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13 juillet 2017

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Réagir ou subir ?

©Photo TC Media – Archives

LIBRE OPINION. Saviez-vous que nous avons un défaut ? Je vous vois esquisser un sourire. Eh oui ! Je sais bien que nous n’avons pas qu’un seul défaut, du moins en ce qui me concerne. Mais nous en avons au moins un qui nous est commun : nous attendons souvent qu’il soit trop tard pour réagir.

Qu’il s’agisse de notre état de santé, de nos finances ou de nos relations, nous étirons l’élastique jusqu’à ce qu’il pette et alors nous regrettons de ne pas avoir été prévoyants, de ne pas avoir agi lorsqu’il en était encore temps.

Certes cette règle n’est pas absolue, car il y a toujours des exceptions. Mais, généralement, nous avons cette propension à laisser aller les choses comme si elles allaient s’arranger d’elles-mêmes.

Prenons un exemple qui fait la manchette des journaux depuis des mois : La Fabrique St-Germain de Rimouski connaît, comme toutes ses Sœurs, des difficultés financières : ses revenus décroissants ne réussissent pas à rencontrer ses dépenses qui ne cessent de croître… son parc immobilier demande des coûts de chauffage et d’entretien astronomiques… les pratiquants dominicaux ne viennent plus à la cathédrale faute de stationnements à proximité… malgré les appels, mille fois répétés, la dîme n’entre plus qu’au compte-gouttes… et on se surprend que ses gestionnaires jettent la serviette devant les millions qu’ils n’ont pas pour sauvegarder l’église-mère!

Voyez-vous, dans ce cas type, comme dans toute autre situation similaire, il est coûteux de trop attendre, de laisser les choses péricliter au point qu’on ne puisse plus réagir.

Ce ne sont pas les gestionnaires qu’il faut blâmer dans pareil cas, ce sont les contribuables qui ont le pouvoir d’influer sur la destinée de ces éléphants blancs. Eh oui, ces derniers ne souscrivent plus ou si peu au maintien de temples jadis édifiés par et pour l’ensemble de la collectivité. Il leur faut donc assumer les conséquences de ce désistement.

En lisant ce qui précède, vous aurez compris que la Matanie, comme partout ailleurs, ne pourra être épargnée. Toutes les Fabriques qui la composent devront – et je prie pour que ce soit dans un avenir prochain – prendre des décisions, difficiles certes mains nécessaires, sur ces églises qui grugent, année après année, le mince capital encore disponible.

Si l’on n’agit pas sans tarder en ne conservant que le minimum de temples requis pour nous rassembler aux grands jours (Noël, funérailles, Pâques, mariages et baptêmes), nous allons les perdre TOUS!

Prophète de malheur, s’écriront certains. Non! Lucide et soucieux d’une gestion qui permettra à notre Église de se donner les lieux et services dont Elle aura besoin encore dans 20 ans.

Certains diront qu’il aurait été préférable que je m’abstienne d’aborder un tel sujet sensible. Peut-être ? Mais parce que j’aime cette portion du Peuple de Dieu confiée à ma charge et parce que je souhaite plus que tout que les bulldozers ne détruisent pas ce que nos ancêtres ont construit, je souhaite que les élus(es) de nos Municipalités et de nos Fabriques s’attablent sans tarder afin de sauvegarder ces édifices appartenant à la collectivité.

Des initiatives exemplaires à ce titre sont à leur portée un peu partout dans le Québec. Sauront-ils s’en inspirer ? Et s’en inspirer avant qu’il ne soit trop tard pour réagir !

Normand Lamarre, prêtre curé

Secteurs de Matane et des Grands Vents

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