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20 avril 2018

Des dialysés à bout de souffle réclament un point de service d'hémodialyse à Matane

©Photo depositphotos.com / Sudok1

Des résidents dialysés de la Matanie ont été invités mardi dernier par le député Pascal Bérubé à partager leur situation « inéquitable », alors que la région apparaît désavantagée par le CISSS en ce qui concerne l’installation d’un point de service en hémodialyse.

Le député péquiste de Matane-Matapédia-Métis, Pascal Bérubé, a souhaité souligner cette semaine « l’iniquité de traitement » de plusieurs citoyens de sa circonscription confrontés à un manque de services en hémodialyse, alors même que six fauteuils spécialisés ont déjà été installés à Gaspé, Sainte-Anne-des-Monts et Maria, et qu’un nouveau service ouvrira ses portes au centre hospitalier régional du Grand-Portage, à Rivière-du-Loup.

« Je me réjouis pour ces différentes municipalités mais il y a une question d’équité à respecter. Il est inadmissible que pour des dialysés de ma circonscription, la solution qui leur est proposée soit un déménagement vers Rimouski ! Quel message cela renvoie-t-il à mes concitoyens ? Je veux faire connaître cette réalité-là », s’est emporté M. Bérubé, qui s’est dit particulièrement touché par ce combat.

Les seules solutions qui me restent sont de déménager à Rimouski, de continuer à rouler 900 km par semaine ou de mourir chez nous. -Reynold Henley, résident de Saint-Jean-de-Cherbourg

Mourir chez soi, déménager ou conduire 900 km par semaine

Parmi les dialysés de Matanie, Reynold Henley, âgé de 62 ans et résident de Saint-Jean-de-Cherbourg, doit se rendre à Rimouski trois fois par semaine pour son hémodialyse, représentant près de 900 km de route, auxquels s’ajoutent les heures d’attente à l’hôpital. Souffrant d’insuffisance rénale depuis près de huit ans, il avait pu bénéficier pendant les premières années d’une dialyse péritonéale, effectuée à domicile durant la nuit, mais a dû passer depuis à un traitement par hémodialyse, une autre méthode nécessitant un circuit de circulation sanguine extra-corporelle.

« J’avais espéré pouvoir intégrer le point de service de Sainte-Anne-des-Monts, situé à seulement 74 km de chez moi, mais on m’a répondu qu’il n’y avait plus de place. Le rêve serait d’avoir nous aussi deux chaises d’hémodialyse à Matane. C’est ce que j’attends de cette réunion. Pour le moment, les seules solutions qui nous restent sont de déménager à Rimouski, de continuer à rouler 900 km par semaine ou de mourir chez nous », a déploré M. Henley.

Une situation intenable pour les patients de Matanie

Parmi les autres dialysés présents à la rencontre pour témoigner des difficultés de leur quotidien, Antonin Fillion, âgé de 71 ans et résident de Matane, doit aussi se faire suivre à Rimouski, où le Dr Lebel lui a conseillé, selon son témoignage, de venir déménager dans le cadre de sa dialyse. Ne pouvant plus bénéficier de dialyse péritonéale, il doit cumuler lui aussi les kilomètres et remarque avec amertume que le compteur de son auto, neuve de moins d'un an, affiche déjà 21 000 km. À noter qu'en contrepartie, des remboursements sont effectués, selon lui, pour un montant proche de 500 $ par mois.

« Comme on me recommande de ne pas conduire en sortant de dialyse en raison des risques de chute de tension, ma conjointe est obligée de m’accompagner à Rimouski pour pouvoir redescendre jusque chez nous. On a beau m’avoir recommandé de déménager, je ne tiens pas à vendre à perte ma maison de Petit-Matane, à laquelle je suis attaché », a terminé M. Fillion.

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