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24 avril 2018

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

La pêche au bar rayé étendue au nord de la Gaspésie

EN COLLABORAION AVEC DOMINIQUE FORTIER - La population de bar rayé de la rivière Miramichi prend de l’ampleur et, conséquemment, le ministère de la Faune vient tout juste de proposer d’étendre cette pêche sportive réservée jusqu’ici au sud de la Gaspésie.

Officiellement, les nouvelles modalités ne sont toujours pas entérinées et quelques consultations restent à être menées, mais ce n’est qu’une question de temps avant que le feu vert ne soit donné. On propose à priori que dès le début de la prochaine saison, qui doit avoir lieu le 15 juin, la pêche au bar rayé sera possible dans un secteur plus vaste et comprendra dorénavant le nord de la Gaspésie et une partie du Bas-Saint-Laurent. Les amateurs pourront donc taquiner le poisson à l’Est de la ligne imaginaire reliant Forestville à Mont-Joli. Présentement, la pêche n’est autorisée qu’à partir de la Baie-des-Chaleurs entre le pont de Campbellton jusqu’à l’extrémité du Cap-Gaspé, au bout de la péninsule.

Qui plus est, le ministère propose que la limite quotidienne de prises puisse passer de deux à trois. Enfin, les pêcheurs du barachois de la rivière Malbaie seront heureux d’apprendre qu’eux aussi pourront bientôt conserver leurs prises alors qu’ils devaient les remettre à l’eau depuis la réouverture de cette pêche en 2013. Toutes les autres modalités devraient rester les mêmes. « Ce qu’on veut en fait c’est d’informer les gens sur nos intentions étant donné qu’on a beaucoup de demandes sur les nouvelles règlementations au bar rayé. Au lieu d’attendre d’avoir terminé tout le processus de consultation, on donne tout de suite l’info sur ce qu’on propose pour laisser du temps aux gens pour se préparer », explique la biologiste du ministère, Valérie Bujold.

Les consultations à propos de ces propositions sont toujours en cours avec les organismes du milieu, dont les branches locales de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs et de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, le conseil régional de l'Environnement, les communautés autochtones ou encore les zecs. Les modalités de pêche sportive au bar rayé retenues suite aux consultations seront annoncées avant le début de la pêche, prévu pour le 15 juin.

Population en hausse

Deux populations de bar rayé sont recensées au Québec. Celle du sud du golfe qui se reproduit dans la rivière Miramichi et l’autre dite du fleuve, qui elle se retrouve plus en amont et qui demeure protégée en vertu de la Loi sur les espèces en péril. On évalue d’ailleurs que la population de la rivière Miramichi a plus que triplé dans la dernière année pour atteindre quelque 900 000 individus. Des indices d’abondance ont été mis en place pour la population du fleuve, mais aucun recensement précis n’est disponible pour l’instant.

« Cette ligne qu’on propose [entre Mont-Joli et Forestville] correspond à l’endroit de chevauchement des deux populations. À l’Est, ce sont des bars rayés – presque en exclusivité – qui proviennent du sud du golfe. À l’Ouest de cette ligne, on se rapproche de l’autre population et il y a de très bonnes chances d’en pêcher et c’est pourquoi on la conserve totalement fermée. Même la remise à l’eau demeure interdite », explique Valérie Bujold.

Danger pour les saumons?

Avec cette recrudescence du bar rayé, plusieurs se questionnent sur l’incidence de cette cohabitation avec d’autres espèces, notamment le saumon. Questionnée sur le sujet, la biologiste cite une étude menée par Pêches et Océans entre 2013 et 2015 sur la prédation potentielle sur les saumoneaux et les saumons juvéniles dans l’estuaire Miramichi.

Sur trois ans, environ 1 800 estomacs de bar rayé ont été examinés pour en étudier leur contenu entre mai et juin, ce qui correspond à leur période de reproduction ainsi que la période de dévalaison des jeunes saumons de la rivière Miramichi. « Environ 2% des estomacs contenaient des saumoneaux, et ce, de façon pas très abondante. Les proies  principales étaient vraiment l’éperlan et le gaspareau. Le saumon était plutôt une proie alternative, voire accessoire, dans de petites périodes. »

Rappelons enfin qu’il n’est pas rare d’observer des bars rayés dans l’estuaire des rivières, ce dernier fréquentant les zones côtières. Si leur présence semble augmenter directement dans les rivières, les recherches se continueront pour bien documenter le phénomène.

« Il y a définitivement beaucoup plus de saumons que de bars et dans les trois rivières de Gaspé, ce fut anecdotique dans les dernières années. Mais on continuera cet été de se documenter sur l’alimentation des bars rayés en rivière », conclut Valérie Bujold.

D’ailleurs, le ministère de la Faune sonde également ses partenaires et les communautés autochtones concernées sur la possibilité de permettre, dès l’été 2019, la pêche au bar rayé dans les rivières qui se déversent dans le secteur de la zone 21, à l’Est de cette ligne reliant Forestville à Mont-Joli.

Réactions positives en Haute-Gaspésie

Après deux demandes en trois ans afin d'obtenir le droit de pêcher le bar rayé sur le côté nord de la péninsule, la Haute-Gaspésie se réjouit de cette annonce. « C'est extraordinaire comme nouvelle. Le bar rayé est un poisson combatif et agréable à pêcher. Étant moi-même un pêcheur régulier, je me déplaçais souvent dans le coin de Chandler ou Carleton-sur-Mer pour pratiquer ce sport. Maintenant, les gens pourront s'arrêter en Haute-Gaspésie pour le faire. Ça peut représenter des retombées économiques intéressantes pour nos restaurateurs et hôteliers. »

Même son de cloche pour le maire de Saint-Maxime-du-Mont-Louis, Guy Bernatchez, qui applaudit cette nouvelle. « C'est un poisson très plaisant à pêcher et pas mauvais du tout en papillote sur le barbecue. Ça représente un nouveau moteur économique touristique pour la Haute-Gaspésie puisque les pêcheurs sportifs adorent le bar rayé. »

En 2016 et en 2017, les élus de la Haute-Gaspésie avaient essuyé des refus à la suite de demandes de réouverture de la pêche au bar rayé. On répondait alors au ministère de la Faune que l'échantillonage n'était pas encore entièrement analysé et que des résultats étaient attendus à l'hiver.

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