaient à les partager avec les autres enfants. Ils étaient toujours très attentifs aux besoins des autres, très soudés, et ne se privaient pas de jeux, de sourires et de chants, malgré leurs conditions de vie difficiles », a témoigné Jacinthe Savard.

©Photo gracieuseté

Le principal objectif de la mission humanitaire était la construction d'un mur en béton autour du foyer d'accueil pour la sécurité des enfants.

Marquée par le sens des responsabilités appris très tôt par ces enfants, dont les plus âgés doivent se charger des plus jeunes, l’enseignante en Soins infirmiers du Cégep de Matane a relevé chez eux une soif d’apprendre inhabituelle, les enfants ayant conscience qu’ils pourront échapper à leur condition grâce aux études. « Malgré leurs carences affectives et sanitaires, ils ont l’espoir et la volonté de voir leur situation s’améliorer par le biais de l’éducation, sans quoi c’est la rue qui les attend », a-t-elle rappelé. « J’ai été très marquée aussi par leur sens du partage, les vêtements étant prêtés les uns aux autres, et par leur propre notion de ce qui est essentiel ».

Chloé Gauthier, Lydia Tremblay et Anne-Andrée Lavoie au milieu des enfants du foyer d'accueil.

Sensibiliser la population à cette réalité-là

À travers les remerciements adressés à la population matanaise pour son soutien lors de la collecte de fonds ayant précédé la mission humanitaire de cet été, les bénévoles partis au foyer d’accueil ont voulu aussi sensibiliser les gens à ces réalités, en expliquant qu’à travers l’organisme FENDLI, n’importe qui pouvait présenter un projet pour s’investir dans cette communauté. Un camp d’initiation à l’art et à la musique était d’ailleurs en cours cet été. Quant à Anne-Andrée Lavoie, âgée de 23 ans et détentrice d’un baccalauréat en sciences du langage, elle est bien déterminée à y retourner cette année avec sa mère, pour de nouveau donner un peu de leur temps à ces enfants. « Tu ne peux pas te rendre là-bas et tourner la page, comme si tu cochais une petite case sur ton plan de vie imaginaire. J’ai laissé un peu de moi en Haïti durant mon expérience et je ne pouvais pas ne pas y retourner », a expliqué Jacinthe Savard.

©Photo gracieuseté

Marquée par son expérience, Anne-Andrée Lavoie repartira durant l'année à l'orphelinat avec sa mère.

Le groupe a tenu à remercier tous les donateurs ayant soutenu leur projet, parmi lesquels se trouvaient JOB artiste-peintre, Bibiane Caouette, les Entreprises d’électricité JMN, la Pharmacie Proxim, la Papeterie Bloc-notes, l’Afeas, le café Aux Délices, les Folies de Julie, l’An-tête coiffure, Coiffure L’Ynédit, la bijouterie Doucet, la clinique JP Bouffard, la Fabrique et le député Pascal Bérubé. Il est possible d’obtenir plus d’informations sur le foyer d’accueil et l’organisme québécois qui le soutient en se rendant sur le lien suivant : https://fendli.org/.

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