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09 novembre 2017

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Le coût de la générosité en Haute-Gaspésie: les commerçants sollicités

©Photo TC Media – Dominique Fortier

On sait tous que les entreprises de la Haute-Gaspésie sont régulièrement appelées à contribuer à leur milieu que ce soit sous forme de dons en argent, de matériel ou de temps. Mais est-ce qu'on sait à quel point celles-ci sont sollicitées?

NDLR: La quasi-totalité des entreprises du territoire sont sollicitées à un moment ou à un autre. Le présent article aurait pu être réalisé avec l'une ou l'autre de ces entreprises. Bien qu'on aurait pu parler des coopératives ou des fondations dont une partie de leur mission est de redonner à la communauté, on voulait mettre davantage l'accent sur les entreprises exclusivement. Toutefois, pour les besoins de la cause, on s'est limité à quatre commerçants.

Pour lire le premier article de ce dossier: Le coût de la générosité en Haute-Gaspésie: point de vue des solliciteurs, on clique ici.

La microbrasserie Le Malbord est une jeune entreprise qui existe depuis à peine trois ans ce qui n'empêche pas les demandes de commandites et de dons de fuser de toutes parts. « J'estime qu'on reçoit entre 50 et 100 demandes par année. C'est devenu tellement fréquent que nous avons conçu un formulaire que nous mettrons en ligne sous peu. Seulement en 2016-2017, nous avons  répondu positivement à 27 demandes, ce qui représente 7 135 $ », explique une des copropriétaires, Caroline L'Archevêque.

Évidemment, des choix doivent être faits. C'est pourquoi  lors de chaque rencontre, les demandes sont soumises à l'ordre du jour et une sélection est faite. « C'est dans notre mission de redonner à la communauté et de faire rayonner notre milieu. Lorsque nous choisissons à qui nous donnons, nous regardons l'impact des organismes demandeurs dans la communauté, la proximité avec nos valeurs de développement durable et la visibilité que ça peut procurer au Malbord, notamment dans le cadre de commandites pour des événements comme la Traversée de la Gaspésie ou le Défi la plage. »

Caroline L'Archevêque ajoute que les demandes proviennent des organismes et des organisateurs d'événements mais aussi d'initiatives citoyennes ou étudiantes. « Par exemple, on va appuyer des petits hockeyeurs, des programmes pour les jeunes décrocheurs ou des cégépiens qui suivent un cours en brassage de bière. C'est agréable parce que ça nous tient aussi au courant des différents projets qui sont réalisés un peu partout. »

© Photo TC Media – Dominique Fortier

Thierry, Caroline et Félix du Malbord.

Avoir connu les deux côtés

©Photo TC Media – Dominique Fortier

Le propriétaire de la Cité Hi-Tech, Serge Chrétien.

Monsieur bénévolat, Serge Chrétien, est bien connu pour ses nombreux gestes altruistes, notamment en ce qui a trait à la Vague humaine où il a amassé des sommes importantes pour la lutte contre le cancer. Également propriétaire de la Cité Hi-Tech et de Maximum Gym, Serge Chrétien vit aussi l'autre côté de la médaille. « Nous sommes extrêmement sollicités. Du bingo-cadeaux aux grosses commandites en passant par des demandes personnelles pour de l'équipement médical, je reçois des tonnes de demandes. Je me rappelle d'une journée en particulier ou j'en avais reçu pas moins de 7. J'ai même une case dans mon bureau réservé à cet effet. »

Bon an, mal an, Serge Chrétien redonne environ 10 000 $ dans la communauté en plus des rabais qu'il offre parfois aux jeunes sportifs ou l'argent qu'il investit pour les jeunes qu'il accompagne aux Jeux du Québec. Il y a aussi tout le temps qui est donné, comme animateur de soirée par exemple. « Nous vivons avec les gens d'ici et nous avons un devoir de participer au bien-être de notre population. »

Serge Chrétien l'admet. Il a beaucoup de difficulté à dire non, tout comme il n'était pas très à l'aise de solliciter quand il oeuvrait pour différentes cause. « Nos moyens sont quand même limités. Avec le commerce en ligne, nos revenus ont baissé alors que les demandes d'aide entrent toujours en aussi grand nombre. Il faut alors être sélectif et rigoureux dans le choix de nos commandites. Je me pose alors la question à savoir quelles retombées émaneront de telle ou telle demande de commandite. Est-ce que ça touche la santé? Est-ce que l'argent donné va rester ici? »

Le propriétaire de la Cité Hi-Tech essaye donc de doser les dons qu'il fait afin d'aider le plus grand nombre de personnes possibles. « Nous sommes un cas exceptionnel en Haute-Gaspésie. Il existe ici une fibre solidaire incroyable. Les gens sont très sensibles aux besoins de notre communauté. »

Le géant de la place

Lorsqu'on pense à commandites, on ne peut pas passer à côté du commerce qui emploie le plus grand nombre de personnes en Haute-Gaspésie. Une petite visite au supermarché Metro Steve Dumont s'imposait alors. D'entrée de jeu, le propriétaire-franchisé montre un formulaire de demande de commandites ainsi qu'un registre qu'il tient. « C'est impressionnant le nombre de demandes qu'on reçoit. Avant la fermeture du IGA, ça avoisinait 5 à 6 demandes par semaine. Maintenant, on parle de 15 à 20. Le budget que j'alloue aux commandites s'élève à 10 000 $ par année. J'ai d'ailleurs resserré mes critères en raison de l'augmentation des demandes. »

Le principal intéressé avoue avoir un penchant pour tout ce qui touche à la jeunesse. « Lorsque je donne de l'argent ou des denrées, je m'assure que ça retourne dans la communauté. Je veux que notre population en profite. Et oui, c'est difficile de dire non mais on ne peut pas donner à toutes les causes même si elles sont toutes bonnes. Malheureusement, je ne crois pas que les gens savent à quel point nous pouvons être sollicités. Il arrive parfois que les personnes à qui je dis non se fâchent. Il y en a même qui ont arrêté de me parler. »

En plus des commandites ponctuelles, Steve Dumont a aussi lancé le premier partenariat de récupération alimentaire avec la Démarche intégrée en développement social. « Ça nous permet de redonner toutes sortes de produits dont des fruits et des légumes et prochainement de la viande. Je suis content de pouvoir contribuer aux besoins alimentaires de notre monde. »

©Photo TC Media – Dominique Fortier

Le propriétaire franchisé du Metro de Sainte-Anne-des-Monts, Steve Dumont.

Les dons et commandites prennent donc différentes formes pour Steve Dumont, comme sa participation à la patrouille des Citrouilles et au Noël du bonheur de Partagence. « En plus de ça, le siège social de Metro donne aussi de son côté comme à Centraide ou à l'hôpital Sainte-Justine. L'an dernier, un chèque de 7 000 $ avait été remis à Exploramer. »

Les petits aussi…

©Photo TC Media – Dominique Fortier

Maryse Gauvin des Ateliers Mur à Mur.

Le petit commerce, les Ateliers Mur à Mur de Mayse Gauvin, n'échappe pas aux demandes de commandites. « Je ne donne jamais d'argent.  Je donne plutôt de mon temps et des produits nécessaires à l'accomplissement d'un projet. S'il y a des tirages je peux donner des bijoux ou des toiles que j'ai réalisés. Quand j'ai acheté les Ateliers je recevais au moins une demande par semaine. »

Le meilleur exemple de temps donné à la communauté est cette série de toiles de plafond réalisées pour l'hôpital des Monts et le CHSLD de Cap-Chat. Beaucoup de matériel a aussi été offert gracieusement dans ce projet qui a vu le jour avec la collaboration de dizaines de peintres en herbe.

Maryse Gauvin a également dû apprendre à dire non et faire le tri parmi les causes qu'elle supporte. « Je donne aux organismes qui me supportent en achetant ici. J'ai aussi coupé dans la publicité que je payais souvent par "compassion" pour certains clients. Au final, ce qui m'importe c'est d'aider les gens d'ici et que les retombées soient ressenties ici-même en Haute-Gaspésie. »

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